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Claudio Beauvue : « D6 ou Ligue des champions, c’est la même chose »

Propos recueillis par Victor Lamand

Désormais calé à Calais après avoir fait le bonheur de Guingamp ou du Celta de Vigo, Claudio Beauvue parle de son amour pour le foot amateur. Sans oublier ses années dans le monde professionnel, qu'il aime se remémorer.

Claudio Beauvue : « D6 ou Ligue des champions, c’est la même chose »

Avant de signer à Calais, est-ce que tu connaissais un peu l’histoire du club ?

Non, pas du tout. Mais quand j’étais au centre de formation de Nantes, chez ma famille d’accueil, j’avais vu la finale de Coupe de France entre Nantes et Calais (en 2000, victoire de Nantes ; NDLR) : c’est ce qui m’avait marqué de ce club. C’est aussi le cas pour beaucoup de gens : dès que l’on évoque Calais, ils repensent tout de suite à la finale.

Tu joues en amateur, mais s’il y a bien quelque chose qui rappelle le monde pro ici, c’est le stade de l’Épopée…

Ah ça, c’est ce qui m’a directement plu. Déjà, il y a eu le projet de montée qui était vraiment intéressant. Et après avoir parlé avec les dirigeants, il suffisait de voir le stade pour me donner envie de jouer là-bas.

C’est quasiment un stade de Ligue 2.

Même un stade de Ligue 1 ! Franchement, pour avoir joué à Guingamp, on n’est pas loin de ce genre de stade. Notre Roudourou, il fait quoi ? 15 000, 17 000 ? Ici, à Calais, il doit faire 12 000. En plus, celui-là est fermé ! Franchement, il est magnifique. Dés que je l’ai vu, ça m’a fait kiffer et ça m’a rappelé de bons souvenirs.

 

L’année passée, tu t’attendais à vivre une saison aussi riche en émotions ?

Au début de saison, le temps de connaître les coéquipiers et ce championnat de R1, je ne m’y attendais pas du tout. Mais une fois les premiers matchs disputés, avec le très bon effectif qu’on avait, je me suis dit qu’on allait jouer les premiers rôles.

Tu te rappelles le premier jour où tu es arrivé ? Tes coéquipiers ont dû te voir comme un ovni, non ?

Je ne sais pas, faut leur demander. (Rires.) Mais je me souviens que tout le monde a eu beaucoup de respect pour moi, je suis directement allé vers les gens et ça a facilité les choses dans mon intégration.

As-tu ressenti la pression, avec ton expérience ou ton vécu, de savoir que tous les yeux allaient être rivés sur toi et que tu n’avais pas vraiment le droit à l’erreur ?

Finalement, ça, c’est un peu l’histoire de toute ma vie. Depuis l’âge de 10-11 ans, en sélection de jeunes en Guadeloupe, il y a déjà cette pression et cette adrénaline. Il y a l’envie de bien faire les choses, de montrer le bon exemple. Dès l’entraînement, je me fixe un objectif et une rigueur. Que je sois en D6 ou en Ligue des champions, c’est la même chose. L’environnement change, c’est sûr, mais je me mets toujours dans les mêmes conditions.

Vis-à-vis des adversaires, on se sent un peu vieux, car il y a beaucoup de jeunes qui jouaient à la Playstation à l’époque en choisissant des équipes dans lesquelles j’évoluais.

Que ce soit en Ligue 1 ou en D6, justement, le plaisir est toujours intact ?

Mais oui, c’est clair et net : on prend un plaisir fou ! Dès que je laisse ma famille pour m’entraîner le soir ou que je pars le week-end pour jouer, c’est un plaisir énorme d’être sur les terrains. Beaucoup n’ont pas cette chance, j’essaye d’en profiter au maximum.

Quel est ton rôle au sein du vestiaire, es-tu une sorte de coach bis ou un joueur comme les autres ?

Comme j’ai pu le faire dans toute ma carrière, j’ai ce leadership et ce feeling. Mais c’est assez naturel, je n’ai pas du tout cette étiquette de coach bis. Finalement, ça ne change pas trop de ce que j’ai pu connaître dans mes précédents clubs. Après, à ce niveau, il y a plus d’écoute puisqu’il y a moins d’expérience.

L’année passée, tu es monté en N3 avec Calais. Finalement, as-tu ressenti les mêmes frissons que lors de la montée en Ligue 1 avec Guingamp ?

Ce sont les mêmes émotions, sauf que l’environnement change. Finalement, peu importe la division : une montée reste la récompense des sacrifices que tu fais chaque week-end, ce sont des émotions vraiment particulières.

Est-ce que tu as dû changer ta manière de jouer ?

Oui, mais ça se fait tout seul. Tu te mets au niveau du jeu et du rythme, c’est une adaptation logique. On est une équipe qui aime avoir le ballon, qui va vite vers l’avant et tout ça me plaît beaucoup.

Ça se passe comment pour toi quand tu débarques sur un terrain, puisque tout le monde te connaît ?

C’est beaucoup de plaisir, beaucoup de respect. Vis-à-vis des adversaires, on se sent un peu vieux, car il y a beaucoup de jeunes qui jouaient à la Playstation à l’époque en choisissant des équipes dans lesquelles j’évoluais. Et à chaque fois, ils ont un petit message chaleureux ou me demandent de prendre une photo en souvenir. La saison passée, j’en ai vraiment pris pas mal !

 

Tu es retourné la saison passée sur la Côte d’Opale après ta pige à Boulogne-sur-Mer, c’est un coin que tu apprécies ?

Je ne connaissais pas du tout avant d’arriver, il pleut beaucoup et il y a pas mal de vent en revanche. Finalement, ça ne change pas beaucoup de Guingamp. À Vigo, il faisait un peu plus chaud. Le plus difficile ici, c’est l’hiver : à 16h, il fait déjà un peu noir. Mais sinon, la région est super et les gens sont vraiment sympas.

Qu’est-ce que tu aimes le plus, dans le foot amateur ?

Je pense que c’est la proximité avec les gens, notamment avec tous les bénévoles du club.

En Ligue 1, tu ne retrouvais pas cette proximité ?

En Ligue 1, ce sont des personnes qui travaillent au club. Là, ce sont des gens qui donnent de leur personne en mettant la main à la pâte pour aider toutes les catégories.

Qu’est-ce qui te manque le plus du monde professionnel ?

Tout ce que l’on sait du foot pro : jouer devant 40 000 spectateurs, avoir cette adrénaline encore plus forte avant les matchs… C’est ce que l’on recherche et ce que l’on aime, donc ça me manque forcément un peu.

Tu sens que tu as encore les jambes pour prolonger ton aventure avec le football ?

Je pense, oui. Ceux qui sont autour me disent que ça va, que je suis encore pas mal et que j’ai encore des cannes. En tout cas, je m’entretiens pour être le plus performant possible et durer encore un petit moment.

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