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Buksa-Weghorst : alerte aux Golgoths !
Le reste de l’année, personne n’en a rien à faire de Wout Weghorst et d’Adam Buksa. Mais ce dimanche à Hambourg, les deux géants ont montré que leur profil atypique était toujours une menace majeure. Les Bleus sont prévenus.
En NBA, la mode est aux joueurs très grands. Dans le foot, les big men sont toujours utiles en attaque, même s’ils ne sont pas toujours les plus plébiscités. Ce dimanche à Hambourg, deux gabarits XXL ont montré que les numéros 9 que 95% de l’humanité regarde en levant les yeux étaient toujours dans le coup et que leur profil atypique était encore une denrée précieuse pour les entraîneurs. On parle évidemment du Polonais Adam Buksa et du Néerlandais Wout Weghorst, tous les deux buteurs pour leur nation dans un match qui s’est finalement décanté dans les ultimes instants (1-2). C’est d’ailleurs l’Oranje, qui foulait la pelouse depuis à peine deux minutes, qui est allé crucifier les Polonais sur son premier ballon, en bon renard des surfaces.
Super grand super sub
Pas le plus élégant, son mètre 97 étant pour beaucoup dans sa dégaine peu gracieuse, Weghorst est pourtant redoutable d’efficacité lorsqu’il enfile la tunique néerlandaise. Et plus précisément lorsqu’il sort du banc. Avec ce but de la victoire, le joueur du TSG Hoffenheim a claqué son quatrième pion dans une grande compétition internationale (Coupe du monde et Euro), ce qui fait de lui le Batave le plus prolifique à ce niveau en tant que remplaçant. Un super sub qui a conquis le cœur des supporters et Ronald Koeman, même si ce dernier lui avait annoncé avant cet Euro qu’il ne serait pas titulaire. Weghorst n’avait même pas été titularisé face au Canada (4-0), alors que le coach avait aligné une équipe B. De quoi fâcher le grand dadais. « Bien sûr, il préférerait entendre une explication ou un message différent, mais il sait où il en est. C’est à Wout de me montrer que ce n’est pas un bon choix », avait réagi le sélectionneur après la moue de son attaquant.
Malgré ce rôle de remplaçant, qui lui avait permis de briller il y a un an et demi au Qatar, en signant un doublé face à l’Argentine, envoyant les Pays-Bas dans une prolongation quasiment inespérée, Weghorst n’a pas douté et avait prédit le scénario de cette partie hambourgeoise. « Ce matin, j’ai déjà dit à ma copine : vingt minutes avant la fin du match, nous serons à égalité et j’entrerai alors en jeu », a-t-il confié à NOS après la victoire. Mais si Koeman a été obligé d’abattre cette carte, c’est parce que les Bataves ont été menés par les Polonais, à cause d’une très inspirée tête décroisée d’Adam Buksa, numéro trois dans la hiérarchie des buteurs, mais qui a profité des blessures de Robert Lewandowski et Arkadiusz Milik pour être titularisé.
Buksa, ce nom parle peut-être aux fans de Troyes (18 minutes), Nantes (25 minutes), Lyon (3 minutes), Lille (13 minutes), Monaco (1 minute), Marseille (1 minute), Ajaccio (22 minutes) et Auxerre (11 minutes), soit l’intégralité des adversaires qu’il a affrontés avec le maillot du RC Lens lors de la saison 2022-2023. Arrivé dans l’Artois en provenance du New England Revolution, le Polonais n’avait pas su imiter Przemysław Frankowski et s’imposer à Bollaert. Mais le blond d’un mètre 93 a repris du poil de la bête cette année, facturant 16 buts dans le championnat turc sous les couleurs d’Antalyaspor, où Lens l’a envoyé se faire les dents, alors que son avenir paraît incertain dans le Pas-de-Calais. Un regain de confiance que Virgil van Dijk a senti passer.
À Hambourg, les deux Golgoths se sont livré une grosse bataille au cours de laquelle Buksa a su prendre l’avantage au bout de 16 minutes, en marquant de la tête, alors qu’il était pris en sandwich par la star de Liverpool et Denzel Dumfries, un autre beau bébé batave (1,88 mètre). Avec Weghorst et Buksa, l’équipe de France, et notamment ses défenseurs, sait déjà que ce ne sera pas de tout repos. Même si la présence d’Olivier Giroud aux entraînements devrait habituer la charnière bleue aux combats qui se profilent vendredi face aux Néerlandais, puis contre les Polonais (25 juin).
Par Léo Tourbe