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Chelsea-City, quatre mois après

Par Florian Cadu
Chelsea-City, quatre mois après

Tournant pour les deux équipes, le match aller disputé début décembre avait vu les Blues s’imposer de manière spectaculaire à l’Etihad Stadium devant des Citizens inefficaces. Aujourd’hui, rien n’a changé. Ou comment une rencontre peut résumer une saison.

Finalement, seule la fin aura été moche à regarder. Après une heure et demie de spectacle digne d’une belle Premier League, les acteurs qui venaient de donner autant de plaisir que de frustration au public de l’Etihad Stadium comme aux téléspectateurs laissaient leurs nerfs parler et leur agressivité s’exprimer. Sergio Agüero commença par cisailler David Luiz, Fernandinho répondit à la petite provocation de Cesc Fàbregas et une courte baston générale débuta. Voilà comment l’un des tournants de la saison pour Chelsea et Manchester City s’acheva. Une fois cette sombre anecdote éjectée, il convient de parler de tout ce qui a eu lieu avant. Car en dehors des dernières minutes immondes, ce match représente parfaitement, pour le moment, la saison des deux clubs.

Ah, cette barre de De Bruyne…

Le contexte, d’abord. Après des débuts tonitruants (dix victoires toutes compétitions confondues), l’équipe de Pep Guardiola semble en perte de vitesse, mais est toujours considérée comme la favorite pour le titre en ce début de mois de décembre, malgré la perte de la première place au profit de Liverpool, puis de… Chelsea. Un Chelsea en pleine confiance qui a su se réinventer après des premières semaines compliquées et qui reste sur sept succès d’affilée – notamment contre United (4-0) et Tottenham (2-1). La tendance est donc favorable aux Blues. Reste que cette quatorzième journée se dispute sur le terrain des Mancuniens, qui viennent de terrasser le Barça dans leur enceinte. Bref, toutes les raisons sont valables pour espérer du grand spectacle, sachant que les deux teamssont séparées d’un seul petit point.

Plus qu’un régal pour les yeux, ce spectacle va refléter à la perfection les forces et faiblesses de chacun des camps, qui n’ont pas vraiment changé depuis ce match. D’un côté, un Chelsea qui se plaît à subir, extraordinairement performant en contre-attaque et particulièrement solide malgré des éléments défensifs pas toujours convaincants, le tout gratifié d’une efficacité hors norme. De l’autre, un City ultra offensif, hyper séduisant dans le jeu, capable de se créer quatre occasions franches en l’espace de cinq minutes, mais plombé par des errements défensifs incompréhensibles et un réalisme offensif proche du néant. Résultats : une ouverture du score logique en faveur des Citizens(Gary Cahill contre son camp) en première période, trois buts des Londoniens dans la dernière demi-heure de jeu (par Diego Costa, Willian et Eden Hazard), 60% de possession de balle en faveur des hommes du Pep qui n’ont cadré que cinq frappes sur quatorze tentées (contre dix et quatre en face) et réalisé 541 passes (contre 366). Sans oublier cette barre transversale improbable signée Kevin De Bruyne alors que le score est toujours de 1-0.

Des signes qui ne trompent pas

Ce scénario, City l’a vécu des tonnes de fois en 2017. À l’image de son Belge qui continue de taper les montants (neuf fois cette saison, soit le plus gros total des cinq grands championnats européens). Sa défense l’a abandonné lors de tous les matchs à fort enjeu (Monaco en Ligue des champions, Arsenal, Tottenham, Liverpool…) et ses attaquants ont foiré pléthore d’occasions. Ce qui, aujourd’hui, ne lui laisse plus qu’une seule possibilité de trophée à décrocher (en FA Cup) et le place à une triste quatrième place. Comme si ce revers contre Chelsea lui avait fait comprendre que cette saison ne serait pas la sienne.

Pour les Blues, c’est tout l’inverse. Si la raclée reçue à Arsenal (3-0) leur avait permis de trouver le système tactique adéquat tout en offrant une nouvelle dynamique, la victoire à Manchester leur a fait prendre conscience que la position du champion était concrètement jouable. Pourquoi ? Parce qu’Antonio Conte a toujours su que les signes ne trompent pas, et qu’il était l’homme qu’il fallait pour garder ses joueurs au taquet afin de conserver cette confiance indispensable pour une efficacité de tous les instants. Et tant pis si ce n’est pas toujours beau quand ce n’est pas City en face. La deuxième manche à Stamford Bridge offre donc deux possibilités : confirmer définitivement les constats entrevus jusque-là, ou siffler un nouveau départ.

Par Florian Cadu

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