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Brésil-Pérou, une finale déjà jouée d’avance, vraiment ?

par Steven Oliveira
Brésil-Pérou, une finale déjà jouée d’avance, vraiment ?

Les sites de paris sportifs en sont témoins : le Brésil est le grandissime favori de cette finale de Copa América face au Pérou. De là à offrir directement le trophée aux Brésiliens ? Pas vraiment.

Casemiro l’a encore répété à l’apéro : « Une finale ne se joue pas, elle se gagne. » Et si, pour une fois, la Copa América prenait ce poncif au premier degré et voyait sa finale être annulée pour offrir directement le trophée au Brésil ? Il faut dire que la victoire finale de la Seleção paraît inéluctable après sa qualification face à l’Argentine en demi-finale (2-0), conjuguée à celle du Pérou face au Chili (3-0). Des Péruviens qui ont subi une manita face à la Seleção il y a 15 jours lors du dernier match de poules. Pas convaincus ? Ajoutez à cela que les hommes de Tite n’ont toujours pas pris le moindre but dans la compétition et que le Brésil a toujours remporté une Copa América lorsqu’elle était jouée sur ses terres, et vous comprendrez que la victoire de la Seleção ne fait aucun doute. Sauf qu’à y regarder d’un peu plus près, tout n’est pas si évident.

Le Pérou, dans les pas du Portugal

Dire que la qualification en finale du Pérou relève du miracle est un doux euphémisme. Car si la demi-finale face au Chili a été parfaitement maîtrisée – du moins en première période – les rencontres précédentes étaient bien plus laborieuses, que ce soit lors de la phase de poules, terminée à la troisième place après avoir seulement gagné contre la Bolivie (3-1) et pris un point face au Venezuela (0-0), ou lors du quart de finale remporté aux tirs au but face à l’Uruguay après un match où la Celeste s’est vu refuser trois buts par la VAR et où le Pérou n’a pas cadré la moindre frappe. Mais, la Blanquirroja n’est pas la première équipe à atteindre une finale internationale en terminant meilleure troisième et en gagnant aux tirs au but en quarts de finale. Comme le Portugal à l’Euro 2016, le Pérou a réussi à créer la surprise et déjouer les pronostics face à l’hôte de la compétition.

Pour cela, les Péruviens vont compter, comme toujours, sur leur attaquant et capitaine Paolo Guerrero. D’autant plus que celui qui est devenu face au Chili le meilleur buteur encore en activité de l’histoire de la Copa América (13 buts) est comme chez lui au Brésil, où il évolue depuis 2012. Encore plus au Maracaña, qu’il connaît par cœur après avoir passé trois ans à Flamengo. Mais l’attaquant de 35 ans n’est pas la seule arme de destruction massive des Péruviens. La seconde se nomme Pedro Gallese. Le portier péruvien, qui a la même coupe de cheveux que Michael B. Jordan dans Black Panther, est tout simplement on fire dans cette phase à élimination directe après avoir arrêté le tir au but de Luis Suárez en quarts de finale et le penalty d’Eduardo Vargas, ainsi qu’une grosse dizaine de frappes en demi-finales contre le Chili. Et il compte bien monter encore en puissance contre le Brésil.

Brésil, attention au coup de la panne

À entendre les discours de Casemiro – « Ils ont éliminé de grandes équipes, il faut les respecter. On ne va pas chercher à gagner par une grosse différence de buts. Si on me dit qu’on va gagner 1-0, je signe tout de suite » – et de Marquinhos – « On sait que tout va très vite dans le foot. On va retrouver les Péruviens dans une situation complètement différente qu’il y a deux semaines » –, le Brésil n’aborde pas cette finale de haut. En même temps, l’inverse aurait été une grave erreur. Ça aurait été oublier que, comme l’a rappelé le tank du Real Madrid, la plupart des joueurs sélectionnés disputeront leur première finale avec la Seleção.

Et ça aurait été oublier surtout que si le Brésil est extrêmement solide défensivement, son animation offensive laisse parfois à désirer. Que ce soit face au Venezuela en poule (0-0) ou face au Paraguay en quarts de finale (0-0), les coéquipiers de Roberto Firmino n’ont jamais su trouver la faille. Pire, ils semblaient même pouvoir jouer deux heures sans la trouver. Et en face, il n’y avait pourtant pas Pedro Gallese dans les cages. Au bout du compte, mieux vaut quand même la jouer, cette finale de Copa América.

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