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City-Chelsea : Kai Havertz, première heure de gloire

Par Jérémie Baron
City-Chelsea : Kai Havertz, première heure de gloire

Auteur d'une grosse performance ce samedi et seul buteur de la finale de Ligue des champions qui a couronné Chelsea contre Manchester City (0-1), Kai Havertz a frappé un grand coup et signé le premier acte majuscule de sa jeune carrière. Histoire de clôturer un premier exercice anglais irrégulier de sa part, mais terminé en apothéose.

Il a beau attendre encore de fêter ses 22 printemps, Kai Havertz compte déjà une expérience européenne notable, notamment en Ligue des champions, compétition qu’il connaît depuis une entrée face à Tottenham le 2 novembre 2016 avec Leverkusen, à seulement dix-sept piges. Au total, avant de disputer sa première finale de Champions ce samedi soir face à Manchester City, le milieu offensif ou attaquant avait déjà entendu dix-neuf fois la douce musique de la compétition composée par Tony Britten. Pour autant, jamais il n’avait eu l’occasion de s’inscrire au tableau d’affichage dans la reine des compétitions de club, que ce soit avec le Bayer ou chez les Blues. Il aurait donc pu trembler des genoux au moment où Mason Mount, à quelques instants de la pause, l’a mis en orbite d’une passe laser pour l’envoyer défier Ederson. Mais non : sur sa seule occasion de la partie, en un contre un face au portier brésilien, l’international allemand (depuis deux ans et demi déjà) s’est offert le luxe d’ouvrir son compteur dans l’épreuve et d’inscrire la seule réalisation de la partie après avoir mystifié le dernier rempart skyblue. Une nouvelle preuve que ce joueur ne ressent pas la pression. Et qu’il est bourré de talent.

Havertz de mai a plus de pouvoir que dix arrosoirs

Arrivé pour 80 patates l’été dernier – après deux saisons pleines chez les vendeurs d’aspirine – dans le même mercato que Timo Werner, Havertz a, tout comme son coéquipier en sélection, alterné le bon et le moins bon – à l’image de son équipe – pour sa découverte d’un championnat étranger. Digne héritier d’une certaine élégance à l’allemande portée par Mesut Özil, doté d’un pied gauche exquis, mais aussi d’un body language qui le dessert parfois, le joli minois de Stamford Bridge n’a pas toujours montré le meilleur de lui-même à son arrivée, signant tout de même deux passes décisives et un pion sur ses cinq premières apparitions en Premier League. Remplaçant cinq fois d’affilée en championnat sous Frank Lampard entre décembre et janvier, le talent précoce a retrouvé de sa superbe après l’intronisation de son autre compatriote Thomas Tuchel sur le banc londonien et le passage du 4-2-3-1 au 3-4-2-1, dans lequel il se balade et forme l’un des sommets du triangle avec Mason Mount, Christian Pulisic, Werner ou Hakim Ziyech, parfois en pointe, parfois dans la ligne du dessous.

Un environnement dans lequel il peut faire danser le ballon et amener sa technique, sa vision du jeu et son aisance dans les combinaisons, comme cela a été le cas contre City, quand Chelsea imposait sa patte en début de partie, mais aussi quand l’équipe de TT faisait le dos rond : si Werner (10e) et Pulisic (72e) ont honteusement croqué les deux offrandes de leur coéquipier, celui qui fêtera son anniversaire le jour du coup d’envoi de l’Euro aurait normalement dû ressortir de cette partie avec une passe décisive en plus, lui qui a par ailleurs été le seul membre du trio offensif de départ à rester sur la pelouse jusqu’au gong (46 ballons tâtés) ; pas un hasard. Pas décisif en C1 depuis le début de la phase finale, le joueur de la Mannschaft a repris le flambeau au bon moment en étant à l’origine du but de Werner lors de la demie retour contre le Real (2-0), et avec son coup d’éclat de ce samedi. « J’ai travaillé quinze ans pour ce moment », a lâché le crack d’Aix-la-Chapelle au micro de BT Sport. Pour lui comme pour nous, cela valait le coup.

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