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Comment ça va, Daniel Braaten ?

Par Antoine Mestres
Comment ça va, Daniel Braaten ?

On l'oublierait presque. Daniel Braaten, qui a quitté le TFC cet été, dispute actuellement la Ligue des Champions, dans le groupe B, avec le FC Copenhague. Un club toujours en course pour une qualification en huitièmes de finales. Mais ça, Daniel Braaten s'en fout sans doute un peu. Avec lui, tout est question de plaisir.

Un joueur sourire

Arrivé il y a cinq ans sur les bords de Garonne avec l’étiquette d’international norvégien solide, Daniel Braaten a laissé en partant cet été un goût d’inachevé et l’amertume de l’histoire mal terminée puisque jamais commencée. Et il est donc difficile pour les supporters du TFC d’en parler sans un soupçon d’amour ou de nostalgie dans la voix. Car « Bratou » était finalement une photo du TFC de ces dernières années. Un homme mystérieux, parfois exceptionnel, souvent absent mais toujours cool, avec un look incroyable : une tête de koala, un sourire d’enfant permanent conjugué à l’air malicieux de ceux qui cachent bien leur jeu. Pour un football en adéquation avec le physique : fait de go fast aussi rares qu’efficaces, de gestes youtubesques, de disparitions épisodiques et d’une impression dégagée de lourdeur très rare chez les sprinteurs de cette espèce. Paul, des Indians Tolosa, s’en souvient très bien : « Tu peux avoir des joueurs qui sont bons, d’autres qui mouillent le maillot, lui il est juste cool. Tu vis des saisons dégueulasses, tout est plié en février, et Braaten, c’est le seul mec qui peut te faire rire dans ces moments-là. Sur le terrain, il est là sans être là, avec un air toujours un peu hagard. Il donne l’impression qu’il s’en fout, et de temps en temps, il retrouve son niveau et il est le meilleur joueur du championnat. Le temps d’un match. Et après, il redisparaît à nouveau. C’est un ovni. » Ailier balourd, puncheur endormi, Daniel Braaten n’est plus à un paradoxe près puisqu’il en a fait un art de vivre. « C’est un type qui est arrivé à Toulouse avec une coupe afro, et qui s’en va chauve. Et qui ne fait donc jamais rien de banal. Il n’a pas une allure de footballeur professionnel » , ajoute Paul, avant de se reprendre : « Daniel Braaten, c’est un joueur hipster, en fait. Tout le temps dans l’ironie. On parle d’un homme capable de venir faire du breakdance devant le virage après avoir marqué contre le PSG. Un instant magique. On sentait qu’Alain Casanova et ses coéquipiers n’arrivaient même pas à lui en vouloir d’être souvent absent. Il est juste plus cool que nous, ce mec. Personne ne peut lui en vouloir. »

Un joueur pour rire
A la mi-mai, alors que la fin avec Toulouse est toute proche, une pétition en ligne « Prolonger Braaten, c’est sauver le TFC » est même venue relancer le débat autour d’une éventuelle prolongation de contrat avec une formule limpide : « Comment peut-on survivre sans Braaten ? Bah on peut pas, c’est pour ça qu’il faut signer cette pétition afin de pressuriser ceux qui doivent absolument le faire prolonger » . « Une partie des supporters était exaspérée par Braaten, c’est vrai. Mais pour nous, c’était Braatou. Le joueur qui marche le plus vite du championnat » , explique Paul. Son départ, acté peu après, a d’ailleurs bien plus chamboulé les supporters que celui d’Étienne Capoue vers Tottenham, un joueur pourtant décrit comme le meilleur joueur de l’histoire du TFC par Alain Casanova. « Lorsque Étienne Capoue est parti, il n’y a pas eu d’émotion. Pour Braaten, il y a une pétition un peu ironique parce qu’il y avait un vrai feeling entre lui et les supporters. Quitte à se faire chier, autant avoir des joueurs fun. Quitte à rien gagner, autant se marrer » , précise-t-il. Oui, dans l’amour que portent les supporters toulousains à Daniel Braaten, on trouve sans aucun doute l’humour qui fait l’ADN d’un club habitué à ne rien gagner. Dans l’anonymat. Et avec le sourire, surtout lorsque Bratou était là. « Une dernière anecdote raconte très bien le joueur, avance Paul. En août 2010, il traverse une période exceptionnelle. Il est nominé pour être l’un des joueurs du mois. Gignac venait de partir et il jouait en pointe. Je le croise dans une pizzeria en bas de chez moi. Je lui dis : « Daniel, t’es magique en ce moment, il faut continuer là, hein, pas comme d’habitude ! ». Il me répond : « Ouais, ouais »,mais dans son regard j’ai senti de suite qu’il voulait me faire comprendre qu’il n’était pas un joueur comme ça. Juste un joueur de coups d’éclat » . Ce soir, il affrontera la Juve avec Copenhague. Une belle occasion de se montrer. Ou de disparaître. Une fois de plus. Peu importe, l’essentiel n’est pas là avec Daniel Braaten.

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