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Clauss, Digne, Mendy : les dommages latéraux de la liste de Didier Deschamps

Par Mathieu Rollinger
Clauss, Digne, Mendy : les dommages latéraux de la liste de Didier Deschamps

En laissant sur le carreau Jonathan Clauss, Lucas Digne et Ferland Mendy, Didier Deschamps a fait une croix sur son système à pistons qu'il utilisait depuis plus d'un an, mais surtout sur les illusions de ces joueurs.

Une vieille croyance populaire laisse entendre qu’aucun gamin ne s’inscrit au foot avec comme rêve de devenir arrière latéral. Ce qui fait scintiller les yeux des gamins, c’est marquer des buts comme un attaquant, distiller des belles passes comme un meneur, exécuter un beau tacle glissé comme un stoppeur ou se détendre pour détourner une frappe dans la lucarne comme un gardien. C’est comme ça, et pendant des années, c’est ainsi qu’on expliquait les difficultés de la formation française à trouver de bons arrières droits ou gauches. Ce temps semblait pourtant révolu avec l’avènement d’un nouveau système de jeu à la mode faisant la part belle aux pistons et l’émergence de joueurs brillants dans les couloirs. Trent Alexander-Arnold, Alphonso Davies, Achraf Hakimi – pour n’en citer que trois – sont ainsi devenus les meilleurs représentants de cette génération de latéraux new look. Pourtant, au vu de la liste des 25 convoqués au Mondial, la France peut craindre une pénurie à ce poste dans une petite dizaine d’années, car Didier Deschamps a laissé sur la touche la plupart des spécialistes.

Ailes coupées

Au milieu des neuf défenseurs français au Qatar, Théo Hernandez sera donc (sous réserve de changements qui peuvent intervenir jusqu’à la veille du match contre l’Australie) le seul rescapé d’une bande qui avait pour membres Jonathan Clauss, Lucas Digne et Ferland Mendy. Trois « déçus » qui ont été, selon la version officielle, sacrifiés sur l’autel d’un remaniement tactique. « De par la structure de la liste, ça ne sera pas une défense à trois, ce sera une défense à quatre, affirmait Didier Deschamps en conférence de presse. Après l’analyse de ce qu’on a fait, de beaucoup de discussions qu’on a eues avec le staff et les joueurs, on a fait de bonnes choses et de très bonnes choses dans ce système(à trois), mais on a été très souvent en difficulté.[…]Le système amène à des choix de joueurs différents. » C’est ainsi qu’on se prive d’un Madrilène champion d’Europe en titre, d’un garçon qui a toujours répondu présent lorsqu’on faisait appel à lui et du chouchou des Lensois et des Marseillais tout en blindant ses rangs de huit défenseurs centraux de formation, dont quatre reviennent tout juste de blessure (Lucas Hernandez, Konaté, Kimpembe et Varane).

Certes, le boss des Bleus justifie ces choix par une simple logique de concurrence et par la polyvalence de plusieurs de ces axiaux. « Il y a des défenseurs centraux que je considère comme des latéraux », clarifiait le Basque. Entre les lignes, il faut comprendre que, si tout le monde est apte physiquement, la défense titulaire en Russie sera reconduite à 75% : Raphaël Varane au centre, Benjamin Pavard à droite et Lucas Hernandez à gauche, Presnel Kimpembe reprenant le flambeau de Samuel Umtiti. Jules Koundé lui aussi peut glisser sur un côté. Tant pis si les deux Munichois s’éclatent plus dans l’axe. Et si DD veut opérer un coup de poker, il pourra toujours balancer sur une ligne de cinq Théo Hernandez, Kingsley Coman, voire Adrien Rabiot dans un couloir. Voilà pour le plan de vol. Sauf que derrière ces gribouillis, des destins s’en trouvent gommés.

Marche arrière

Sans aller jusqu’à parler de Léo Dubois ou Djibril Sidibé, laissés dans le rétro, ou des jeunes Adrien Truffert ou Pierre Kalulu invités à patienter, cette collection automne hiver 2022 sera reçue avec une vraie et légitime amertume pour Jonathan Clauss, Lucas Digne et Ferland Mendy. Ces trois garçons n’ont peut-être pas su se montrer assez indispensables, ils n’ont pas bénéficié de lobbys assez puissants pour pousser leur candidature, mais ils sont surtout victimes du manque d’équilibre d’un collectif. Clauss n’a connu les joies de la sélection qu’en début d’année, mais ses performances à l’OM et son profil atypique jouaient pour lui. Ferland Mendy ne s’est jamais stabilisé sur son côté, avait disparu de Clairefontaine de juin 2021 à septembre dernier, mais offrait la garantie de connaître les exigences du haut niveau. Le sort le plus triste reste certainement celui de Lucas Digne, malgré ce que laissent transparaître ses enfants. Laissé sur son canapé lors du Mondial 2018 et de l’Euro 2021, le gaucher d’Aston Villa – présent au Brésil en 2014 et à l’Euro en France – se retrouve une nouvelle fois fanny alors qu’il semblait avoir acquis à 29 ans et après 46 capes la confiance du sélectionneur. C’est le jeu des listes, mais celui-ci n’a jamais été aussi cruel pour toute une corporation.

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