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- J5
- PSG-Nice (2-3)
Ce Paris-là aussi a des failles
Jamais vraiment dans son match et battu à la régulière par une séduisante équipe niçoise, Paris redescend déjà de son petit nuage. Après un début de saison qui avait fait naître de grands espoirs pour cette énième nouvelle ère, les Rouge et Bleu ont affiché d'importantes limites.
Jusqu’ici, tout allait bien. Les événements se déroulaient pour le mieux dans le meilleur des mondes pour ce PSG qui s’était permis d’humilier Lyon chez lui le temps d’une mi-temps, avant une trêve internationale qui ne devait être qu’une légère pause dans sa montée en puissance. Au point qu’avoir vu les noms de Dortmund, Milan et Newcastle sortir des petites boules de l’UEFA, annonciatrices d’un automne européen bouillant, n’avait affolé personne. Et puis, patatras. Ce vendredi soir, Nice s’est présenté au Parc des Princes pour dégonfler toute cette confiance accumulée et afficher aux yeux de tous le constat que ce Paris nouveau a également des failles. Et plus grandes qu’on ne le pensait.
Marge 0
Cette fois, le premier revers de la saison sera arrivé bien plus tôt que l’an dernier, quand la bande de Christophe Galtier avait passé le Nouvel An dans la peau de la seule équipe des cinq grands championnats européens à ne pas avoir goûté à la défaite. Avant de suffoquer pendant six mois. Si pour l’heure, rien n’indique que la version pilotée par Luis Enrique connaîtra la même trajectoire après la déception du jour, les motifs de réflexion sont tout de même nombreux pour le technicien espagnol. « Je suis content parce que j’ai vu mes joueurs lutter jusqu’à la dernière minute. Une défaite fait toujours mal, mais j’ai vraiment apprécié l’état d’esprit de chacun de mes joueurs », a-t-il tout de même tempéré en conférence de presse après les débats.
Paris ne compte que 8 points après ses 5 premiers matches de la saison en Ligue 1 (2 victoires, 2 nuls, 1 défaite), son plus bas total sous l’ère QSI. Diesel. pic.twitter.com/StpIPfR18i
— OptaJean (@OptaJean) September 15, 2023
Ce dernier a tout de même eu la démonstration que dès lors qu’il ne peut s’appuyer sur son XI, son équipe est en danger. Manuel Ugarte laissé au repos après un retour tardif de sélection, le milieu parisien a beaucoup souffert dans les phases de transition azuréennes, incapable de protéger une charnière privée de Marquinhos, qui avait commencé à se retrouver avant de partir jouer les sauveurs de la Seleção. Aligné à sa place, Danilo n’a eu que sa lenteur à opposer aux projections tranchantes des Aiglons, mordant notamment la poussière devant Terem Moffi sur le deuxième but des visiteurs. Et c’est toute l’organisation défensive du club de la capitale qui a semblé à la peine. « Ça va nous servir pour le match de mardi, où il faudra rentrer à 100%, réagissait Lucas Hernandez au coup de sifflet final auprès de Prime Vidéo. Prendre trois buts chez nous, ce n’est pas possible. J’espère que ça nous servira pour mardi. Il y a eu onze recrues, un nouveau coach, on s’adapte petit à petit. On essaie de faire le maximum, mais les automatismes ne sont pas là à 100%. »
Qui est-ce qui peut marquer ?
Sur le plan offensif, le constat n’est guère plus réjouissant. Et c’est plutôt triste pour Paris d’avoir attendu le jour de l’hommage à Marco Verratti pour démontrer à quel point un joueur de son profil (et en pleine forme) aurait pu l’aider. Pour une fois, Vitinha est passé à côté de son match, Warren Zaïre-Emery, positionné plus bas en l’absence d’Ugarte, n’a pas (encore ?) la capacité de prendre le jeu à son compte, et que dire de Carlos Soler ? Finalement, la source de danger presque exclusive des champions de France aura été les fulgurances d’Ousmane Dembélé, aussi virevoltant sur son aile que maladroit au moment de réaliser le moindre geste décisif. Car c’est bien là l’un des points noirs qui pointent à l’horizon : à part Kylian Mbappé, capable de transformer en doublé quelques miettes (et auteur de sept des dix buts parisiens après cinq journées de championnat), personne ne semble en mesure de prendre le relais au scoring.
L’ancien ailier du Barça ne brille pas par ses statistiques ; rien d’étonnant lorsque l’on voit son face-à-face complètement foiré au cœur de la première période. Gonçalo Ramos n’a encore pas servi à grand-chose tout au long de la partie, très peu servi dans les bonnes zones. Les arrivées de Randal Kolo Muani et Bradley Barcola, lancés dans le grand bain en cours de match, changeront peut-être la donne, mais pour l’heure, Paris doit comprendre qu’il va lui falloir se réinventer offensivement. On ne remplace pas deux des meilleurs joueurs de la décennie écoulée comme ça. À l’entame de leur première semaine à trois matchs, les Rouge et Bleu ont donc fait le coup de la panne à leurs supporters. Il vaut mieux que ça arrive un vendredi soir contre Nice, plutôt que dans quatre jours, aux devants d’un Borussia Dortmund qui n’en demanderait pas tant pour effacer le douloureux souvenir de sa dernière visite porte d’Auteuil. Voilà Paris prévenu.
Par Tom Binet, au Parc des Princes