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Contre Saint-Étienne, un OM sans neuf, mais rafraîchissant

Par Adrien Hémard, au stade Vélodrome
Contre Saint-Étienne, un OM sans neuf, mais rafraîchissant

Toujours privé d’Arkadiusz Milik - en phase de reprise -, Jorge Sampaoli continue d’improviser sans son buteur attitré après le départ de Darío Benedetto. Et contre Saint-Étienne, cela ne s’est même pas vu tant le danger vient de partout dans cet OM.

Un neuf vous manque, et rien n’est dépeuplé. Contre l’AS Saint-Étienne, l’Olympique de Marseille a une nouvelle fois évolué sans un buteur de métier. Un choix par défaut, plus que par conviction pour Jorge Sampaoli. Après le départ de Darío Benedetto – pas encore remplacé – à Elche, et en attendant le retour de Milik espéré pour la mi-septembre, le coach argentin de l’OM compose avec ce qu’il a sous la main. Mais là où les expérimentations de Rudi Garcia ou André Villas-Boas en leur temps avaient abouti sur des échecs, l’OM sans buteur version Sampaoli a rayonné offensivement face aux Verts (3-1).

Ünder au-dessus du lot

Avec 19 tirs, 27 ballons touchés dans la surface et 2,79 xG, l’OM a affiché un allant offensif certain face à Sainté, quand bien même Dimitri Payet occupait la pointe de l’attaque olympienne. Du moins sur le papier. Car dans les faits, le meneur de jeu réunionnais a vite retrouvé sa position préférentielle de numéro dix, orchestrant la partition marseillaise par ses passes laser et ses percussions. « Ne pas avoir de numéro neuf, ça gêne, c’est sûr », reconnaissait d’ailleurs après coup le défenseur stéphanois Harold Moukoudi. « On a fait un match intense, intéressant. On a joué avec conviction, on a attaqué, on a fait plaisir aux supporters. Je pense qu’on aurait pu marquer un but de plus », savourait Jorge Sampaoli après le match, dans les coursives du Vélodrome, pas mécontent de son coup : « Les supporters sont rentrés heureux. Nous avons offert à notre public 90 minutes d’émotions. »

Et pour cela, le coach argentin a notamment pu compter sur ses fusées dans les couloirs. S’il a été un peu moins en vue, Konrad de la Fuente a de nouveau affiché sa vitesse et ses qualités de percussion, multipliant les bons choix. Mais c’est surtout son pendant à droite qui a été le plus en vue : Cengiz Ünder. Pour la troisième fois en quatre matchs de L1, le Turc a d’ailleurs trouvé la faille, cette fois en reprenant à son actif la spéciale de son prédécesseur – un Florian Thauvin déjà oublié – pour donner de l’air à l’OM. À l’origine ou impliqué dans quasiment tous les bons coups olympiens, Ünder a dynamité la défense stéphanoise et par le même coup la soirée. On se délecte encore de sa louche à l’origine du deuxième but marseillais.

Gerson et Guendouzi en renards

Mais en dehors de ses ailiers supersoniques et créatifs, mis sur orbite par Payet, l’OM a surtout pallié l’absence de buteur par le dépassement de fonction général de ses milieux de terrain. Même Boubakar Kamara s’y est mis, armant un missile passé tout près en début de seconde période. Ce sont surtout ses trois compères du milieu marseillais qui ont fait le plus de dégâts. Omniprésent, Valentin Rongier a ainsi multiplié les tentatives hors et dans la surface, manquant seulement de lucidité, comme il l’a reconnu après la rencontre : « La position dans laquelle le coach me demande d’évoluer est physiquement difficile. C’est vrai que de jouer latéral en phase défensive et devoir être dans la surface en phase offensive fait que la lucidité est moins présente. C’est mon point faible, je dois travailler. »

S’il a pêché dans le dernier geste, Rongier a en revanche eu la lucidité nécessaire pour délivrer une offrande sur le deuxième pion de l’OM. Un but signé Gerson, autre milieu qu’on a souvent vu en position de neuf dans la surface des Verts, comme sur son but justement, digne d’un pur neuf. Enfin, Mattéo Guendouzi, lui aussi trouvé en pleine surface sur son ouverture du score, a affiché le même appétit offensif avec plusieurs tentatives en dehors de son but, dont une frappe sur le poteau. S’il a disparu en fin de rencontre, l’ancien Gunner a été la plaque tournante du milieu marseillais pendant une bonne partie de la rencontre : prometteur. Des milieux capables de se projeter en nombre, des ailiers rapides et adroits, et un maestro en pleine forme : voilà comment l’OM, sans buteur, a surclassé l’AS Saint-Étienne. « Marseille a fait un bon match, a eu par moments de très belles séquences », concédait ainsi Claude Puel après coup, avant de poursuivre, lucide : « Ils ont des joueurs qui maîtrisent bien le ballon, qui le ressortent proprement sous pression. » Finalement, il ne leur manque plus que Milik. Ça tombe bien : l’attaquant polonais, qui vient de récupérer le numéro neuf, devrait faire son retour après la trêve.

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