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Ce que la France du foot doit à la Nouvelle-Calédonie

Par Adrien Candau
Ce que la France du foot doit à la Nouvelle-Calédonie

Alors que les habitants de Nouvelle-Calédonie sont appelés à se prononcer ce dimanche sur l'indépendance de l'archipel, le football français n'oubliera quoi qu’il arrive pas que les joueurs néo-calédoniens ont souvent eu comme un petit quelque chose en plus, à même de le faire frissonner de plaisir. Retour rapide sur le destin de cinq types dont certains sont revenus sur leur île natale. Loin des yeux, mais toujours près du cœur du foot hexagonal.

Antoine Kombouaré

Antoine Kombouaré n’a pas peur du Real Madrid, contre lequel il a marqué en quarts de finale de C3 en 1993. Antoine Kombouaré n’a pas eu peur de gagner la Coupe de France 2010, le dernier trophée du PSG de l’ère pré QSI, avec Apoula Edel au goal. Le tout en pilotant une équipe dont on a envie de croquer les noms comme une madeleine de Proust : Guillaume Hoarau, Mevlüt Erdinç, Ludovic Giuly, Mamadou Sakho, Sylvain Armand, Sammy Traoré, Claude Makelele. Antoine Kombouaré n’a pas peur de se chauffer avec Pascal Dupraz. Ni avec Willy Sagnol. Ni avec Frédéric Hantz. Antoine Kombouaré n’a peur de rien et rien que pour ça, le football français lui doit une fière chandelle.

Christian Karembeu

Mais comment faire exister dans le débat public la Nouvelle-Calédonie, ce minuscule archipel à 16 000 km de la métropole française ? Étape 1 : gagner une Coupe du monde, un Euro et la Ligue des champions. Étape 2 : épouser puis divorcer d’une femme qui n’a jamais cessé d’émerveiller les fins observateurs de l’anatomie humaine. Étape 3 : s’assumer politiquement, entre autres en bashant les essais nucléaires en Polynésie décidés par le président Chirac ou encore en rappelant à l’Hexagone son devoir d’assumer son triste passé colonial. Christian Karembeu, dont les arrière-grands-parents furent exhibés lors d’une exposition coloniale en 1931, garde bonne mémoire pour que la France, elle, n’oublie pas.

Jacques Zimako

Le mouvement indépendantiste kanak entretient encore aujourd’hui son lien avec les nationalistes corses et la solidarité entre les deux îles s’est aussi un temps exprimée à travers le football. Bien avant que Karembeu n’aille finir sa carrière à Bastia en 2005, c’est un autre natif de Lifou, Jacques Zimako, qui constitue la référence absolue du football kanak dans les années 1970 et 1980, en devenant un joueur majeur du Sporting. Débarqué en Corse en 1972, l’ailier gauche devient l’une des coqueluches des supporters locaux, à coups de dribbles de sales gosses et d’accélérations insolentes. En 1977, «  Zigzag » rejoint même Saint-Étienne, où il remporte le championnat de France en 1981. Il devient surtout le premier Kanak à évoluer en équipe de France, avec laquelle il enquille 13 sélections pour deux buts. Mais comme les images parlent toujours mieux que les chiffres, Zimako, c’est aussi ce corner direct complètement dingue inscrit avec les Verts face à l’Aris Salonique en C3. « Le gardien n’a pas vu le ballon. Le poteau non plus d’ailleurs » (voir à 5 minutes 40 secondes)

Marc Kanyan

Le précurseur. Alors que le Gazélec Ajaccio s’est offert une tournée en Polynésie française et en Nouvelle-Calédonie en 1965, le club corse flashe sur un jeune joueur de 22 ans. Son nom ? Marc Case dit Kanyan, qui ne tarde pas à rejoindre l’Île de Beauté. Après plusieurs années au GFCA, l’attaquant file à Bastia, où il plante pas loin de soixante banderilles en quatre saisons et dispute même la finale de la Coupe de France 1972, qui voit les Corses s’incliner deux buts à un face à Marseille. Après sa retraite de footballeur, le Kanak, pas encore rassasié, croquera dans la chose politique, notamment en se prononçant contre l’indépendance de la Nouvelle-Calédonie et en exerçant divers fonctions à la mairie de Nouméa.

Simei Ihily

Débarqué à Bastia en 1978, Simei Ihily a joué avec Roger Milla et Johnny Rep, disputé pas loin de 250 matchs avec le Sporting et remporté la Coupe de France 1981 sous les couleurs du club corse. Le CV flatte les rétines et le look du bonhomme aussi. Un collier discret autour du cou, une moustache hyper classe, une dégaine filiforme : aucun doute, Simei Ihily est bien un gars de son époque. Forcément, les années 1970 le remercient et nous aussi.

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