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Pourquoi les Bleuets se retrouvent avec une équipe B à la Coupe du monde U20 ?
L'équipe de France a commencé lundi soir sa Coupe du monde U20, organisée en Argentine, par une défaite contre la Corée du Sud. Inquiétant ? Prévisible en tout cas, puisque les Bleuets disputent ce tournoi sans la plupart de leurs cadres habituels, la faute au calendrier.
Plutôt intéressants dans le jeu, les Bleuets ont cédé face à la Corée du Sud pour leur première rencontre de la Coupe du monde U20, qui a démarré ce week-end en Argentine, Thimothée Lo-Tutala, gardien récemment prêté par Hull City à Stevenage pour dépanner en fin de saison en League Two, devant aller chercher à deux reprises le cuir au fond de ses filets. Un match pour lequel Landry Chauvin, leur sélectionneur, a été contraint de faire confiance à un onze largement remanié. Au total, ce sont une dizaine de titulaires réguliers qui n’ont pu embarquer pour le pays des champions du monde, où le tournoi est finalement organisé après avoir été retiré à l’Indonésie pour des raisons politiques.
Dates FIFA et clubs en lutte
Il n’est pourtant pas ici question de pays organisateur, mais de calendrier pour expliquer les difficultés qu’a eues la fédération à composer un groupe le plus compétitif possible. Jouée du 20 mai au 11 juin, cette Coupe du monde n’est pas inscrite parmi les fameuses dates FIFA. Ce qui veut dire que les clubs n’ont pas l’obligation de libérer leurs joueurs, expliquant que certains aient été retenus, surtout en plein sprint final synonyme de lutte pour la survie chez un certain nombre de clubs. Ainsi, on peut citer le Montpelliérain Elye Wahi, le Munichois Mathys Tel, les Auxerrois Isaak Touré et Matthis Abline, les Rennais Désiré Doué et Lesley Ugochukwu ou encore le Monégasque Eliesse Ben Seghir au rayon des grands absents. « On est contents que cette Coupe du monde ait finalement lieu. On a eu un petit doute quand la FIFA a retiré l’organisation à l’Indonésie. On se rend en Argentine avec un mélange d’excitation et d’humilité, tempérait ces derniers jours Landry Chauvin sur le site de la FFF. Humilité parce qu’on est dépendant d’une date qui n’est pas une date FIFA avec tous les aléas que cela suppose sur la constitution de la liste. »
𝗟’𝗘́𝗾𝘂𝗶𝗽𝗲 𝗱𝗲 𝗙𝗿𝗮𝗻𝗰𝗲 𝗨𝟮𝟬 s'est inclinée (2-1) face à la Corée du Sud pour son 1er match de 𝗹𝗮 𝗖𝗼𝘂𝗽𝗲 𝗱𝘂 𝗺𝗼𝗻𝗱𝗲 𝗨𝟮𝟬 en Argentine.
🔜 Prochain match jeudi face à la Gambie (20h00, La Chaîne L'Équipe) https://t.co/gviaqdnkTl
— FFF (@FFF) May 22, 2023
Une situation qui oblige la France à revoir ses ambitions à la baisse, même si certaines pépites comme Alan Virginius (Lille) ou Wilson Odobert (Troyes) sont du voyage pour tenter de dynamiser l’attaque. Du côté du DTN Hubert Fournier, hors de question de rejeter la faute sur les clubs pour autant. « Ils n’y sont pour rien. On comprend leurs positions, affirmait-il récemment à L’Équipe. Ce qui nous interroge vraiment, c’est ce choix de date par la FIFA. Nous sommes prisonniers de cela. Et c’est dommage, car cela dévalue le tournoi. » Disputé tous les deux ans, le Mondial U20 se tient dès la fin du mois de mai lors de chaque édition, soit avant la fin de saison en club. Et la France n’est donc pas la seule affectée.
Génération 2023
En 2019 pourtant, les Bleuets s’étaient présentés en Pologne avec Alban Lafont, Dan-Axel Zagadou, William Saliba, Boubacar Kamara, Youssouf Fofana, Moussa Diaby ou Amine Gouiri, échouant en huitièmes de finale face aux États-Unis. Quatre ans plus tard – le tournoi avait été annulé en 2021 en raison du Covid –, c’est donc une génération moins ronflante qui tentera de se faire un nom dans les prochains jours, avec encore deux matchs à jouer face à la Gambie, jeudi, puis le Honduras, dimanche. En sachant qu’en plus des deux premiers de chaque poule, les quatre meilleurs troisièmes accéderont également à la phase finale, laissant place à tous les espoirs.
« Si l’on prend le côté positif, cela montre que nous avons des joueurs de grande qualité qui ont déjà fait leur place en pro. En tant que formateurs, nous en sommes contents. Après, nous sommes convaincus que ces absences permettront à d’autres joueurs de qualité d’émerger », espère encore Hubert Fournier. Et pourquoi pas d’écrire leur propre histoire dans les annales du football tricolore, à l’image de la génération 2013, la seule à avoir inscrit son nom au palmarès de la compétition. Un rêve qui doit animer les jeunes pousses venues de Bourg-en-Bresse, Rodez, Huddersfield, Volendam, de la Reggina ou encore de quatrième division anglaise.
Par Tom Binet