S’abonner au mag
  • Angleterre
  • Liverpool

Coach Stevie

Par Nicolas Jucha
Coach Stevie

Le joueur avait fait ses adieux à Anfield en mai 2015. Depuis février 2017, c'est comme entraîneur chez les jeunes que Steven Gerrard impressionne. Ou comment l'ancien box-to-box de légende construit sa nouvelle vie de manager.

« C’était difficile d’accepter le fait que ma carrière de joueur était terminée. Cela va mieux maintenant, je suis allé de l’avant et entraîner remplit une part de ce vide. Même si je pense que rien ne le comblera totalement, j’aimais tellement jouer. » À 37 ans, Steven Gerrard a donc enterré le joueur de légende qu’il était. Et accepté les désagréments de cette petite mort, lui qui en vingt ans de carrière a disputé près de 900 matchs pros en 17 saisons de Premier League et deux de Major League Soccer. Une Ligue des champions (2005), une place au podium du Ballon d’or (2005), 114 sélections avec les Trois Lions… Et surtout des buts, beaucoup de buts, pour révolutionner le rôle de box-to-box si cher aux Anglais. Le joueur de légende ne s’en était jamais caché : un jour, si toutes les planètes s’alignaient, il deviendrait entraîneur. Si possible dans son club de toujours, Liverpool.

Mais là où beaucoup d’anciennes gloires se perdent avec l’idée fixe de commencer immédiatement au sommet de la pyramide, l’ancien capitaine des Reds a eu la sagesse d’accepter un apprentissage dans l’ombre, avec la Youth Academy de Liverpool dès février dernier. « Le conseil de Jürgen(Klopp, ndlr)quand je suis revenu c’était :« Je veux seulement que tu restes dans l’ombre pour une courte durée, car tu as besoin de quelques années pour faire des erreurs, choisir ton équipe, décider des tactiques. Tu dois trouver ta philosophie, une manière de jouer, tu dois gérer des problèmes individuels, tu dois complimenter certains, en aider d’autres, tu dois expérimenter des déceptions et des échecs. Et seulement après quelques années, tu sauras si c’est fait pour toi. »Il a dressé le tableau complet. »

« Boucler la boucle »

Le premier pas en avant de Coach Stevie n’a pas tardé. À l’été, il a été intronisé manager des U18, bénéficiant d’une promotion interne de son prédécesseur. La confirmation d’une relation de confiance entre l’ancien joueur et son club formateur. « C’est la sensation de boucler la boucle : revenir à l’endroit où professionnellement tout a commencé. Ce n’est pas une décision émotionnelle, il s’agit simplement de ce que je peux apporter à Liverpool. » Sous la houlette d’Alex Inglethorpe, le directeur de la Youth Academy des Reds, et avec la supervision bienveillante de Jürgen Klopp, Stevie G a rapidement impressionné les observateurs outre-Manche : une première place en Premier League U18 à mi-parcours (six victoires, cinq nuls, zéro défaite), une qualification aisée pour la seconde phase de la UEFA Youth League, et des performances convaincantes, son équipe ayant déjà marqué 28 fois en onze matchs de championnat.

Mieux, Gerrard a su remporter son premier derby contre Everton, et affirmer sa philosophie. Loin des dogmes tactiques, plus portée sur le conditionnement mental : « Vous devez être obsédé. Même si ce sont vos partenaires, vous devez être obsédé à l’idée de les écarter de votre chemin, et une fois que vous êtes installé, de les laisser hors de ce chemin. J’aime le talent, j’aime l’observer, mais la chose importante qu’ils doivent comprendre, c’est l’autre côté du jeu. Se battre, gagner, tacler. Aller là où cela fait mal, faire brûler vos poumons, creuser profondément… »

Prêt à entraîner ailleurs

Steven Gerrard souhaite donc une équipe talentueuse, mais dure au mal, capable d’arracher certaines décisions en toute fin de match. Une équipe où la valeur travail est au-dessus de tout – le manager s’impose six jours de boulot par semaine – et où son passé de joueur ne compte plus. Lui qui admet avoir « vieilli de deux ans en six mois » et ne pas pouvoir couper après un match s’interdit d’étaler devant ses joueurs l’immensité de sa propre carrière. « Je ne pense pas que cela soit correct de dire : « Regardez ce que j’ai fait, regardez ce que nous avons fait. »Ma carrière de joueur est terminée. Ce qui compte, c’est demain, pas hier. »

S’il doit expliquer une subtilité tactique avec exemple à l’appui, l’ancien milieu opte donc pour le Liverpool d’aujourd’hui. Un club dont il aimerait diriger l’équipe première à terme – ce pour quoi son ancien partenaire Xabi Alonso l’a récemment jugé apte –, mais dont il ne fait pas une fixation. « Je ne peux pas m’asseoir ici et dire :« Oh non, je ne veux travailler que pour Liverpool Football Club. »Dans un monde parfait, chacun sait ce que je veux, mais maintenant, cela n’a aucun sens d’y songer. » Et demain ?

Dans cet article :
Dans cet article :

Par Nicolas Jucha

Propos de Steven Gerrard issus d'interviews pour le Guardian, BT Sports, du site officiel de Liverpool FC et du Daily Mirror

Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

20
Revivez France-Belgique (2-0)
Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Liverpool

Jürgen Klopp

Angleterre