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Dani Brillant

Par Adrien Candau
Dani Brillant

Alors que les projecteurs ont successivement été pointés sur la défense bianconera et sur le duo Higuaín-Dybala, c'est bien Daniel Alves qui a illuminé de son talent cette double confrontation en demi-finale de C1 face à Monaco. La marque d'un très grand.

Up, up and away. Daniel Subašić vient de boxer le cuir haut, très haut dans le ciel du Juventus Stadium après un corner de Miralem Pjanić, et Daniel Alves attend que la balle retombe à la portée de son pied droit. En attendant que la sphère redescende, Dani est calme comme un moine. Ou un exécuteur. Et expédie une pure merveille dans le but monégasque. Une douceur en forme de consécration d’une saison où le Brésilien est radicalement monté en puissance. Pour réaffirmer une bonne fois pour toutes qu’il reste l’un des, si ce n’est le meilleur latéral droit du monde. À 34 ans passés.

Dani tout-terrain

Face à Monaco, à l’aller comme au retour, le Brésilien a tout simplement survolé les débats. Son apport offensif, d’abord, a frôlé la perfection de ce qu’on peut attendre d’un latéral moderne. À Louis-II, il avait délivré deux passes décisives fabuleuses à Gonzalo Higuaín. La première d’une talonnade, où il a fait démonstration d’un sens et d’une vision du jeu que peu de joueurs évoluant à son poste peuvent se targuer d’avoir, la seconde d’un centre téléguidé, plus conventionnel, mais tout aussi efficace. Rebelote ce mardi soir, où outre son but, Alves a encore fait démonstration de sa qualité de passe, en servant sur un plateau Mario Mandžukić, qui a conclu en deux temps. Mais l’ancien blaugrana n’aurait pas la confiance d’Allegri s’il n’était pas aussi capable de faire les efforts nécessaires au maintien de l’équilibre défensif de la formation bianconera. Ce mardi, il a joué le rôle de troisième poumon de Barzagli pour veiller à stériliser le danger monégasque numéro 1, Kylian Mbappé, qui à l’exception d’un but finalement anecdotique, est resté relativement impuissant face au mur juventino. Entre prises à deux avec son pote Barzagli et tacles de patron, à l’image de celui qu’il a asséné au prodige monégasque pour mettre fin à une action dangereuse à la 16e minute, Dani a aussi prouvé qu’il savait faire le sale boulot.

Dani l’indiscutable

L’avènement logique d’une saison où le Brésilien aura su balayer tous les doutes qui pouvaient exister concernant sa capacité à s’adapter au football italien et au style Juventus. Abreuvé pendant 8 saisons du football de possession barcelonais, où il ne passait pas franchement la majeure partie de son temps à défendre, Alves débarquait en terre inconnue dans la Botte. Un nouveau championnat où l’ex-Sévillan affiche d’emblée ses ambitions en déclarant texto qu’il est là « pour aider la Juve à réaliser son rêve : remporter une nouvelle fois la Ligue des champions » . Un projet d’abord contrarié quand le Brésilien se fracture le péroné fin novembre face au Genoa, ce qui l’éloigne deux mois des terrains.

Un vulgaire contretemps pour un joueur au mental en acier trempé. Le 22 février, alors que la Juve bafouille encore un peu son football en huitième de finale aller de C1, c’est lui qui inscrit le but du break face au FC Porto, alors qu’il vient à peine d’entrer en jeu. Et permet à la Vieille Dame de repartir du Dragão avec deux buts d’avance. Depuis, Alves n’a plus lâché sa place dans le onze type sur le côté droit, sauf quand Allegri veillait à mettre au repos certains de ses titulaires. Dernièrement, il s’est même payé le luxe de reléguer Juan Cuadrado sur le banc lors de la double confrontation de la Juve face à Monaco. Et Massimiliano Allegri n’a plus qu’à savourer l’adaptation éclair de son nouveau protégé : « Dani Alves a suivi la même voie qu’Évra lors de sa première saison. Lorsqu’il est arrivé, il a beaucoup lutté car il était habitué à un championnat complètement différent… Mais parce que c’est un champion, il comprend le football rapidement et il a réussi à s’adapter… Un champion accomplit normalement cela plus rapidement. À la Juve, c’est comme ça. » Daniel Alves, lui, va disputer sa troisième finale de Ligue des champions depuis le début de sa carrière. Les tifoside la Juve ne manqueront pas de souligner qu’il a remporté les deux premières. Et que les monstres sacrés ne se lassent jamais de prendre la lumière.

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