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Coman symbole

Par Maxime Renaudet
Coman symbole

En offrant la sixième Ligue des champions de l'histoire du Bayern Munich grâce à une tête rageuse à l’heure de jeu, Kingsley Coman a puni son club formateur sans une once de pitié. Un retour de bâton symbolique que seul le PSG était en mesure de vivre.

Alors qu’on s’attendait à une myriade de buts entre le Bayern Munich et le PSG ce dimanche soir à l’Estádio da Luz, seul un petit pion a été inscrit lors de cette finale de Ligue des champions. Ironie du sort, c’est le Parisien de naissance Kingsley Coman qui l’a mise au fond, devenant le neuvième joueur tricolore à inscrire un but en finale de C1, et offrant au passage la sixième coupe aux grandes oreilles de l’histoire du club bavarois. Surtout, l’ancien feu follet du Camp des Loges, qu’il fréquentait depuis l’âge de neuf ans, a tué les espoirs de son club formateur à lui tout seul. Et à vrai dire, il n’y avait qu’au PSG que ce genre de coups du sort pouvait arriver.

La surprise du Flick

C’est à l’heure de jeu, sur une merveille de centre de Joshua Kimmich, que Coman a fait chavirer de bonheur la Bavière. Placé au second poteau, dans le dos de Thilo Kehrer, le Parisien pure souche n’a plus qu’à smasher le cuir dans les filets de son ancien club. C’est alors sa troisième frappe de la rencontre, et celle-ci fait enfin mouche. En revanche, c’est seulement son troisième but en C1 cette saison, et celui-ci vaut de l’or pour Hans-Dieter Flick, qui l’a préféré à Ivan Perišić (au contraire des deux précédents matchs). Finalement, le technicien allemand, qui ne l’avait plus titularisé en C1 depuis le mois de février dernier et le huitième de finale aller contre Chelsea, a eu plus que raison.

Raison car Coman a fait mal aux reins de Kehrer plus d’une fois au cours de cette finale. D’ailleurs, il aurait pu obtenir un penalty sur un débordement juste avant la mi-temps. Et mille fois raison, car il n’a eu aucune pitié au moment de doucher d’un coup de casque le PSG. Un club qu’il a quitté il y a déjà six ans, après seulement quarante petites minutes de jeu en Ligue 1 sous les couleurs parisiennes. Des miettes qui ne l’ont pas convaincu de signer le contrat professionnel que son club formateur lui avait proposé peu avant l’été 2014, de peur de le voir s’exiler. Résultat, alors que le PSG préférait miser sur Hervin Ongenda, « King » a quitté la capitale et la France pour rejoindre la Juventus peu après avoir fêté sa majorité, symbolisant à lui tout seul l’incapacité du PSG à concilier son projet avec les aspirations de ses jeunes talents.

Un trophée tous les neuf matchs

Élu homme du match grâce à son but inscrit à la demi-heure de jeu, l’ailier tricolore a ajouté une nouvelle ligne à son palmarès. Et quel palmarès pour Kingsley Coman, qui comptabilise déjà vingt trophées à son compteur, soit un tous les neuf matchs. Sans oublier qu’il est champion du pays dans lequel il évolue depuis sept saisons consécutives, et champion neuf fois en huit saisons depuis ses débuts en professionnel. Des statistiques impressionnantes pour un gamin qui a fêté ses 24 ans il y a deux mois, et qui n’a pas été épargné par les blessures depuis plusieurs années. Tout ça est officiellement loin derrière lui à la suite de cette Ligue des champions glanée.

D’autant que la coupe aux grandes oreilles devient le trophée majeur de sa jeune carrière. Un trophée qui lui avait échappé en 2015 contre le FC Barcelone, lorsqu’il évoluait sur le banc de la Juventus. L’édition suivante n’avait pas été plus heureuse pour le Parisien, puisque lui et le Bayern avaient été éjectés en demi-finales face à l’Atlético de Madrid, alors qu’il avait terminé meilleur passeur de la compétition. Miné par les blessures à répétition, le finaliste malheureux de l’Euro 2016 avait également raté le bus victorieux des Bleus en Russie. Ce chat gris (pas assez poissard pour être complètement noir) aura finalement pris son mal en patience pour que ses paris s’avèrent payants. Tellement mérité que les supporters de l’OM peuvent déjà floquer Coman dans le dos de leur maillot. Tout un symbole.

Par Maxime Renaudet

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