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City fait disjoncter Tottenham

Par Maxime Brigand
City fait disjoncter Tottenham

18 journées, 17 victoires, 56 buts marqués et une nouvelle victime : samedi, le Manchester City de Pep Guardiola a roulé sans trembler sur Tottenham (4-1) et confirmé qu'on avait bien devant nos yeux la meilleure équipe du continent. Gigantesque.

Manchester City 4-1 Tottenham

Buts : Gündoğan (14e), De Bruyne (70e) et Sterling (80e, 90e) pour City // Eriksen (90e) pour Tottenham.

Souvenez-vous des années 1950, de Wolverhampton, de West Bromwich, de cette époque où battre avant les fêtes Liverpool, Arsenal, Manchester United, Chelsea et Tottenham n’était pas forcément un exploit. Souvenez-vous de tout ce que vous avez connu depuis, sur un terrain, dans un stade, au fond de votre canapé. Et oubliez tout. Trois jours après un énième record, le Manchester City de Guardiola a de nouveau poussé un peu plus ses effets et a balayé, samedi, Tottenham (4-1) grâce notamment à un immense Kevin De Bruyne et sans David Silva. Comme pour confirmer que désormais, il y aura un avant et un après le passage de cette équipe dans l’histoire du foot anglais.

Épices et déminage

« On s’apprête à jouer ce qui est, pour moi, la meilleure équipe d’Europe actuellement, et pas seulement la meilleure d’Angleterre. » Oui, Mauricio Pochettino savait où il foutait les pieds en se dressant, fier et courageux, samedi derrière la ligne de touche de l’Etihad Stadium de Manchester. Soit au bord d’une piste où Manchester City n’a plus perdu depuis le 3 décembre 2016, où le gang de Guardiola danse désormais avec le bandeau de recordman du nombre de victoires consécutives en Premier League enroulé autour du crâne et où la motivation du voyage était avant tout de voir si quelqu’un est seulement capable d’emmerder ce leader invincible. Réponse : non, même Tottenham, ce Tottenham qui avait royalement secoué City en janvier dernier, venant chercher un nul logique et spectaculaire (2-2). Pochettino y a pourtant mis les épices, articulant son onze dans un 4-4-2 en losange et ordonnant à ses hommes d’attraper le plus haut possible la gorge de l’adversaire.

Un échec, d’abord : au bout de dix minutes, Leroy Sané avait déjà trouvé comment coucher un Kieran Trippier rincé et au bout de quinze, Gündoğan profitant du sortilège de Blocage lancé à Harry Winks pour claquer son premier but en Angleterre d’une tête puissante sur corner (1-0, 14e). Facile, trop facile, même sans David Silva, laissé au repos pour « raisons personnelles » par Guardiola, surtout avec Kevin De Bruyne, une nouvelle fois brillant samedi et base de l’opération déminage du pressing adverse parfaitement réussie par les Citizens. Au bout de la piste, Hugo Lloris a vainement tenté de prendre les platines de son équipe, cumulant les erreurs de relance et les parades décisives, là où, en première mi-temps, seul un enroulé d’Harry Kane a fait frétiller un Ederson impérial.

La marche impériale

Un réveil, ensuite, lors d’un début de seconde période où les Spurs ont dégagé leur tête pour exister dans le jeu, dans les contacts – dont une sale faute de Kane sur Sterling, une autre de Alli sur De Bruyne et plusieurs tampons de Dembélé – et dans les chiffres grâce à une cartouche puissante de Kane repoussée par Ederson et deux autres missiles, non cadrés, envoyés par Rose et Son. Puis, le second souffle : Jesus qui remplace Agüero, le rouleau qui se remet en marche, De Bruyne qui allume à côté, Sané qui pousse Lloris à un exploit élastique et le Belge qui fait finalement exploser le gardien français (2-0, 70e). Il y a une nouvelle fois de tout dans cette victoire, mais surtout cette impression de facilité dans le maniement de l’adversaire, quel qu’il soit, à l’image d’un De Bruyne qui a obtenu samedi tout ce qu’il voulait, même un penalty dans les pieds de Vertonghen, balancé dans la foulée par Gabriel Jesus sur le poteau.

Coulé, Tottenham aurait pu s’offrir un sourire si Kane et Winks n’avaient pas croisé les pinceaux – il arrivera finalement sur une dernière tentative d’Eriksen (4-1, 90e) –, alors que Sterling a planté un troisième but à la City en fin de match (3-0, 80e), un second après un petit pont sur un Hugo Lloris qu’il avait fait décoller quelques semaines plus tôt (4-0, 90e). Peu importe, ce qu’il faut retenir est là : pour la seizième fois consécutive, City a remporté un match de championnat et peut s’enfoncer dans un trône qu’il ne quittera probablement jamais d’ici mai. On repense à Pochettino et on se dit que l’Argentin avait raison, définitivement.


Manchester City (4-3-3) : Ederson – Walker, Otamendi, Mangala, Delph – De Bruyne, Fernandinho, Gündoğan (Foden, 83e) – Sterling, Agüero (G. Jesus, 58e), Sané (Bernardo Silva, 85e). Coach : Pep Guardiola. Tottenham (4-2-3-1) : Lloris – Trippier, Dier, Vertonghen, Rose (Davies, 89e) – Dembélé, Winks – Eriksen, Alli (Sissoko, 84e), Son (Lamela, 77e) – Kane. Coach : Mauricio Pochettino.

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