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Bordeaux se rassemble

Par Mathias Edwards
Bordeaux se rassemble

Ce samedi après-midi, les supporters des Girondins se rassembleront devant la mairie de Bordeaux pour réclamer « un remaniement de l'équipe opérationnelle à la tête du club ». On fait le point.

Le 18 juin dernier, les Utramarines lançaient un appel. Non pas sur les ondes ringardes de la BBC, mais sur leurs réseaux sociaux. Le principal groupe de supporters bordelais donne rendez-vous ce 27 juin, entre 16h et 18h, sur le parvis de la mairie, pour pousser « un cri de colère, un cri d’inquiétude, mais aussi un cri de passion », comme l’indique leur tract. « Le but est de rassembler le peuple bordelais, de valoriser notre club en montrant l’importance qu’il a aux yeux des gens, et qu’enfin l’équipe opérationnelle à la tête du club soit remaniée pour que tout le monde puisse se remettre au travail », précise Florian Brunet, porte-parole du groupe. Concrètement, les départs de Frédéric Longuépée, PDG des Girondins, et Antony Thiodet, son directeur stratégie commerciale stade et réseaux, sont réclamés.

Les anciens joueurs solidaires

Comme l’exige l’époque, un hashtag imaginé spécialement pour l’occasion accompagne l’appel au rassemblement. Un #NousLesGirondins qui s’est répandu sur la toile aussi vite qu’un Balkany dégainant ses meilleurs pas de danse. Ou presque. Très vite, les supporters placent le mot-dièse en haut des tendances Twitter, en se photographiant avec une pancarte ornée du mot de ralliement. L’affaire prend tellement bien, que de glorieux anciens du club se prennent au jeu. Gernot Rohr, Michel Pavon, Benoît Trémoulinas, Didier Tholot, Johan Micoud, Frédéric Roux, Christophe Dugarry, Philippe Fargeon, Philippe Lucas, Ludovic Obraniak, François Grenet, Malcom, Julien Faubert, Alain Giresse, Pauleta, Jean-Claude Darcheville, Lilian Laslandes et bien d’autres prennent la pause. Dans le même temps, Marc Planus sort de sa réserve médiatique. Aux webcams de Sud-Ouest et Gold FM, le champion de France 2009 déclare ne plus reconnaître son club. « Aujourd’hui, quand je vais au château du Haillan, je ne connais plus personne. On a l’impression de rentrer dans une banque. C’est ça qui est honteux. Ils ont essayé de faire une démarche vers les anciens, on est venus, on a fait le déplacement, on a essayé de parler avec notre cœur… Rien n’a été écouté. » Évidemment, il se déclare solidaire de l’action des Ultramarines.

Les politiques aussi

Ce changement de direction à la tête des Girondins de Bordeaux n’est pas seulement souhaité par la grande majorité des supporters et bon nombre d’anciens joueurs. Il l’est également par les politiques, en pleine campagne pour les municipales. Lors d’un débat organisé le 25 juin par France 3 Nouvelle-Aquitaine avec les trois candidats encore en lice, Philippe Poutou (NPA) déclarait : « Nous, on est solidaires des supporters, des ultras, de ceux qui sont en virage et qu’on connaît. Samedi, ils manifestent et on est en soutien de leurs revendications, mais nous, ce qu’on a envie de dire, c’est que ça fait quand même très longtemps qu’on a un foot et un sport professionnel quand même bien déconnectés de tout ce qui peut être populaire. »

Pierre Hurmic, le candidat écologiste : « Il y a quand même un malaise, et c’est pour ça que, pour moi, le rôle du maire est de taper du poing sur la table, de rencontrer King Street et de leur dire que ça ne peut pas durer, car l’ambiance actuelle est délétère. » Quant à Nicolas Florian, candidat à sa réélection, il confirme vouloir absolument rencontrer les propriétaires américains du club : « J’ai écrit à King Street, je les ai invités à une rencontre, et je les ai convoqués. Ils seront convoqués la semaine prochaine, avec tous les acteurs, car il y a là un vrai problème de gouvernance dans ce club. » Belle unanimité.

« Accord tacite » avec la préfecture

Du côté des Ultramarines, on assure tout mettre en œuvre pour que le rassemblement se déroule dans la meilleure ambiance possible. Via un communiqué, ils font savoir qu’ils ne souhaitent ni bloquer la circulation, ni que l’affaire se transforme en apéro géant, qu’aucune dégradation ne sera tolérée, et que la place Pey Berland sera ensuite nettoyée par leur soin. Ils nous ont également fait savoir qu’ils avaient un « accord tacite » avec la préfecture, pour que l’événement, bien que non déclaré, ne soit pas interdit. Ils demandent enfin à chacun d’adopter « un comportement responsable » face à la menace sanitaire actuelle. Dans un des leaks mis en ligne par les Ultramarines mi-mai, on entendait Antony Thiodet déclarer qu’à Bordeaux, il n’y a qu’une « infime minorité » de supporters en colère. L’homme estimait même « que c’est 15-20 personnes qui font du bruit ». Ils risquent d’être un peu plus nombreux, cet après-midi.

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