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Chapecoense, le jour d’après

Par Ugo Bocchi
Chapecoense, le jour d’après

Après la tragédie et le recueillement, le football sudaméricain cherche comment subvenir aux besoins actuels et futurs de Chapecoense.

Il y a sept ans, ils ramaient en quatrième division et se tapaient des trajets de 20 heures en bus. Et puis, ils ont fini par remonter. D’abord en Serie C, un championnat dans lequel ils ont passé trois longues saisons. Ensuite en Serie B, où ils n’ont pas traîné. Et en 2014, les voilà déjà en Serie A. Et puis, en deux ans, ils passent d’un objectif maintien, à un quart de finale de Sudamericana perdu contre River, à une finale qu’ils ne joueront jamais contre l’Atlético Nacional, à une nuit en enfer. Finalement, soixante et onze morts (quatre personnes ne sont pas montées dans l’avion), six survivants, dont trois joueurs : Alan Ruschel, Jackson Follman, Hélio Neto (le gardien Danilo, héros de la demi-finale contre San Lorenzo a succombé à l’hôpital). Parmi les survivants, il y avait également un membre du staff, un journaliste et une hôtesse de l’air. Toute la journée, des vagues de soutiens et de minutes de silence : Neymar, Messi, Casillas, Falcao, de nombreux autres joueurs sud-américains, partout dans le monde et sur de nombreux terrains. Et puis également tous les clubs brésiliens qui affichent à l’unisson l’écusson de Chapecoense, assorti de ce message : « Aujourd’hui, tous les clubs brésiliens ne font qu’un. »

Autour du stade, dans les vestiaires du club, les quelques joueurs qui n’ont pas pu faire le déplacement et de nombreux supporters se recueillent, s’embrassent, s’enlacent. Dans la soirée, le stade est ouvert pour l’occasion et un hommage est rendu aux victimes. Un mouvement qui se termine dans les rues et les églises de Chapecó.

Entre temps, Ezequiel Rescaldani, joueur argentin de l’Atlético Nacional, équipe qui devait affronter Chapecoense en finale de Sudamericana, confie à TyC Sport que tout son club souhaite donner le titre au club brésilien : « Nous sommes tous en état de choc et l’idée serait donc de céder le titre à Chapecoense. Ce qui me paraît être un grand geste, avec lequel nous sommes tous d’accord. Mais la décision finale revient à la CONMEBOL. »

Sauf que la confédération sud-américaine préfère temporiser. Et ça se comprend. Difficile de trouver les bons mots et de faire les bons choix dans un tel cas de figure, et si précocement. Actuellement, elle a simplement décrété que tous les matchs étaient suspendus jusqu’à nouvel ordre et qu’elle se joignait aux trois jours de deuil décrétés par le gouvernement brésilien. Mais cette absence de décision donne également lieu à de nombreuses spéculations. San Lorenzo en finale ? La victoire pour l’Atlético Nacional ? Ou, comme demandé par l’équipe colombienne, le titre symbolique pour Chapecoense ? Pour le moment, rien d’officiel, mais tout le monde s’accorde à dire que la dernière proposition semble la plus appropriée.

Quel avenir ?

Et puis comment aider, peut-on vraiment aider, Chapecoense ? Les précédentes équipes ayant vécu pareille tragédie n’ont jamais vraiment réussi à s’en remettre. En tout cas, pas tout de suite et pas sans aide extérieure. S’il faut laisser passer le temps du choc et du recueillement, les Corinthians sont les premiers à se manifester à ce sujet, à essayer de transmettre quelques mots réconfortants et à proposer quelque chose pour l’avenir du club. Ils lancent deux mesures pour tâter le terrain : des prêts gratuits en 2017 et une immunité de relégation pour les trois prochaines saisons. L’objectif ? « La reconstruction de cette institution du football brésilien. »

Des propositions auxquelles de nombreux clubs brésiliens se sont joints, et même le Racing en Argentine, via son président, qui a soumis l’idée de prêter gratuitement deux joueurs pour la saison prochaine. Suivi par la fédération argentine qui s’est également décidée, tard dans la soirée, à se mettre à disposition du club endeuillé, reste à savoir sous quelle forme ça se fera. De son côté, Palmeiras, récent champion du Brésil, a demandé à jouer le dernier match de la saison avec le maillot de Chapicoense. Ces différents propositions/hommages devront être validé(e)s par la Fédération brésilienne, mais ils laissent présager d’autres initiatives similaires à l’avenir. Pour permettre à Chapecoense de ne pas définitivement disparaître. Mais surtout pour ne pas oublier l’image de cette joie inespérée, à l’issue de leur demi-finale héroïque contre San Lorenzo. Ce soir-là, l’entraîneur brésilien, Caio Júnior, avait déclaré : « Si je devais mourir aujourd’hui, je mourrais heureux. »

Par Ugo Bocchi

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