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  • PSG-Bordeaux (4-3)

Cavani, deux cent pur-sang

Par Théo Denmat
Cavani, deux cent pur-sang

La blessure de Thiago Silva, les sifflets envers Thomas Tuchel, les trois buts encaissés, le carton rouge de Neymar, la couleur du caleçon de Papus Camara... Même en gagnant (4-3) contre Bordeaux, rien ne va vraiment à Paris. Sauf une chose : dans un monde parallèle, à l'abri des remous, Edinson Cavani a marqué son 200e but avec le PSG.

Quand les bonnes nouvelles tombent en troupe, croyez-le ou non, elles le font en général par deux cents. Exemple récent sur Ouest-France : « Erquy. 200 assiettes de tripes pour vaincre la mucoviscidose » , pour cette seule journée de dimanche. Le Télégramme : « 200 chiens passent l’examen de la confirmation à Ploudaniel » , dont « Hugo Boss, un pékinois ayant fait le déplacement depuis les Côtes-d’Armor » . Le Républicain lorrain : « 200 oiseaux à la bourse du Chanteur fidèle à Freyming-Merlebach » , et cette précision d’importance, « Maxime et Quentin André sont venus à la bourse avec leurs parents. Ils sont rentrés avec deux perruches » .

En fouillant un peu plus loin, la dernière occurrence du chiffre sacré avec le football date du samedi 22 février, sur France Bleu Loire Océan : « Un chauffard roule à 200 km/h sur la route bleue et finit dans un stade de football. » Pas forcément la meilleure des nouvelles, d’une part pour les huit poteaux cassés du stade Alain Burban de La Baule-Escoublac, d’une autre pour le chauffard, « sonné comme un boxeur » , d’après le policier déféré sur place. Bref, autre endroit, autre K.O : Edinson Cavani a marqué au Parc des Princes son 200e but sous le maillot du PSG, et l’on se dit qu’il fallait bien cela pour améliorer le référencement sur Google.

Edi Goldman

Paraît-il qu’il faut le célébrer tout comme, pour les anniversaires de mariage, Monsieur achète toujours un plus gros bouquet lorsqu’il s’agit d’un multiple de 10. Alors voilà, au cœur d’une saison qui l’a, pour l’instant, vu tenir le rôle du vieillard qu’il faut chouchouter avant qu’il ne célèbre son dernier repas, le Matador n’avait plus que cela pour faire briller ses cheveux blancs : marquer son 200e but avec Paris. Au-delà de l’exploit, que même Thomas Tuchel – sifflé à l’annonce de la composition des équipes – avait prédit en avant-match, on a retrouvé chez l’Uruguayen contre Bordeaux une partie du cocktail qui manquait ces derniers temps à l’attaque parisienne. Soit une bonne dose de hargne, un soupçon de dézonage, et surtout un buteur de métier qui ne joue pas les pivots improvisés. Un cocktail euphorisant, notamment en première période (trois tirs, un but, un poteau, 100% de passes réussies), et celui qui fait mal au crâne en seconde, avec des actes manqués à faire pâlir Jean-Jacques Goldman.

Car si les grandes occasions sont aussi celles des grands bilans, ce match du soir contre Bordeaux constitue le parfait résumé du pourquoi et du comment de l’Edi. « Pourquoi » il est une légende, et « comment » il serait mieux pour tout le monde qu’il s’en aille sur ce constat. Son but : un appel extraordinaire, la complicité avec Di María, un jeu de la tête bien supérieur à tous ses homologues (31 buts de la tête sur ses 200). Sa passe décisive pour Mbappé : l’altruisme, un jeu de combinaison malicieux. Sur ses ratés : un pied gauche de maçon. Le Cavani est une espèce fiable, dans son sens le plus strict. Car depuis son arrivée à Paris à l’été 2013, il n’a pas changé. Mêmes avantages, mêmes limites. De celles qui avaient pointé, aussi, la semaine dernière contre Amiens : ce Paris-là est trop peu fiable défensivement pour se permettre de gâcher des banderilles devant, et les ratés de Cavani ont, ce dimanche (66e, 74e) comme le samedi précédent, remis l’équipe adverse dans le jeu.

Le spectre d’Onnis

Tuchel ne le dira probablement pas, mais on le soupçonne d’avoir donné sa chance au bonhomme en partie à cause du téléphone de Wanda Nara, et après tout, qu’importe. Cavani, sorti à un quart d’heure du terme au profit d’Icardi, est devenu le premier joueur étranger à atteindre la barre des 200 buts pour un même club français en compétition officielle depuis Delio Onnis avec l’AS Monaco, en 1980, et cela en dit déjà bien assez pour ne pas en rajouter. Ce dernier avait arrêté sa barre à 223 réalisations, et il est peu risqué d’annoncer que l’Uruguayen ne la verra jamais : la dernière laisse qui le retenait au club vient de tomber.

À la place, il est reparti avec un trophée doré, une installation « CAVANI 200 » , un discours de trente secondes et des bisous de tous ses coéquipiers (sauf Neymar, déjà parti), qui avaient cette fois-ci gardé leur haut. Dans un club qui sait si mal gérer ses émotions, lui passerait presque en comparaison depuis quelques mois pour un maître yogi. Sauf là, au micro de Paganelli, la voix tremblotante : « C’est un moment très spécial, après…(Il se tait)un mois de janvier très difficile, sincèrement.(…)Mais c’est ça qui fait avancer, c’est l’amour, la passion. C’est ça que j’apprends à mes petits : garder leurs valeurs. Je ne sais pas faire autre chose. Alors je vais donner ça, jusqu’à la fin. » Les tripes, tiens, on y revient.

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