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Carrillo, la tête dans le Guido

Par Chris Diamantaire
Carrillo, la tête dans le Guido

Falcao ménagé, Leonardo Jardim devrait s'appuyer sur Guido Carrillo face à Lyon. Plus qu'une véritable marque de confiance, un choix par défaut tant l'attaquant argentin a affiché depuis bien longtemps ses limites.

Un mercato de Luis Campos laisse toujours des traces. Des brillantes et des salissantes. À l’été 2015, l’ancien conseiller de Vadim Vasilyev n’était pas dans la forme de sa vie. Derrière de rares coups de maître (Thomas Lemar), quelques coups d’épée dans l’eau. Dans la mauvaise colonne, Guido Carrillo, entre autres. Un transfert validé par Leonardo Jardim, qui s’était même déplacé en Argentine pour le voir évoluer. L’attaquant de l’Estudiantes de La Plata présentait alors des statistiques peu enthousiasmantes, mais sortait d’une très belle Copa Libertadores. On l’annonçait tout proche de la sélection et les spécialistes du football sud-américain ne tarissaient pas d’éloges à son égard. Assez pour susciter la curiosité et réveiller le vieux fantasme monégasque du buteur argentin, né avec « l’Italien » Delio Onnis et magnifié par « le Français » David Trezeguet.

Du gène argentin à la gêne argentine

Le début du malentendu est d’ailleurs notamment né de l’adoubement de celui qu’on appelle encore « Le Roi » en Principauté. Tout juste arrivé sur le Rocher pour un peu moins de neuf millions d’euros, Carrillo n’a mis que quelques minutes à inscrire son premier but – de la tête, évidemment – lors d’un troisième tour préliminaire de Ligue des champions expédié facilement face aux Young Boys de Berne. La voie royale pour entretenir l’excitation autour d’un joueur que Trezeguet présentait comme « le numéro 9 typique, dans le plus pur style argentin » . Quelques semaines auparavant, un autre ancien grand attaquant avait eu le verbe un peu moins prudent. Diego Forlán n’avait en effet pas hésité à comparer le joueur originaire de Magdalena à Van Basten et Van Nistelrooy. Le tout dans un papier consacré aux joueurs sud-américains susceptibles de prendre la succession de Messi, Suárez et Neymar.

Ça sentait d’emblée un peu l’embrouille, mais l’envie d’y croire surpasse toujours un peu la raison. Et puis s’il y a quelque chose qu’on ne peut pas enlever à Guido Carrillo, c’est bien son « honnêteté » dans le jeu. Là où son compatriote Lucas Ocampos avait créé l’illusion par quelques arabesques à ses débuts en rouge et blanc, l’avant-centre n’a jamais vendu du rêve sur le terrain. Terriblement lent au démarrage, grossier techniquement, d’une coordination gestuelle douteuse devant le but : l’excitation n’avait déjà plus lieu d’être après seulement quelques apparitions sous la diagonale. Subsistaient cette hargne, cette envie d’en faire un peu plus que ceux qui peuvent se permettre d’en faire un peu moins, et ce jeu de tête, dernière source d’espoir.

Trop tard pour y croire

De la bagarre et des coups de tête sont donc venues les rares éclaircies de l’aventure monégasque de Carrillo. Une passe « décisive » du casque pour Kamil Glik lors d’une fin de match au combat face à Leverkusen, sans doute déterminante dans le parcours de l’ASM en Ligue des champions la saison passée, voilà le principal fait d’armes de l’attaquant argentin. Maigre, comme son nombre de buts depuis son arrivée en France : 13, dont la plupart n’ont eu aucun impact sur l’issue des matchs, si ce n’est celui de boursoufler les scores.

Lors du revers subi face à Porto il y a deux semaines, Leonardo Jardim a cru pouvoir rééditer le miracle de Leverkusen en offrant une mi-temps à Carrillo pendant que Jovetić – forfait ce soir – et Keita Baldé se morfondaient sur le banc. Soulignant indirectement un problème de taille : derrière sa star colombienne, l’entraîneur de l’AS Monaco n’a pas de véritable numéro 9 d’envergure. Mais qui sait ? En ce vendredi 13, le collectionneur de poteaux profitera peut-être de l’absence de Falcao et d’un peu de chance pour inscrire son quatorzième pion. « Il me donne l’impression d’avoir la conviction de ceux qui savent que, tôt ou tard, ils vont mettre la balle au fond des filets » , confiait Carlos Bianchi en 2015. C’est une leçon : il faut toujours se méfier des convictions. Et des éloges de compatriotes.

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