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Coupe du monde 2018 : La fiche de l’Islande
Par Alexandre Doskov
Deux ans après leur Euro un peu fou, les Vikings sont de retour. Et cette fois, ils veulent en découdre avec le monde entier.
La liste des 23Gardiens de but : Hannes Þór Halldórsson (Rander FC), Frederik Schram (FC Roskolde), Rúnar Rúnarsson (FC Nordsjælland)Défenseurs : Birkir Sævarsson (Valur), Samúel Friðjónsson (Vålerenga Fotball), Sverrir Ingi Ingason (FK Rostov), Ragnar Sigurðsson (FK Rostov), Kári Árnason (Aberdeen FC), Hólmar Örn Eyjólfsson (Levski Sofia), Hörður Magnússon (Bristol City), Ari Skúlason (KSC Lokeren)Milieux de terrain : Jóhann Berg Guðmundsson (Burnley FC), Birkir Bjarnason (Aston Villa), Gylfi Sigurðsson (Everton FC), Ólafur Skúlason (Kardemir Karabükspor), Aron Gunnarsson (Cardiff City), Rúrik Gíslason (SV Sandhausen), Emil Hallfreðsson (Udinese), Arnór Traustason (Malmö FF)Attaquants : Albert Guðmundsson (PSV Eindhoven), Björn Sigurðarson (FK Rostov), Alfreð Finnbogason (FC Augsbourg), Jón Daði Böðvarsson (Reading FC).
Le onze typeHalldórsson – Sævarsson, Árnason, Sigurðsson, Magnússon – Sigurðsson, Bjarnason, Hallfreðsson, Guðmundsson – Finnbogason, Böðvarsson.
L’analyse tactiqueLe football islandais a bien changé depuis une quinzaine d’années. Il faut dire qu’avant, l’Islande n’avait aucun terrain couvert. Du coup, à cause de la météo, les footballeurs ne pouvaient jouer que six mois par an et se défoulaient au handball ou au volley le reste du temps. Pas génial, pour progresser. Alors depuis que la dernière île avant le Groenland s’est dotée de pelouses couvertes par des grandes halles, le niveau technique a grimpé en flèche, et l’équipe d’Islande a désormais des joueurs capables de faire autre chose que de balancer des grandes chiches vers l’avant. Bon, ça ne veut pas non plus dire que l’Islande est devenue le Brésil. La plupart de ses joueurs sont des grands balèzes qui affectionnent le coup d’épaule, et l’équipe évolue dans un immuable 4-4-2 qui réserve peu de place à la folie. Mais qui lui a permis de terminer première de son groupe de qualification, devant la Croatie, l’Ukraine et la Turquie.
La stat à la con : 53Soit le nombre de caractères nécessaires pour écrire l’adresse de la Fédération islandaise de football ((Laugardalsvöllur Stadium – Laugardalur, Reykjavik 104 – Islande), dont les bureaux sont nichés au cœur du stade où joue l’équipe nationale. C’est long.
Ce que Poutine dirait de cette équipe « Ils sont grands, costauds, virils, et ils vivent dans le froid ? Mais ils sont russes en fait ! »
Il aurait pu être russe, mais il est né à… DragørFrederik Schram n’est pas seulement le troisième gardien de l’équipe d’Islande. Il est surtout le seul type de l’équipe dont le nom ne termine pas par le suffixe -son. Forcément, on se dit que ça cache quelque chose. Une nationalité russe par exemple ? Perdu. Le grand Frederik est d’origine étrangère, certes, mais il vient d’une famille danoise et est même né dans une petite municipalité au sud de Copenhague. Mais comme Schram n’est pas salaud, même s’il joue pour l’équipe d’Islande, il évolue le reste de l’année avec un club du championnat danois.
Le joueur frisson : Alfreð FinnbogasonUn drôle d’oiseau. Dans un pays au réservoir de footballeurs limités où les profils intéressants sont rapidement repérés, lui a percé sur le tard en n’intégrant la sélection que chez les espoirs. Si Finnbogason est passé sous les radars si longtemps, c’est sans doute à cause de sa bougeotte aiguë (il a connu 8 clubs dans 7 championnats différents à 29 ans). Mais le garçon s’en tire plutôt bien puisqu’il joue aujourd’hui à Augsbourg, en Bundesliga, où il a marqué 12 buts cette saison. Costaud, surtout pour un type qui n’avait eu droit qu’aux miettes il y a deux ans à l’Euro, où il n’a été aligné que 75 minutes sur l’ensemble de la compétition.
Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : Aron GunnarssonParce qu’on va encore nous bassiner avec ses touches de 3000 mètres. Ok, il est fort. Ok, il arrive à balancer la balle loin devant lui. Ok, ça lui donne un côté mascotte un peu rigolo. Mais s’il a vraiment envie de jeter des trucs lourds, il n’a qu’à faire du lancer de marteau.
Le grand absent : Kolbeinn SigþórssonLe mec qui a tout raté. Blessé depuis septembre 2016, il a fait poireauter le FC Nantes toute la saison en lui faisant miroiter un retour qui n’est jamais arrivé avant d’expliquer que s’il était aussi prudent avec son retour, c’était pour pouvoir être à 100% pour la Coupe du monde. Et vu que le sélectionneur Heimir Hallgrímsson ne l’a pas appelé pour le Mondial, on espère que Kolbeinn sera à 100% pour marcher de son canapé au frigo.
S’ils étaient un tube de l’étéIsland in the sun, évidemment. Dans le top 10 des meilleurs clips du XXIe siècle.
Pourquoi ils vont perdre tout le capital sympathie qu’ils avaient gagné à l’EuroPendant l’Euro, celui qui osait dire qu’il n’était pas attendri par l’équipe d’Islande devenait immédiatement un rebut de la société, un monstre infréquentable. Il fallait aimer l’Islande parce qu’ils étaient cool, frais, sympathiques, inattendus, et qu’ils étaient venus secouer un football européen qui avait besoin d’une nouvelle mascotte. Les mêmes statistiques ont été rabâchées du matin au soir, « Ils sont 330 000 habitants, c’est moins qu’à Nice » , « Il y avait 98% de la population devant la télé pour le quart de finale contre la France » , et bla bla bla. Sauf qu’en 2018, l’Islande a perdu l’un de ses principaux atouts : l’effet de surprise. Les gens se lassent vite, et le cocktail islandais à base de grosses barbes et de clapings jusqu’à l’écœurement risque fort de ne plus fonctionner. Du coup, le grand public va devoir se trouver une autre nation un peu insolite à adorer. Ils sont sympas, les joueurs du Panama ?
Le programme
Argentine – Islande
Samedi 16 juin, 15h, à Moscou
Nigeria – Islande
Vendredi 22 juin, 17h, à Volgograd
Islande – Croatie
Mardi 26 juin, 20h, à Rostov
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