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Brave Hart

Par Alexandre Doskov
Brave Hart

Ballotté en prêt ici et là lors des deux dernières saisons, Joe Hart va trouver un peu de stabilité à Burnley, qui vient de l'acheter à Manchester City. Et après cette grosse période d'errance, l'ancien gardien numéro 1 de l'Angleterre s'en tire plutôt bien.

La pierre tombale peut enfin être gravée : 2006-2018. Après douze saisons, presque 350 matchs, deux titres de champion d’Angleterre et cinq prêts, Joe Hart vient de tourner le dos à Manchester City. Ou plutôt, Manchester City vient de lui dire définitivement bye bye, puisque la rupture est plus venue de Pep Guardiola que de son portier. Un éloignement qui a commencé il y a deux ans, quand l’ancien coach du Barça a débarqué sur le banc mancunien en annonçant rapidement qu’il voulait un nouveau gardien de but. « La première fois qu’on a discuté, Guardiola m’a dit qu’il avait des réserves sur moi, posait Hart un peu plus tard, une fois arrivé au Torino en prêt. J’ai eu l’impression que cela ne menait nulle part, que je n’allais pas jouer. Ça ne me dérange pas de me battre, mais il faut être intelligent et choisir ses batailles quand on est face à l’avis d’un gars qui a beaucoup de pouvoir. Et je n’étais pas du bon côté. » Le souci, c’est que Hart ne partait pas non plus du bon côté quand les attaquants adverses tiraient vers lui en Serie A. Et à la fin de sa pige dans le Piémont, alors qu’il avait encaissé plus de soixante buts dans la saison, le président du Torino lui montrait la sortie en déclarant : « Nous ne nous attendions probablement pas à autant d’erreurs… Même s’il a aussi fait de bonnes choses. »

Le drame islandais

Ainsi, Hart a carrément loupé sa chance de retrouver une place à City, alors que Claudio Bravo – recruté par Guardiola – n’avait convaincu personne. Pour régler leurs problèmes de gardien lors de l’exercice 2017-2018, les Cityzens ont donc mis tout le monde d’accord en lâchant 40 millions sur Ederson, en scotchant Bravo sur le banc de touche, et en envoyant Hart en prêt chez le premier qui en voudrait. Va pour West Ham, où Hart n’a pas non plus réussi à s’imposer la saison dernière et où il a même eu droit à quelques passages sur le banc. Une vie compliquée pour un garçon qui, dans un passé pas si lointain, avait remporté quatre fois le trophée de meilleur gardien de but de Premier League et gardait les bois de l’Angleterre à l’Euro 2016.

Et à y regarder de plus près, impossible de ne pas se dire que pour Joe Hart, les emmerdes ont justement commencé lors de ce championnat d’Europe raté. Au moment du but fatal encaissé contre l’Islande à cause de sa main percée, plus exactement. Une scène un peu ridicule qui a grandement participé à torpiller la carrière de Joe Hart, et qui a fait oublier quasi instantanément tous les matchs pendant lesquels il a été brillant. En remettant en plus au goût du jour les commentaires habituels sur le niveau des gardiens anglais… Deux ans après cette bévue, Gareth Southgate n’a pas eu l’air de trembler au moment de coucher les noms des trois gardiens qu’il voulait emmener à la Coupe du monde : Jordan Pickford, Jack Butland, et Nick Pope. Et pour Joe Hart, un rendez-vous d’un mois avec sa télécommande.

« Je suis dégoûté »

L’Angleterre ne pense plus à lui. En plus, la sélection a été très heureuse de découvrir qu’elle avait un très bon gardien de but en la personne de Jordan Pickford. Mais la réciproque n’est pas vrai, puisque Joe Hart pense encore à l’Angleterre. Il y pense même tellement fort qu’il n’a pas pu s’empêcher de lâcher lors de son interview de présentation à Burnley : « J’ai adoré, j’adore et j’adorerai toujours jouer pour l’Angleterre. Je n’abandonnerai jamais à ce sujet. » En même temps, il y a trois mois, Hart avait accueilli sa non-sélection pour la Coupe du monde avec la larme à l’œil et s’était empressé d’attraper son téléphone pour balancer sa prose sur Instagram : « Je ne vais pas mentir, je suis dégoûté. Après avoir passé deux ans à tenter de gérer au mieux une situation vraiment compliquée, c’est très dur à encaisser. » Surtout quand on sait que la doublure de Pickford, Jack Butland, jouera cette saison en deuxième division avec Stoke et qu’il a lancé la saison 2018-2019 par une belle boulette lors de la défaite face à Leeds United.

En rebondissant à Burnley, Joe Hart s’en tire franchement bien. Après avoir accroché une sympathique septième place de Premier League la saison dernière, les Clarets disputent actuellement le troisième tour de qualification pour la Ligue Europa. Une bonne chose pour l’ancien Mancunien, qui devrait en plus être titulaire en début de saison. Avec cependant un gros nuage à l’horizon, puisque Hart arrive à Burnley pour pallier la blessure de Nick Pope, troisième gardien de l’Angleterre lors du Mondial russe et opéré de l’épaule début août. Quand le garçon sera remis sur pied (sans doute vers la fin de l’année civile), Joe Hart pourrait alors passer sur le banc s’il n’a pas fait ses preuves. Et donc retourner dans une sympathique spirale de galères. Mais d’ici là, il a les cartes entre les gants.

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