- Foot & Ovalie
- Fusion Stade Français-Racing 92
Ce que le foot devrait fusionner
Par Julien Duez et Florian Lefèvre
Voilà. Le Stade français et le Racing Metro 92 vont donc fusionner pour créer une sorte de super club francilien à l’image du PSG, mais version ovalie. Les fusions entre clubs ? C’est tellement XXe siècle ! Le football se devait donc de prouver qu’il a toujours un coup d’avance sur son cousin obèse...
La plus économique : fusionner le Big Five
Au diable la Ligue des champions, sa phase de poules moisie et ses tirages au sort préétablis (deux clubs d’un même pays ne peuvent pas se rencontrer avant les quarts, répartition des clubs par soirée exigée par les chaînes télé, etc), le football européen a besoin de prendre un nouvel élan. À l’heure où les fans de la Premier League et les aficionados de la Liga sont chacun persuadés que leur championnat favori est le meilleur du continent, il est temps de mettre tout le monde d’accord en créant une immense joute européenne, avec les 98 clubs des cinq grands championnats (plus trente tickets à répartir dans le reste de l’Europe pour boucler le plateau des 64es de finale) qui croiseraient le fer en huit tours aller-retour à élimination directe. Un Grand Chelem géant où le Dijon Football Côte d’Or pourrait recevoir le FC Barcelone à Gaston Gérard.
La plus réaliste : fusionner les championnats belge, néerlandais et luxembourgeois
La Beneligue. Pour l’instant, le projet est mis au frigo. Mais Dieu sait qu’il ferait du bien à la moitié des fondateurs de l’Union européenne, partisans pour beaucoup d’un modèle fédéral. D’ailleurs, la devise de l’UE n’est-elle pas « unis dans la diversité » ? Des chocs entre l’Ajax Amsterdam et le Progrès Niedercorn forceront les équipes de l’actuelle BGL Ligue à adapter leur niveau en conséquence pour faire face à ce nouveau défi sportif. Dudelange aura enfin de la concurrence avant de se lancer dans l’aventure européenne estivale. Quant au Sporting d’Anderlecht, il sera contraint d’avoir un vrai projet à long terme pour continuer de faire valoir son statut de cador. L’union fait la force comme on dit en Belgique. En supposant que l’ex-Yougoslavie et que les nations britanniques (hors Angleterre bien sûr) suivent le même modèle, le Big Five aura bientôt du souci à se faire.
La plus ultra : fusionner tous les IDS de France avec le stade Louis-II
84 buts marqués après 29 journées, pas de doute, l’AS Monaco truste la tête de la Ligue 1 avec une attaque de folie (l’un des meilleurs bilans dans l’histoire du championnat derrière le RC Paris 1959-60 et Sochaux 1934-35). Pas plus tard que dimanche, dans un reportage réalisé par J+1, l’ASM se vantait d’être le club européen ayant connu la plus grosse croissance de popularité sur les réseaux sociaux. Mais c’est là le malheur du club monégasque : le stade Louis-II, lui, continue de sonner creux. Alors, pour donner ce supplément d’âme qui permettrait à l’équipe d’atteindre les sommets, pourquoi ne pas donner une deuxième chance aux interdits de stade de l’Hexagone ? La configuration du stade monégasque s’y prête très bien : grâce à la piste d’athlétisme, nulle crainte d’être gêné par des jets de pétards au poteau de corner. De plus, l’architecture aérée de l’enceinte facilite à merveille l’évacuation de la fumée des engins pyrotechniques. Et il se murmure que les dirigeants russes ne seraient pas insensibles à l’idée de leur compatriote député, Igor Lebedev, de faire du hooliganisme un sport national.
La plus paritaire : fusionner les footballs masculin et féminin
Bien que Jean-Michel Aulas soit parvenu à faire venir Alex Morgan jouer des sexy rencontres de Ligue 1 à Guingamp ou à Rodez, les circonstances de la venue de l’Américaine provoquent un profond malaise chez quiconque relit leur conversation sur Twitter. Faire évoluer les femmes et les hommes ensemble permettra donc de réduire considérablement le lien entre les footballeuses et leur apparence physique. De plus, pression de la virilité oblige, les incorrigibles simulateurs cesseront de plonger trop facilement, le football féminin étant reconnu pour son engagement physique au-dessus du lot. Et puisque force est de constater que les tentatives de promotion de la version féminine de la discipline sont un échec, rassembler femmes et hommes sur le même terrain mettra en lumière les qualités des filles à leur juste valeur. Cependant, si l’on constatera rapidement une diminution des banderoles sexistes en tribune, le combat contre l’homophobie, lui, pourrait ne pas disparaître tout de suite.
La plus musclée : fusionner les restes de l’Océanie pour contrer la Nouvelle-Zélande
Les conservateurs du football l’ont mauvaise : à partir de l’édition 2026, la FIFA va ouvrir la Coupe du monde à 48 équipes. Mais est-ce vraiment une aubaine pour les petits pays ? Concrètement, la zone Océanie, par exemple, aura droit à un ticket direct vers la phase finale. L’Australie ayant rejoint la confédération asiatique depuis 2006, face à la faible concurrence des petites îles qui complètent le continent, c’est donc la Nouvelle-Zélande qui se frotte les mains. À moins qu’une coalition de choc se forme dans le Pacifique : la FTV.NC.3S, pour Fidji-Tahiti-Vanuatu-Nouvelle-Calédonie-Salomon-Samoa-Samoa américaines. Quoi de plus cool, à l’ère du foot business, qu’une sélection de guerriers tatoués qui font « tourner » , avant de se frotter à l’élite du football planétaire…
La plus polémique : fusionner Leo Messi et CR7
Cet assemblage des deux figures majeures de l’attaque footballistique mondiale permettra de résoudre d’un coup une guerre permanente devenue insupportable : celle qui sévit sur les réseaux sociaux entre les partisans de l’Argentin et ceux du Portugais. En fusionnant Lionel Messi et Cristiano Ronaldo, on associerait la technique et la puissance, la discrétion et le grain de folie, la décoloration blonde et la crête sculptée au gel, la barbe d’ours et le visage glabre. Ainsi naîtrait une sorte de super attaquant ultra-puissant, physique et technique, aussi habile du pied droit que du pied gauche. Une sorte d’Emmanuel Macron des surfaces de réparation, qui rassemblerait enfin Blaugrana et Madridista et éviterait pas mal de montages Paint gênants sur Twitter à chaque match des deux favoris des sondages. Resterait alors une question : qui du Barça ou du Real obtiendra la garde du bébé ?
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Par Julien Duez et Florian Lefèvre