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Ces 10 erreurs de France 98 que ne doivent pas reproduire ceux de 2018

Par Adrien Candau, avec Mathieu Rollinger
Ces 10 erreurs de France 98 que ne doivent pas reproduire ceux de 2018

Après avoir croqué un Mondial puis en Euro en l'espace de deux ans, la génération France 1998 s'était magistralement viandée lors de la Coupe du monde 2002 et du championnat d'Europe 2004. Vingt ans plus tard, leurs successeurs sauront au moins quels pièges il convient d'éviter une fois qu'on est monté sur le toit du monde.

Tourner (beaucoup) trop de pubs Attention à ne pas trop se faire bouffer par le grand capital. Les Bleus de 1998 ont surfé sur la vague de leur Coupe du monde pour s’empiffrer de contrats sponsoring individuels et multiplier les spots TV grassement rémunérés. Résultat : le crane rasé de Barthez ne sert plus à cueillir les bisous de Laurent Blanc, mais à vendre des Big Mac, Lebœuf fait de la pub pour la viande française en misant sur une blague périmée depuis 1996, et enfin Bixente Lizarazu se prend pour Kelly Slater en surfant pour Pétrole Hahn. Video killed the football stars.

Sacraliser le sauveur Le 26 mai 2002, la France balise : Zinédine Zidane vient de se blesser en amical face à la Corée du Sud et le Mondial débute dans cinq jours. Pris au dépourvu et déjà privé de Pires, lui aussi blessé, Roger Lemerre conserve son schéma en 4-2-3-1 en replaçant Djorkaeff, puis Micoud en numéro 10, successivement face au Sénégal puis l’Uruguay. Un énorme bide : les Bleus perdent complètement leurs moyens et giclent dès le premier tour de la Coupe du monde 2002. Pouvoir s’appuyer sur le talent d’un petit génie, comme Zidane en son temps, puis Mbappé en 2018, c’est bien. Savoir exister sans lui, c’est encore mieux.


Savoir choisir son hôtel Toujours en 2002, la délégation française débarque dans le désormais célèbre hôtel Sheraton de Séoul. Un lieu de séjour doté d’un casino et d’un « fun-bar » , le Sirocco, ouvert jusqu’à 2 heures du matin. Un établissement avec danseuses où s’étaient rendus des journalistes du Parisien deux semaines après le Mondial désastreux des Bleus. Une bonne opportunité pour découvrir Georges, le leader d’un groupe bulgare qui se produisait alors au Sirocco : « Ils(les joueurs, N.D.L.R.)venaient tous les soirs… Les filles ont beaucoup de souvenirs avec eux… Enfin, elles ont de bons souvenirs, comme des casquettes dédicacées, ce genre de choses, quoi… » C’est toujours sympa de finir la soirée avec une petite casquette dédicacée.

Prendre soin de la chatte à DD Cinq. Comme le nombre de montants touchés par l’équipe de France en 2002, première campagne menée sans le capitaine Deschamps. En trois matchs, ça fait beaucoup et ça ressemble quand même à une sacrée scoumoune. Il va donc falloir soigner attentivement l’animal fétiche de DD, si souvent loué en 2018 : Brossez-le suivant la nature de son pelage, prévoyez une visite médicale annuelle chez le vétérinaire et remplissez-lui la panse de ses croquettes préférées.


Ne pas construire des mythes illusoires façon black, blanc, beur On connaît l’histoire : en 1998, une France euphorique s’auto-convainc d’avoir pourfendu le racisme grâce à ses footballeurs d’origines diverses, puis redécouvre quatre ans plus tard que le Front national est capable d’arriver au second tour de la présidentielle. Objet culturel de masse, le football n’a néanmoins pas encore le pouvoir de changer en profondeur la société. Vingt ans plus tard, la France remonte sur le toit du monde et serait bien inspirée de ne pas l’oublier.

Tomber dans la routine

Lemaire, Santini, Domenech… La plupart des successeurs d’Aimé ont choisi la station d’altitude de Tignes pour parfaire leur préparation. De l’oxygénation, des balades à vélo ou en raquettes, des petits barbecues sains… Toujours la même rengaine, tout ça pour reproduire à l’identique la recette magique de 1998. Mais tout ça a un coût : lasser les joueurs et s’enfermer dans une espèce de superstition. La preuve, cette année, l’ensemble du stage s’est déroulé à Clairefontaine sans que cela ne porte préjudice au groupe. Bien au contraire. Attention donc à ne pas remettre ça dans deux ou quatre ans et de s’autoriser quelques petits week-ends dépaysants. C’est comme ça que l’amour s’entretient.


Ne pas avoir les yeux plus gros que le ventre

Le fameux syndrome du maillot aux deux étoiles de 2002. Adidas avait vu les choses en grand, à coups de spots TV et d’événements promotionnels XXL, comme ce maillot géant des Bleus orné d’une deuxième étoile déployé dans les tribunes du Stade de France lors de France-Belgique, un match de préparation avant le tournoi coréen.

Dans la vraie vie, les équipes qui gagnent le Mondial ont plutôt du mal à rééditer l’exploit : vainqueur en 2002, le Brésil tombe en quarts de finale quatre ans plus tard. Victorieuse en 2006, l’Italie ne passe même pas la phase de poules en 2010, tout comme l’Espagne en 2014. Scénario identique pour l’Allemagne en 2018. Moralité ? Pour ne pas tomber de haut, toujours garder en tête que les vainqueurs d’aujourd’hui ont souvent tendance à être les perdants de demain.


Ne pas chercher le futur Johnny

Unanimement moqué aujourd’hui, Tous ensemble s’était pourtant écoulé à plus de 500 000 exemplaires et avait permis à Johnny Hallyday d’être au sommet du Top 50. Oui, 500 000. Seuls les plus clairvoyants avaient alors eu le courage de dire non, pour retourner écouter Sum 41 sur leur lecteur CD. Putain de crise d’adolescence. Merci donc de laisser Maître Gims et Magic System loin de tout ça pour les années à venir.


Ne pas accepter un match amical contre le Qatar quelques jours avant le début du prochain Mondial

Le 26 mai 2002, la France a la brillante idée de disputer un ultime match amical face à la Corée du Sud, un des deux pays organisateurs, cinq jours avant le début de la Coupe du monde. Un gros bide, à l’image du tournoi à venir, alors que Zidane se blesse peu avant la demi-heure de jeu. Frank Lebœuf, lui, ne s’en est toujours pas remis : « On nous fait jouer un match alors qu’on est déjà cramé de chez cramé, rembobinait l’ex-défenseur en 2016. Les mecs étaient chargés comme des mulets ! Ils sont allés en demi-finales, faut arrêter… L’année d’avant, on les joue en Coupe des confédérations, on leur met 5-0 ou 5-1, je te jure ! Tu ne te poses pas de questions ? Attends ! Ça allait à 2000 à l’heure, ils faisaient 1,60m. » Un mètre 70 en fait, selon Thierry Roland, qui a pu disserter en toute liberté sur le sujet ce jour-là.


Profiter des même règles

En 1998 comme en 2000, les Français ont pu compter sur une règle éphémère, celle du but en or, pour leur sauver les miches face au Paraguay, puis à l’Italie. En 2018, les poulains de Deschamps ont exploité la VAR à leur avantage pour gratter un penalty face à l’Australie, mais aussi un autre en finale, face à la Croatie. N’en déplaise à Younès Belhanda, si vous n’aimez pas la Var, n’en dégoûtez pas les Bleus.

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