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Coupe du monde 2018 : La fiche de l’Allemagne

Par Sophie Serbini
Coupe du monde 2018 : La fiche de l’Allemagne

Championne du monde en titre, l'Allemagne va chercher en Russie à devenir la première équipe à conserver le trophée depuis le Brésil en 1962. Si, sur le papier, la Mannschaft a tout pour réussir cet exploit, quelques matchs amicaux décevants laissent planer l'ombre d'un doute.

La liste des 23 Gardiens : Manuel Neuer (Bayern Munich), Kevin Trapp (PSG), Marc-André ter Stegen (FC Barcelone)Défenseurs : Joshua Kimmich (Bayern Munich), Antonio Rüdiger (Chelsea), Jérôme Boateng (Bayern Munich), Mats Hummels (Bayern Munich), Niklas Süle (Bayern Munich), Matthias Ginter (Borussia Mönchengladbach), Jonas Hector (1.FC Cologne), Marvin Plattenhardt (Hertha Berlin)Milieux de terrain : Sami Khedira (Juventus), Toni Kroos (Real Madrid), İlkay Gündoğan (Manchester City), Leon Goretzka (Schalke 04), Mesut Özil (Arsenal), Sebastian Rudy (Bayern Munich)Attaquants : Thomas Müller (Bayern Munich), Julian Brandt (Bayer Leverkusen), Timo Werner (RB Leipzig), Julian Draxler (PSG), Marco Reus (Borussia Dortmund), Mario Gómez (VfB Stuttgart)Sélectionneur : Joachim Löw.

Le onze type Neuer – Kimmich, Boateng, Hummels, Hector – Khedira, Kroos – Müller, Özil, Draxler – Werner

L’analyse tactique Jogi Löw a beau faire l’artiste de temps en temps – comme tester une défense à trois en quarts de finale de l’Euro 2016 –, difficile de l’imaginer commencer cette Coupe du monde sans son traditionnel 4-2-3-1. Comme en 2014, Neuer, Boateng, Hummels, Khedira, Kroos, Özil et Müller formeront la colonne vertébrale de l’équipe. Kimmich, Draxler et Werner seront eux là pour apporter un peu de fraîcheur. Si lors des qualifications, l’Allemagne avait impressionné en gagnant tous ses matchs et en marquant 43 buts, la machine s’est depuis un peu grippée. Durant leurs derniers matchs amicaux, les hommes de Löw ont beaucoup eu le ballon sans trop savoir quoi en faire. Face au Brésil, ils ont même donné cette mauvaise impression de jouer à la baballe. Attention donc à ne pas tomber dans un faux rythme : celui du champion du monde qui arrive en pantoufles, qui n’a pas envie de faire sa révolution, et qui s’étonne que les mecs d’en face aient les crocs.

La stat à la con : 7 Comme le nombre joueurs qui sont nés et ont grandi dans le Land du Bade-Wurtemberg, région natale de… Joachim Löw. À titre de comparaison, seulement deux Bavarois sont présents dans l’effectif, et un seul mec est né dans le territoire qui constituait autrefois la RDA. Il ne serait pas devenu un peu chauvin, Jogi, en vieillissant ?


Ce que Poutine dirait de cette équipe « L’Allemagne vainqueur chez moi ? Je n’y crois pas une seconde. Historiquement, l’Allemagne a toujours eu du mal en Russie. »

Il aurait pu être russe, mais il est né à… Greifswald Seul champion du monde allemand à être né en ex-RDA, non loin de la frontière polonaise, Toni Kroos est depuis quelques années la touche « communiste » de la Mannschaft. Élevé par des parents sportifs, Toni Kroos est le prototype du mec ayant grandi sous influence soviétique. Il n’a peur de personne, bat record sur record, n’est jamais blessé, ne prend pas de vacances, ne sourit jamais et ses yeux bleus pourraient littéralement vous glacer le sang.

Le joueur frisson : Marco Reus Après avoir raté les deux dernières compétitions internationales auxquelles il aurait dû participer (pour cause de blessures), Marco Reus va enfin retrouver l’équipe nationale pour jouer autre chose que des matchs de qualification inutiles face à Saint-Marin ou le Kazakhstan. Alors oui, sur le papier, Timo Werner, Joshua Kimmich ou encore Leon Goretzka font un peu plus rêver que l’ailier de Dortmund aux chevilles et aux genoux en mousse. Mais les derniers matchs ont montré qu’à 29 ans, Marco Reus en avait encore dans les chaussettes. En 15 matchs lors des quatre derniers mois avec le BvB, il a inscrit 7 buts et récupéré le brassard comme un patron. Quand Marco Reus n’est pas blessé, il faut tout simplement en profiter.


Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : Antonio Rüdiger Il paraît qu’à Chelsea, Antonio Rüdiger a beaucoup progressé. Preuve en est ce titre honorifique de meilleur joueur de la finale de la Cup. Le problème, c’est que ces progrès ne sont pas trop visibles lorsqu’il enfile le maillot de l’Allemagne. Pire, à chaque fois qu’il joue, la boulette ne tarde jamais à arriver. Niklas Süle n’étant pas vraiment une assurance tout risque pour le moment non plus, l’Allemagne va vraiment prier pour que Mats Hummels retrouve très vite Jérôme Boateng à ses côtés.

Le grand absent : Leroy Sané On aurait pu évoquer Mario Götze, car marquer en finale de Coupe du monde à seulement 22 ans et ne pas être invité à jouer celle d’après, c’est quand même assez rare. Mais au vu des performances de Mario depuis quatre ans, difficile d’en être vraiment étonné. Tout l’inverse de Leroy Sané, élu meilleur jeune de Premier League cette saison, qui ne fera pas le voyage en Russie. Joachim Löw, qui l’a pourtant toujours beaucoup apprécié, a justifié sa décision en évoquant son faible rendement dès qu’il joue avec la sélection, mais aussi ses problèmes pour s’insérer dans le schéma tactique. Si à l’étranger, sa non-sélection a soulevé un torrent de complaintes, les réactions ont été plus mesurées en Allemagne. Il faut dire que les Allemands n’ont pas regardé un match de Premier League depuis… bonne question.

S’ils étaient un tube de l’été…

Depuis quatre ans, l’Allemagne a en tête Atemlos durch die Nacht, hymne techno-schlager plutôt insupportable qui avait squatté les ondes du pays lors de l’été 2014. Tout ça à cause de Bastian Schweinsteiger, fan de la chanson. Et comme les Allemands ont tendance à être un brin conservateurs, nul doute qu’Helene Fischer va renfiler sa combinaison moulante rouge pour entonner Atemlos sur tous les plateaux télé. Histoire de se souvenir du bon vieux temps.


Pourquoi ils vont… perdre en quarts de finaleDepuis son échec en 1998, l’Allemagne a atteint le dernier carré de chaque Coupe du monde. Or toutes les bonnes choses ont une fin, surtout quand il s’agit de domination allemande. Depuis quelques mois, la Mannschaft n’y est pas trop. Et même si l’adage veut que les Teutons se fichent pas mal des matchs amicaux, on serait tenté de dire que le mal est un peu plus profond. Certains joueurs commencent à vieillir (Sami Khedira, Jérôme Boateng, Mesut Özil, Manuel Neuer…), d’autres n’ont toujours pas confirmé tout le bien qu’on pensait d’eux (Julian Draxler, Julian Brandt…), d’autres ont l’air carrément lassés (Thomas Müller)… Si, sur le papier, cette équipe reste une des plus belles de la compétition, et paraît même être intrinsèquement plus forte que celle de 2014, elle semble tout de même un peu en bout de course. Ou du moins à cheval entre deux générations. En attendant l’avènement de Kimmich, Goretzka et consorts, l’Allemagne pourrait bien vivre un Mondial 2018 en demi-teinte. Comme après chacune de ses victoires en Coupe du monde par ailleurs. Et puis quand Marco Reus est présent dans une équipe, les chances de gagner un titre sont de toute façon très minces.

Le programme Allemagne – Mexique Dimanche 17 juin, 17 heures, à Moscou Allemagne – Suède Samedi 23 juin, 20 heures, à Sotchi Corée du Sud – Allemagne Mercredi 27 juin, 17 heures, à Kazan
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