S’abonner au mag
  • Angleterre
  • Boxing Day

Boxing Day : l’orgie anglaise

Par Donatien Gil
Boxing Day : l’orgie anglaise

Top départ pour une grosse semaine de foot anglais, dont le coup d'envoi s'appelle Boxing Day, jour férié outre-Manche ce 26. Orgie de foot donc, mais pas que.

C’est parti pour une grosse semaine de foot anglais, à finir gavé comme une oie et plus dodu que la dinde. Un festin dont l’entrée s’appelle Boxing Day, le 26 décembre, jour férié dans tous les pays du Commonwealth. Au menu cette année pour commencer : un Stoke/Manchester United qui pourrait sceller le sort d’un Pélican, un Liverpool-Leicester plutôt intéressant entre Ranieri et Klopp, un Chelsea-Watford pour la première d’Hiddink sur le banc des Blues cette saison ou encore un Southampton-Arsenal qui pourrait permettre aux Gunners de récupérer la tête du championnat. Pour le plat, le fromage, le dessert et le digeo, les 28, 29, 30 décembre et 2 et 3 janvier, l’Angleterre s’encanaillera avec un Man United-Chelsea, Leicester-Man City, Arsenal-Newcastle, ou Everton-Tottenham, entre autres. Mais place au Boxing Day d’abord. Cette fête du football se perpétue depuis plus de 150 ans. Le 26 décembre 1860 se joue un vibrant Sheffield FC-Hallam FC, premier derby de l’histoire anglaise, disputé par temps clair dans un stade en rase campagne au centre de l’Angleterre. Sheffield s’impose 2-0. Pendant dix ans, le 26 décembre est la fête des derbys. Ce n’est qu’à partir de 1871 que ce jour marque le début du Boxing Day.

Saumon et codévi

Pour nos voisins british, le Boxing Day est surtout un jour d’opulence, qui va bien au-delà du foot. La plupart des magasins outre-Manche débutent leurs soldes le 26. Encore plus nombreux que ceux qui se ruent aux stades, il y a tous ceux qui vident leur Codévi dans des boutiques de fringues ou d’électroménager. Les commerces ouvrent alors leurs portes extrêmement tôt. Il est courant de voir des files d’attente de plusieurs milliers de personnes se former dès la veille et des marées humaines se répandre dans les rayons aussitôt les portes ouvertes. Harrods, grand magasin londonien, gave même ceux qui bravent la nuit de boissons chaudes et de canapés au saumon. C’est ça, l’esprit Boxing Day.

Sang et fraîche

Mais des pratiques bien moins urbaines se pratiquent ce jour-là. Aux pelouses des stades de foot, certains Britanniques aisés préfèrent les ronces des sous-bois. Le Boxing Day est aussi un jour de chasse à courre pour 250 000 d’entres eux. Toute l’après-midi du 26, à cheval, ils traquent le renard avec leurs chiens. Une piste flairée, la meute court à perdre haleine. Le renard est rattrapé et passe un sale quart d’heure. Il est maintenant interdit de traquer le fox outre-Manche, sauf ceux de Claudio Ranieri, désormais devenu la proie de tous les prétendants au titre de Premier League. Il y a trois ans, une loi a mis fin à cette orgie de sang. Pour que ni la tradition, ni le renard ne meurent, la bête est maintenant remplacée par un leurre : un panache de fumée odorante. Pour ceux – privilégiés – qui n’aiment pas les ronces, la « King George VI Chase » peut trouver grâce à leurs yeux, tout simplement la deuxième course la plus importante du royaume. 22 000 spectateurs triés sur le volet se retrouvent en effet à Kempton, chaque année depuis 1937. Les paris fusent, les liasses de billets passent de main en main. Oui, le Boxing Day est aussi le jour des bookmakers.

Jour des givrés

Loin des histoires de gros sous et des costumes guindés, il y a les illuminés du village de Tenby, au pays de Galles, près de Swansea. Tous les 26 décembre, depuis 45 ans, les habitants se déguisent dans des tenues loufoques avant de plonger dans les eaux glacées de la mer d’Irlande.

Vidéo

Tenby est le premier village à avoir organisé ce genre de baignades. Cette année, le dress code est « Cool Cymru » qu’on peut traduire par « Gallois cool » . En gros, on y célèbre le n’importe quoi dans une eau à 10 degrés.

Jour des boîtes ?

Mais le Boxing Day n’est pas qu’une orgie consumériste. Cette tradition est d’abord fondée sur la charité. C’est même d’elle qu’elle tient son nom. L’histoire remonte au Moyen-Âge. Le 26 décembre est alors un deuxième Noël, celui des pauvres. La coutume remonte au XVe siècle. Avant chaque grande expédition, les marins mettaient une pièce de monnaie dans une boîte porte-bonheur. Si le navire revenait à bon port, cette boîte scellée était donnée à l’église et l’argent redistribué aux pauvres le 26 décembre. Boîtes toujours : devant chaque église, le jour de Noël, il y avait une boîte à offrandes. Les mieux lotis y faisaient acte de charité. Le lendemain, pendant la messe, tout son contenu était versé aux plus nécessiteux. Des boîtes encore : charité toujours, les familles les plus riches autorisaient leur personnel à prendre un jour de congé le 26 décembre. Le maître de maison offrait alors à ses domestiques une boîte remplie de cadeaux et, grand prince, des restes du dîner de Noël. Des doggybags, toujours des boîtes.

Dans cet article :
Dans cet article :

Par Donatien Gil

Articles en tendances

Votre avis sur cet article

Les avis de nos lecteurs:

Dernières actus

20
Revivez France-Belgique (2-0)
Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Revivez France-Belgique (2-0)

Nos partenaires

  • Vietnam: le label d'H-BURNS, Phararon de Winter, 51 Black Super, Kakkmaddafakka...
  • #Trashtalk: les vrais coulisses de la NBA.
  • Maillots, équipement, lifestyle - Degaine.
  • Magazine trimestriel de Mode, Culture et Société pour les vrais parents sur les vrais enfants.
  • Pronostic Foot 100% Gratuits ! + de 100 Matchs analysés / semaine

Luzern

Angleterre