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Croatie, le dernier bal

Par Maxime Brigand, à Saint-Pétersbourg
Croatie, le dernier bal

Bien entrée dans son Mondial, la Croatie passe jeudi au révélateur argentin et espère assurer sa première qualification pour une deuxième phase de Coupe du monde depuis vingt ans. Un achèvement qui serait une juste récompense pour sa génération dorée.

« Rien de plus intelligent à demander ? » Pétrification, constriction, destruction : pour ceux qui se posaient la question, Luka Modrić n’est pas venu en Russie pour blaguer. Mieux, le milieu du Real a sorti les gants dès son arrivée, lâchant dès le premier jour qu’il serait prêt à refourguer sa boîte à médailles (quatre Ligue des champions, une Liga, une Coupe du Roi, entre autres) contre une Coupe du monde, et profitant de son passage face à la presse avant la mise en bouche des Croates contre le Nigeria pour refaire la tronche d’un journaliste. Son crime ? Avoir tenté d’attraper le bras du prince pour le ramener sur la route de son ancien patron, Zdravko Mamić, condamné le 6 juin dernier à six ans et demi de prison ferme pour l’ensemble de son œuvre. Ce qu’il a répondu : « On est à la Coupe du monde, on n’est pas là pour parler d’autre chose. Sérieusement, combien de temps il vous faut pour préparer ce type de questions ? » Ambiance et ménage : voilà quel aura été le thème de la première semaine passée par la Croatie dans ce Mondial, l’attaquant de l’AC Milan Nikola Kalinić n’ayant pas survécu à la vague, viré par son sélectionneur, Zlatko Dalić, après avoir refusé d’entrer en jeu face aux Super Eagles, samedi dernier, tout en prétextant des douleurs au dos. Un bordel, vraiment ? En aucun cas, la bande à Dalić va bien, a même tranquillement remporté son match contre le Nigeria (2-0) et s’est préparé à défier l’Argentine, jeudi, dans une ambiance pépère. En apparence.

« Collectivement, on est meilleurs qu’eux »

Une impression qui se décompose en images : à Kaliningrad, le week-end dernier, les supporters des Vatreni ont scotché des nappes à carreaux un peu partout dans la ville, grimpé sur les scènes où se produisaient des chanteuses locales et auront poussé la fête jusqu’au lever du soleil. Simple : en cas de victoire à Nijni Novgorod, face aux Argentins, la Croatie validerait sa première sortie de poules depuis vingt ans. Une éternité et un morceau d’histoire, évidemment. La pression ? Quelle pression ? Et pourquoi donc ? Au moment de déplier ses sensations mardi matin, au camp de base de la sélection, posé à quatre kilomètres à peine de la plage, Mateo Kovačić a préféré allumer : « On n’a pas à être trop effrayés par l’Argentine, on est collectivement meilleurs qu’eux, à l’exception de Messi, et nous devons avant tout nous concentrer sur nous, pas sur les autres. » Ce sur quoi l’ailier de Francfort, Ante Rebić, n’aura fait que glisser : « Messi, c’est 50% de leur équipe, mais si on défend tous ensemble, on a notre chance. » Difficile de contredire la paire envoyée aux médias là où les Croates ne cessent de répéter depuis des mois qu’ils n’ont peur de personne, et de rien.

L’impression et la mémoire

Pour le savoir, le meilleur test n’est pas forcément l’Argentine, une équipe en pièces détachées, dont la confiance en soi a été salopée par l’Islande (1-1) et où Lionel Messi doit porter plus de 40 millions d’espoirs. En réalité, comme toujours, la Croatie joue contre elle-même à cette Coupe du monde : gagner le Mondial, ces mecs y pensent sérieusement et veulent avant tout effacer le souvenir du piège tendu par le Portugal en huitièmes de finale du dernier Euro. Pour le reste, c’est du classique : un football impeccable, l’impression que cette équipe joue à sa main, même lorsqu’elle ne surclasse pas son adversaire, et il ne faut pas hésiter à penser que Dalić prépare un plan pour faire péter les plombs au footballeur argentin. Le football croate est malin, cadré, classieux, mais sait aussi se montrer vicieux. Il lui reste désormais à trouver une issue heureuse à une génération dorée (Modrić, Rakitić, Mandžukic), des mecs qui ne devraient ensuite plus voir de Mondial et envers qui le foot a une mémoire : faire rêver, c’est bien, reste désormais à perdurer. Ce labyrinthe n’a qu’une porte de sortie.

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