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- Real Madrid-Atlético de Madrid (3-1)
Le Real croque l'Atlético à la sauce brésilienne
Au terme d'une grosse bataille idéologique au Santiago-Bernabéu, le Real a écarté le voisin honni pour se hisser dans le dernier carré de la compétition (3-1).
Real Madrid 3-1 Atlético de Madrid
Buts : Rodrygo (79e), Benzema (104e) et Vinicius (122e) pour le Real // Morata (19e) pour l’Atlético.
Exclusion: Savić (99e).
Le joga bonito est-il vraiment mort ? Après cette soirée madrilène, difficile de le croire. Non, Vinicius Junior n’a pas été le héros de la rencontre, mais son but libérateur en fin de prolongation a eu le mérite de fermer la bouche de ses détracteurs racistes (3-1, 122e). Tapi dans l’ombre de son compatriote, Rodrygo a enfilé le costume de l’esthète pour inscrire un but somptueux au terme d’un exploit individuel : crochet histoire d’effacer Axel Witsel, double contact sur Mario Hermoso, feinte de frappe devant Stefan Savić et finition de l’extérieur du pied droit pour fissurer le mur Oblak. Grâce à cette égalisation, le Real s’est remis dans le sens de la marche.
Ferland Mendy sorti sur blessure
Le thermomètre avait beau indiquer six degrés dans les travées du Santiago-Bernabéu, la température de cette rencontre était en réalité bien plus chaude au cœur de la capitale espagnole. Si certains fans de l’Atlético ont trouvé amusant de pendre un mannequin à l’effigie de Vinicius Junior, le Brésilien a semblé proche de débloquer un derby fermé à double tour sur une combinaison avec Karim Benzema, mais le dernier geste a manqué de spontanéité (9e).
De l’autre côté de la pelouse, l’Atlético a pleinement assumé son statut d’outsider. Lancé par son capitaine Koke, Nahuel Molina a régalé Alvaro Morata d’un centre en première intention pour l’ouverture du score (0-1, 19e). De quoi permettre à l’intéressé de chambrer son ancien employeur en cachant les deux premières lettres de son nom pour laisser apparaître le mot Rata (Rat, en VF). Touché mais pas coulé, le Real a sorti les griffes, mais Federico Valverde s’est confronté au mur Oblak (25e). Autre tuile de taille pour la Casa Blanca : la blessure de Ferland Mendy, remplacé au pied levé par Dani Ceballos et décalant Eduardo Camavinga à un poste d’arrière gauche découvert au Qatar.
Benzema refoulé deux fois, mais pas trois
Touché dans son orgueil, le Real est revenu avec un tout autre état d’esprit en deuxième période. D’une part, le centre trop fort de Nacho au milieu d’une forêt de jambes a causé un premier vent de révolte (53e). D’autre part, Benzema a sollicité Oblak d’une lourde frappe du pied gauche, mais la main ferme du Slovène a dit non (57e). Et si le Ballon d’or 2022 a récidivé sur un décalage de Luka Modrić, l’imperturbable Oblak était encore là pour refuser l’accès (69e).
Malin en contre-attaque, l’Atlético a voulu tuer le suspense via un missile d’Antoine Griezmann bien boxé par Thibaut Courtois (74e), mais c’était avant le chef-d’œuvre de Rodrygo (1-1, 79e). Poussé en prolongation, l’Atlético de Madrid n’a pas tenu dans sa stratégie minimaliste. Résultat des courses ? Savić a fini par dégoupiller pour prendre deux avertissements en deux minutes et laisser ses partenaires à dix contre onze. Et en supériorité numérique, le Real a appuyé sur la plaie adverse pour permettre à Benzema de planter le but décisif en opportuniste au second poteau (2-1, 104e). Le Real rit, l’Atlético pleure : à Madrid, les classiques marchent toujours.
Real Madrid (4-3-3) : Courtois – Nacho (Odriozola, 115e), Militão, Rüdiger, F.Mendy (Ceballos, 44e) – Camavinga, Kroos (Asensio, 74e), Modrić – Valverde (Rodrygo, 69e (Martín, 115e)), Vinicius, Benzema. Entraîneur : Carlo Ancelotti.
Atlético de Madrid (4-4-2) : Oblak – Molina, Savić, Hermoso, Reinildo – Koke (Ñíguez, 83e), De Paul (Kondogbia, 83e), Griezmann (Barrios, 90e), Lemar (Ferreira-Carrasco, 74e) – Correa (Depay, 79e), Morata (Witsel, 63e) Entraîneur : Diego Simeone.
Par Antoine Donnarieix