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Chapecoense, fin tragique

Par Léo Ruiz, au Brésil
Chapecoense, fin tragique

Chapecoense vivait la plus belle année de sa courte histoire. Une série d'exploits avait porté ce petit club de Santa Catarina jusqu'à la finale de la Sudamericana, qui devait débuter demain soir, à Medellin. Mais l'avion qui transportait l'équipe s'est écrasé à cinquante kilomètres de l'arrivée. Il n'y a que cinq survivants.

C’était la belle histoire brésilienne de l’année. Chapecoense, un club sorti de nulle part : fondé en 1973 dans la ville de Chapeco, à l’ouest de l’État de Santa Catarina, encore en Serie D en 2009, promu en Serie A en 2014, qualifié pour la deuxième année consécutive pour la Sudamericana, la Ligue Europa d’Amérique du Sud. Et l’aventure continue : élimination de deux poids lourds argentins, l’Independiente de Gaby Milito (huitièmes) et San Lorenzo (demi-finales), et des Colombiens de Junior de Barranquilla (quarts), pour se glisser jusqu’en finale. Dimanche, l’équipe dans laquelle a débuté Vitorino Hilton s’inclinait 1-0 avec ses remplaçants dans la folie de l’Arena Palmeiras, où le club du même nom de São Paulo était sacré champion du Brésil. Lundi soir, à 22h34, heure de Bogota, l’avion CP2933 de la compagnie vénézuélienne LAMIA, qui transportait l’équipe, se crashait dans la localité de Cerro Gordo, à une cinquantaine de kilomètres de Medellín, sa destination finale. Mercredi soir, le match aller de la finale face à l’Atlético Nacional devait avoir lieu devant 45 000 personnes, à l’Atanasio Girardot. « On était comme une famille qui vivait en harmonie, a réagi Plinio de Nês, dirigeant historique du club. Avant d’embarquer, les gars disaient qu’ils voulaient faire de ce rêve une réalité. Ce rêve s’est terminé cette nuit. »

« Une immense tragédie »

Le bilan provisoire : 76 morts (joueurs, staff, équipage, journalistes, invités) et cinq survivants, dont les joueurs Neto, Follmann et Ruschel. L’épouse de ce dernier, le premier à être évacué, a été l’une des premières à informer sur les réseaux sociaux : « Grâce à Dieu, Alan est à l’hôpital, dans un état stable. Nous prions pour tous ceux qui n’ont pas encore pu être secourus. Une situation difficile. Seul Dieu peut nous donner de la force. Merci Dieu. » Malgré un climat hostile, qui a empêché les hélicoptères d’intervenir dans la nuit, six personnes encore en vie (l’avion, coupé en trois, n’a pas explosé) ont pu être transportées dans les hôpitaux locaux. L’une d’entre elles est décédée sur le chemin. Danilo, le gardien titulaire, héros des tours précédents, est mort à l’hôpital. « On travaille encore pour évacuer les corps afin de pouvoir les rendre aux familles, a précisé le général José Acevedo, chef de la police d’Antioquia. Au lever du jour, nous pourrons commencer à les envoyer vers leur pays d’origine. » Le motif évoqué de l’accident est une « faille électrique » . L’avion avait décollé hier de São Paulo, avant de faire une escale à Santa Cruz de la Sierra, en Bolivie. Après le Torino et Manchester United en Europe, The Strongest et l’Alianza de Lima en Amérique du Sud et l’équipe nationale de Zambie, Chapecoense est la nouvelle équipe décimée par un accident aérien. « Alors qu’on était arrivés, je ne vais pas dire au summum, mais à se faire une place sur la scène nationale et internationale, cette tragédie nous tombe dessus. C’est très dur. Une immense tragédie » , exprimera Ivan Tozzo, le vice-président du club.

Par Léo Ruiz, au Brésil

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