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C’est tout ou Adrien Rabiot
Face à Toulouse, Adrien Rabiot pourrait profiter des absences de Kylian Mbappé et de Neymar pour faire véritablement son retour et être réhabilité comme un réel titulaire (même s'il avait été dans le turnover contre Monaco avant la trêve). Malgré les brouilles contractuelles dans lesquelles le club et lui se sont embourbés, il serait trop idiot de tout bazarder avant une semaine européenne cruciale pour le PSG.
C’est donc à ça que le bruit du silence ressemble : le fracas des interrogations, le cliquetis des rumeurs, des portes qui grincent avant de claquer. Depuis qu’il a manqué de ponctualité pour suivre la causerie d’avant-match à Marseille et sa mise au ban, Adrien Rabiot s’est enfermé dans un mutisme inflexible, un mur qui laisse rebondir tous les ragots sans pouvoir les retenir. Ainsi, sur le dossier de sa prolongation qui était déjà bien bancal, il se murmure aujourd’hui que le milieu ne signera rien d’ici la fin de son bail, en juin prochain, alors qu’avant l’épisode du Vélodrome, il n’y avait a priori plus que quelques petits détails à régler pour tomber sur un accord.
Adrien au rabais
Ces derniers jours, Le Parisien affirmait que le Duc pourrait partir dès cet hiver à Tottenham, à la Juventus ou au FC Barcelone (destination la plus fréquemment citée). Antero Henrique préférerait tenter de récupérer quelques millions d’euros sur une transaction, même en plein milieu de saison, plutôt que de voir le joueur formé au club partir gratuitement. Et dans ce flou qui plane autour d’Adrien Rabiot, difficile de savoir si la situation contractuelle pèse sur la situation sportive ou si c’est l’inverse. Depuis son arrivée, Thomas Tuchel a toujours affirmé compter énormément sur lui, en en faisant un pion essentiel de son dispositif en 3-4-3, et lui donnant du galon dans la hiérarchie du vestiaire. « Moi, j’aime ce joueur, j’aime travailler avec lui » , assurait-il fin août.
Pourtant, sur les trois dernières sorties, c’est Julian Draxler qui a pris l’avantage, poussant Adrien Rabiot sur le banc lors des rencontres les plus importantes. Ainsi, ce dernier est resté de côté pour la réception de Lille (2-1) et le déplacement à Naples (1-1). Et sa seule réapparition dans la peau d’un titulaire s’est faite dans un sommet tronqué face à Monaco, dix-neuvième de Ligue 1, et à la faveur d’une vague de rotation ayant permis aux remplaçants habituels Moussa Diaby, Christopher Nkunku et, donc, Adrien Rabiot de gratter du temps de jeu. De là à faire d’Adrien Rabiot un simple coiffeur alors qu’il était considéré il y a encore quelques semaines comme le futur capitaine du PSG ?
Tout à gagner contre Toulouse
La question est en droit d’être posée : Adrien Rabiot est-il en train de tout faire foirer ? Six mois après s’être grillé en sélection, refusant le statut de suppléant par un excès d’ego, le voilà en passe de reproduire la même erreur dans son club. « C’est une situation difficile pour lui, avançait le coach allemand. Julian Draxler a fait de bons matchs contre Marseille, Lille et Naples. Rabiot est un joueur très important. Il peut jouer, il doit être prêt, il est prêt d’après ce que j’ai vu à l’entraînement. » De quoi penser que le joueur de 23 ans a encore les cartes en main pour renverser la situation et retrouver une place faite sur mesure dans le onze de Tuchel dans une semaine qui verra Paris jouer son avenir européen, avec la réception de Liverpool mercredi prochain.
Et le salut viendra peut-être une nouvelle fois de Toulouse. En janvier 2013, c’est dans la ville rose qu’il avait effectué un prêt initiatique pour se faire les dents avant de postuler un rôle essentiel au PSG. « J’éprouve un sentiment particulier à chaque fois que j’affronte Toulouse, affirmait-il il y a deux ans. Après quelques apparitions avec Paris, c’est ce club qui m’a fait vraiment découvrir la Ligue 1. » Ce samedi, son concurrent Draxler pourrait monter d’un cran sur le terrain pour pallier les absences de Kylian Mbappé et Neymar et donc ouvrir une brèche pour Adrien Rabiot. Certainement le moment idoine pour retrouver ses lettres de noblesse.
Par Mathieu Rollinger