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Claude Makélélé, le coup de Mou’

Par Mathieu Faure
Claude Makélélé, le coup de Mou’

Avant de devenir l’entraîneur adjoint de Carlo Ancelotti, puis de Laurent Blanc, Claude Makélélé a pu observer José Mourinho œuvrer sur un banc de touche. C’était à Chelsea et c’était déjà du grand n’importe quoi médiatique.

Avant d’être l’adjoint de Carlo Ancelotti, puis de Laurent Blanc au PSG, Claude Makélélé a été un formidable joueur de football. Tout le monde s’en souvient, et notamment les fans des Blues, puisque Maké a porté la tunique de Chelsea pendant cinq ans (2003-2008). Un quinquennat riche – deux titres de champion et une FA Cup – et au cours duquel il aura partagé son quotidien avec José Mourinho pendant trois saisons. On ne ressort jamais vraiment indemne d’une collaboration avec José Mourinho, cet homme qui ne fait qu’un avec son vestiaire. D’ailleurs, en 2006, quand Maké revient de la Coupe du monde allemande un poil cramé avec ses 33 bougies, Mourinho se frite avec Raymond Domenech lorsque ce dernier le rappelle pour des matchs amicaux sans importance. « Claude n’est pas un joueur de foot, c’est un esclave. Il vient de jouer une énorme compétition pour son pays, et le sélectionneur de l’équipe de France l’oblige à jouer encore au mépris de ses choix. Claude n’a pas de liberté, pas le droit de choisir, c’est un déni des droits de l’homme. » Tout Mourinho en une folie. Makélélé s’en cogne, il connaît son entraîneur. « C’est un gagneur né. Il sait te motiver et tirer le meilleur de toi-même. En ce sens, c’est un grand entraîneur » , affirmait il y a peu Maké à El Confidencial. L’ancien milieu de terrain international connaît parfaitement son homme.

Il l’a vu massacrer la terre entière en conférence de presse avec son accent truculent. Pour autant, l’adjoint de Laurent Blanc sait que l’élu peut partir en sucette quand la pression se fait trop grande. À Chelsea, José s’est sabordé après trois premières années exceptionnelles. « Le problème, c’est quand tu es dans son collimateur. Il devient calculateur, cruel et ambitieux. Il peut vous oublier et préfère s’occuper des stars de l’équipe. Son comportement a changé lors de la troisième saison. Mourinho s’est alors mis au-dessus de nous et même du club. Il nous a tous oubliés. Il voulait tout le crédit pour lui. Uniquement pour lui. À ce moment-là, personne ne devait être plus célèbre que lui. » Saloperie de politique de la terre brûlée que le Portugais a également appliqué au Real Madrid. De cette collaboration, le Français va néanmoins tirer des ondes positives. Aujourd’hui, c’est d’ailleurs Blaise Matuidi qui en récolte les fruits.
Blaise Matuidi, l’enfant commun
Alors qu’on le destinait à un obscur rôle de collaborateur de Leonardo, Claude Makélélé aurait pu prendre en main l’équipe première quand Antoine Kombouaré était en danger. Il n’a jamais voulu. Finalement, une fois Carlo Ancelotti dans la place, Makélélé se rapproche du terrain et devient l’un des adjoints de l’Italien. Son rôle est simple : transmettre son savoir et faire le lien entre le groupe et le staff. Dans l’équipe parisienne, un homme va bénéficier de ce nouvel homme fort du terrain. C’est Blaise Matuidi. « Claude joue un rôle important dans ma progression. Dans mes anciens clubs, je n’avais pas la chance de côtoyer quelqu’un comme lui. J’en profite. Je pose beaucoup de questions, j’ai souvent des bonnes réponses » , analysait le gaucher dans les colonnes du JDD en 2013. Au plus près des hommes, il se fait respecter. Son CV parle pour lui. Et cette nouvelle aventure commence à lui plaire. Il continue de chambrer, participe aux petits jeux et physiquement, il a encore du coffre. Au quotidien, il commence à se familiariser avec ce nouveau métier. Récemment, il a passé ses diplômes pour devenir entraîneur (même promotion que Zinédine Zidane). Pourtant, lorsqu’il est interrogé par le JDD sur l’éventualité de devenir le patron d’un banc de touche, il préfère conserver la balle et joue la prudence : « Je découvre un nouveau rôle, assez difficile. Quand on passe de l’autre côté, on voit les choses différemment. Déjà, on travaille plus… Et on doit mettre ses états d’âme de côté, prendre du recul, être humain. Il y a une dimension psychologique à intégrer, des mots à ne pas dire. Moi, j’aurais tendance à prendre une mitraillette et à tirer sur tout le monde. Manager un groupe, c’est presque du travail d’orfèvre. »

Mais Makélélé a été à bonne école. Dans sa manière d’encadrer Matuidi, il y a la patte Mourinho. Un José qui est en train de donner une seconde vie à Frank Lampard, par exemple. « Lampard sait ce que j’ai fait avec Claude Makélélé à l’époque, a récemment expliqué Mourinho. Il sait que je sais comment faire avec des joueurs de cet âge. Il faut juste être intelligent et savoir gérer. C’est la performance qui détermine si vous êtes bon et pas votre carte d’identité ou votre certificat de naissance. C’est une question de performances, rien d’autre. » Finalement, entre les deux hommes, un lien fort existe. Depuis leur première collaboration, il y a dix ans, le lien n’a jamais été rompu entre les deux. Ensemble, ils ont réussi à soulever des montagnes. Pour autant, on les voit bien se friter sur le bord du terrain. Comme deux anciens amants.

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