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Coupe du monde 2018 : La fiche de la Colombie

Par Adrien Candau
Coupe du monde 2018 : La fiche de la Colombie

Une ligne d’attaque qui fait baver, quelques jeunes pousses prometteuses derrière, un maillot jaune flashy toujours aussi classe et un coach expérimenté pour ficeler le tout : la Colombie ne manque pas de matos pour faire (encore) tourner les têtes lors du Mondial russe.

La liste des 23 Gardiens : José Fernando Cuadrado (Once Caldas), David Ospina (Arsenal/ANG), Camilo Vargas (Deportivo Cali)Défenseurs : Yerry Mina (Barcelone/ESP), Santiago Arias (PSV/HOL), Davinson Sánchez (Tottenham/ANG), Farid Diaz (Olimpia/PRG), Johan Mojica (Gérone/ESP), Oscar Murillo (Pachuca/MEX), Cristián Zapata (AC Milan/ITA)Milieux de terrain : James Rodríguez (Bayern/ALL), Juan Fernando Quintero (River/ARG), Abel Aguilar (Cali), Wilmar Barrios (Boca/ARG), Juan Cuadrado (Juventus/ITA), Jefferson Lerma (Levante/ESP), Carlos Sánchez (Espanyol/ESP) Mateus Uribe (America/MEX)Attaquants : Falcao (Monaco/FRA), Carlos Bacca (Villarreal/ESP), Luis Muriel (Séville/ESP), Miguel Borja (Palmeiras/BRE), José Izquierdo (Brighton/ANG)

Le onze type Ospina – Diaz, Sánchez, Mina, Arias – Aguilar, Carlos Sánchez-Muriel, James Rodríguez, Cuadrado – Falcao

L’analyse tactique Marié, bien coiffé, costard cintré et accessoirement sélectionneur de la Colombie depuis 2012, José Pékerman est un bonhomme stable. Pas de folie avec lui : les Cafeteros devraient évoluer dans un 4-2-3-1 modulable en 4-4-2. Une formation qui leur avait permis d’atteindre les quarts de finale du Mondial 2014. Bien rodée tactiquement, la Colombie aligne aussi un onze type plutôt stable depuis plusieurs années, ce qui lui permet de dérouler un jeu collectif flatteur pour les mirettes quand ses individualités parviennent à combiner. L’efficacité, néanmoins, n’est pas toujours au rendez-vous : la Tricolor n’a fini que sixième meilleure attaque des qualifications de la zone Amérique du Sud, avec seulement 21 pions inscrits en 18 matchs. Qu’importe, les arguments offensifs de la Selección risquent quand même de faire leur petit effet : avec James Rodríguez en meneur de jeu ou Cuadrado sur l’aile droite, la Colombie risque de casser un bon paquet de reins en Russie. Sans oublier El Tigre Radamel Falcao, qui, après avoir loupé la Coupe du monde 2014, va vouloir croquer à pleines dents dans le Mondial russe.


La stat à la con : 18 Comme le nombre de jours fériés annuels en Colombie. L’Inde est le seul pays au monde qui compte autant de journées chômées. Bonne nouvelle pour les Colombiens : si les Cafeteros réalisent un bon Mondial, ils pourraient bien gratter quelques congés supplémentaires. Il y a quatre ans, alors que la Tricolor s’apprêtait à défier le Brésil en quarts de finale de la Coupe du monde 2014, le président Juan Manuel Santos avait décrété un demi-jour férié pour « tous les fonctionnaires du gouvernement » afin qu’ils puissent regarder le match. Avoir le sens des priorités, c’est important.

Ce que Poutine dirait à cette équipe « Soyons sérieux : votre gouvernement a dû se résoudre à faire la paix avec les FARC… Et maintenant, nous devrions avoir peur de votre équipe nationale ? Laissez-moi vous dire une chose : la Russie, elle, ne négocie pas avec les terroristes, elle les détruit. »

Il aurait pu être russe, mais il est né à Santa Marta Derrière ses cheveux gominés et son sourire de latin lover, Radamel Falcao reste quand même l’une des plus jolies danseuses russes du marché. Le Monaco de Dmitry Rybolovlev avait fait péter son compte en banque pour le recruter en 2013, moyennant soixante millions d’euros. Un joli joujou qu’un autre milliardaire russe, Roman Abramovich, s’était lui aussi payé via un prêt d’une demi-saison à Chelsea lors de l’exercice 2015-2016. Bilan du caprice : 228 minutes de jeu en six mois pour le Colombien, rémunéré 170 000 euros par semaine. Pas grave : le président de l’ASM, Vadim Vasilyev, misera à nouveau sur El Tigre en Principauté, y croyant dur comme fer après son retour d’Angleterre : « C’est un grand buteur et nous allons relancer sa carrière. » Comme quoi, un homme de l’Est en cache toujours un autre. Sacrées poupées russes.

Le joueur frisson : Davinson Sánchez Si la majorité des gros noms de la sélection évoluent devant, il sera le gros calibre de la défense de la Tricolor. Plus gros transfert de l’histoire de Tottenham, Sánchez a enquillé 29 titularisations en Premier League avec les Londoniens cette saison, réalisant un excellent exercice 2017-2018. À 21 ans, le défenseur est parfois victime de fautes de concentration, mais peut, dans un bon jour, méchamment piétiner les attaquants adverses. Pierre-Emerick Aubameyang peut en témoigner, lui qui avait été martyrisé par le Colombien le 13 septembre dernier alors que les Spurs avaient maté Dortmund 3-1 en C1. Excellent dans les duels, puissant, rapide, le natif de Caloto dégage une énergie communicative lorsqu’il foule les prés. De quoi lui valoir d’être régulièrement surnommé The Beast en perfide Albion. Sauvage.

Le joueur qu’on n’a pas du tout envie de voir : Wilmar Barrios Le milieu de Boca Juniors est empêtré dans une affaire qui pue. Deux femmes l’accusent de les avoir séquestrées et agressées physiquement et verbalement dans un appartement de Buenos Aires en janvier dernier, alors que Barrios était en compagnie de son coéquipier Edwin Cardona. Barrios, lui, nie en bloc, mais préférera sans doute faire profil bas en Russie en attendant que la justice démêle le vrai du faux.

Le grand absent : Duván Zapata Avec son mètre 86 et ses épaules carrées comme un super héros, il était censé amener de la densité physique à une sélection dont les attaquants de pointe peinent à dépasser le mètre 80. Finalement, José Pékerman a préféré sélectionner uniquement des gabarits légers et agiles pour porter les offensives de la Tricolor. Chienne de vie.

S’ils étaient un tube de l’été Outsider, des Ramones. Parce que, comme il y a quatre ans, on se dit qu’ils ont les moyens de créer la surprise. Et puis, soutenir la Colombie, c’est quand même un poil plus punk que de lécher les bottes de Messi ou de se pignoler sur le Brésil. Fuck the system, man.

Pourquoi ils vont… éliminer l’Angleterre aux tirs au but Une simple histoire de bon sens. Comme en 2014, les Cafeteros vont faire de la phase de groupes leur chose en additionnant les jolis pions et les actions Youtube. Première de son groupe avec sept points, la Triretrouve l’Angleterre, seconde de sa poule derrière la Belgique, en huitièmes de finale. S’ensuit un match tendu à souhait, où Jamie Vardy répond à l’ouverture de score de Juan Cuadrado. Puis vient l’inévitable séance de tirs au but. Un exercice où les Three Lions sentent la loseà des kilomètres. Quand Kane et Sterling butent sur Ospina, Falcao conclut l’affaire en battant Butland sur sa droite. Et fête ça en sifflant un café bien serré dans les vestiaires avec José Pékerman. Une certaine idée du bonheur.

Le programme Colombie-Japon Mardi 19 juin, 14 heures, au stade de Mordovie Pologne-Colombie Dimanche 24 juin, 20 heures, à Kazan Sénégal-Colombie Jeudi 28 juin, 16 heures, à Samara
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