Comme Mbappé, ils ont fait la Une du Time

Lionel Messi, 6 février 2012

L’histoire le retiendra comme le tout premier footballeur à faire la Une du magazine. L’Argentin vient de recevoir son quatrième Ballon d’or et est, à cette heure, le seul à obtenir la distinction autant de fois (il en est aujourd’hui à cinq, tout comme Cristiano Ronaldo). Le Time s’interroge sur un paradoxe, qui serait toujours valable aujourd’hui : « Lionel Messi est le meilleur joueur du monde – peut-être de tous les temps. Alors pourquoi ses compatriotes ne l’aiment pas ? » Six ans plus tard, « King Leo » n’a toujours pas gagné de titre majeur avec l’Argentine et en est à sa deuxième pause dans sa carrière internationale.

Mario Balotelli, 12 novembre 2012

Il aura fallu 89 ans d’existence au Time pour mettre un footballeur en Une, et seulement 9 mois pour réitérer l’expérience. Mais lorsque l’Italien, joueur de Manchester City à cette période, se retrouve en couverture, ce n’est pas pour ses pieds fantasques. « La signification de Mario » titre le magazine. Dans ce numéro, il ne sera pas question de football, mais de « race et d’identité européenne » . Balotelli est un des joueurs de foot les plus ciblés par le racisme, en particulier en Italie. Une caricature de la Gazzetta dello Sport le peint en King Kong à l’occasion de l’Euro 2012. Le dessinateur affirme alors qu’il voulait montrer la domination du football anglais par Mario Balotelli, mais l’excuse passe mal auprès des associations antiracistes italiennes. Ce n’est pas le seul événement de ce type, le joueur a affirmé à plusieurs reprises avoir été victime de racisme dans son enfance ainsi que sur les terrains. L’an dernier, lors d’un déplacement de Nice à Dijon, il se plaint de cris de singes dans les tribunes. Il a alors reçu un carton jaune, et le club dijonnais n’a pas été sanctionné par la LFP.

Neymar, 4 mars 2013

Jolie coïncidence, le dernier joueur avant Mbappé à avoir eu les honneurs de la couverture du Time n’est autre que son Brésilien de coéquipier, Neymar. Le magazine n’y va pas par quatre chemins et balance en titre : « Le prochain Pelé » . Pourtant, son niveau de jeu sous le maillot de Santos à l’époque n’est pas tellement le sujet. Bobby Gosh, l’auteur de l’article, fait le lien entre Neymar et la solidité retrouvée de l’économie brésilienne. Avec ses stats (31 matchs, 23 buts, 11 passes décisives sur la saison 2011-2012), le Ney aurait aisément pu partir en Europe, mais choisit de rester jusqu’à la fin de son contrat. S’il reste, c’est qu’il gagne suffisamment d’argent pour le faire, et que l’économie du pays le permet, en résumé. Pas faux quand on sait qu’il est le 12^e joueur le mieux payé du monde en 2012 selon un classement réalisé par France Football. La suite appartient déjà un peu au passé : un transfert à Barcelone, où il gagne tout ce qu’il est en mesure de gagner sur le plan collectif en quatre ans, avant de rejoindre le Paris Saint-Germain dans l’optique de soulever le Ballon d’or.

Problème, le prochain Pelé est peut-être bien arrivé au Parc des Princes un mois après lui. En tout cas, il a déjà pris sa place sur la une du Time.

Bonus : Rooney, Beckham, Henry, Ahn Jung-hwan

D’autres joueurs ont pu faire la Une du Time Magazine, mais dans des articles qui ne les concernaient pas directement. Ainsi David Beckham se retrouve en couverture de l’édition européenne du 2 mai 2002 consacrée à la Coupe du monde. Le Sud-Coréen Ahn Jung-hwan aura le même privilège, le même jour, dans la version asiatique. Thierry Henry représentera lui l’Euro 2004, le 21 juin. Manchester United sera mis en avant dans le numéro du 21 mai 2007, qui montrait, déjà, comment les audiences télé asiatiques ou américaines permettent aux grands clubs anglais d’acheter les meilleurs joueurs. Dernier exemple, Wayne Rooney, les mains sur les hanches, le 11 juin 2012, illustrant « la tragédie du football anglais » , juste avant leur entrée en lice contre la France dans l’Euro ukraino-polonais (1-1). L’article parle même de « l’équipe la plus décevante du monde » . Elle sera en effet sortie aux tirs au but contre l’Italie en quarts de finale.