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Bilan des clubs français : le statut des intermittents

Par Chérif Ghemmour
Bilan des clubs français : le statut des intermittents

Séquence glauque à nouveau pour les clubs français qui affichent un bilan hebdomadaire désastreux : trois nuls et trois défaites. Après les diverses calamités hexagonales déjà pointées lors des trois premières soirées, on s’attardera cette semaine sur l’intermittence coupable de nos six représentants...

Travail à mi-temps

Rappel glaçant : depuis 2004-2005, saison depuis laquelle les deux compétitions C1 et C3 évoluent simultanément dans leur format actuel, jamais les clubs de L1 n’avaient affiché un bilan aussi noir. Globalement, sur leurs 24 rencontres disputées cette saison, ils n’ont décroché que trois victoires sur la scène européenne avec la plus faible moyenne de points par match (0,7). Aujourd’hui, l’AS Monaco et l’OM sont déjà définitivement éliminés. Rennes et Bordeaux sont au bord du précipice et à Paris, on envisage parfois en interne l’hypothèse de la Ligue Europa… Mais revenons au jeu ! Lors de la soirée européenne précédente, on avait pointé tous ces buts encaissés dans le dos des défenseurs des clubs français, révélant un manque flagrant d’équilibre tactique de nos formations. Cette semaine, c’est leur incroyable inconstance tout au long de leurs matchs respectifs qui a sauté aux yeux. À Naples, Paris est superbe en première période, puis se délite en seconde (1-1). Lyon a stupidement fait du Lyon face à Hoffenheim en menant 2-0 à la pause, puis en se faisant rattraper à 2-2 à la 92e minute après avoir joué près d’une mi-temps en supériorité numérique. On passe sur Monaco, trop malade pour être jugé sportivement (0-4 face à Bruges). En C3, l’OM a affiché une belle cohérence générale face à la Lazio, notamment en première mi-temps, avant de s’oublier derrière sur deux buts qui l’ont condamné (2-1). En recevant le Zénith, Bordeaux a encore été emballant en première mi-temps, puis a décliné en se faisant égaliser en seconde (1-1). Quant au Stade rennais parti à Kiev, il a plongé 3-1 dès la 13e minute sur un but de la tête lors d’une action typique sur corner étudiée pourtant 15 000 fois en vidéo avant la rencontre…

Cette intermittence globale et avérée – par périodes ou sur des actions défensives plus ciblées – est l’autre indice flagrant d’équipes toujours pas au niveau de leurs compétitions respectives. Un match dure 90 minutes et pas 45 ou 60, hein ! Un temps faible nécessite une vigilance accrue et une organisation renforcée quand l’adversaire a le ballon, non ? En C1, l’OL et le PSG sont encore en vie, mais on sait qu’ils vont payer jusqu’au bout leurs inconstances antérieures. En C3, l’OM avait hypothéqué quasiment toutes ses chances à Limassol (2-2) alors qu’il menait 2-0. Contre le Zénith Saint-Pétersbourg, en aller-retour, les Girondins ont mené deux fois au score pour finir avec une défaite et un nul (2-1 et 1-1). Rennes avait dû attendre un penalty miraculeux de Ben Arfa à la 91e, alors qu’il s’était fait égaliser par Jablonec (2-1 score final). Preuve est faite que toutes les déconvenues de nos six clubs ne relèvent pas de la fatalité, ni de l’étourderie. Surtout au regard de l’adversité en Ligue Europa : Jablonec, Limassol, Astana ! Carences physiques incroyablement prématurées ? Collectifs défaillants et peu solidaires ? Préparation mentale insuffisante ? Mentalité attentiste et faible intensité en mouvement de notre L1 ? Ces pistes expliquent sûrement ces intermittences qui attestent finalement d’un manque de compétitivité de nos clubs en coupes d’Europe. Le minimum requis n’y est pas.

Plus que quatre !

En C1, une fois encore, il faut évacuer le cas monégasque où les blessures trop nombreuses ont achevé un effectif déjà mazouté. Le 0-4 à domicile face à Bruges apparaît dès lors comme un soulagement pour un Thierry Henry qui s’attellera désormais à viser un unique objectif : le maintien en L1. À Naples, Paris a réalisé son meilleur match de la saison compte tenu du type de compétition et du calibre de l’adversaire (1-1). Les points positifs, d’abord. Articulé autour d’un solide 3-4-3, le PSG est capable de jouer sur deux registres, à la fois en possession et en verticalité plus directe. La paire Neymar-Mbappé est bel et bien le redoutable binôme offensif capable sur sa vitesse en mouvement de déstabiliser les blocs adverses et pas seulement en L1. Ancelotti a d’ailleurs prôné une prudence inattendue en première mi-temps, craignant certainement de trop se livrer et offrir des espaces aux attaquants parisiens. On a aussi apprécié le vice et l’agressivité des hommes de Tuchel capables enfin de faire « pied devant » , croche-pattes et taquets bien sentis (3 cartons jaunes parisiens). Le PSG peut faire encore mieux, voyez Ramos… On regrettera la deuxième mi-temps et le recul trop prononcé du bloc parisien, la cagade de Thiago Silva qui amène péno napolitain, le numéro de diva de Neymar et la balle du 2-1 manquée par Mbappé. Tout reste ouvert dans ce groupe où les Reds se sont inclinés à Belgrade…

L’OL est à baffer. Génésio a eu tout bon en misant sur un 3-5-2 qui renforçait son axe défensif et privait Hoffenheim de couloirs comme observé à l’aller. Y avait plus qu’à… et les Gones l’ont fait en marquant deux fois ! En plus d’un Ferland Mendy époustouflant côté gauche, Fekir et Nbombélé (2-0) ont mis l’équipe sur les bons rails avant que le train déraille (2-2). Le plus rageant, c’est qu’entre les deux buts allemands, Lyon a eu les occases de marquer le troisième, preuve qu’ils n’ont rien lâché. Une inefficacité offensive coupable a tout contrarié avec un Depay toujours pas convaincant en 9. Avec cet OL, malgré une deuxième place derrière Manchester City, on ne se prononcera pas pour la suite. Beaucoup trop inconstant malgré des phases offensives souvent inspirées…

En C3, comme en L1, Rudi Garcia a tout essayé (un 3-5-2 à Rome, après les 4-3-3 et 4-2-3-1). Pas mal, mais vain. L’équipe ne répond plus. Les recrues pas au niveau. Le minot et remplaçant Maxime Lopez qui a (bien) fait le boulot à Rome a mis en évidence la faillite des cadres (Payet entré en jeu a été indigne). Pour clore le tableau de C3, outre les stats désastreuses, le constat réel est encore plus alarmant si on observe que la Lazio, Kiev et le Zénith ne se sont pas donnés à fond pour battre ou faire nul face à nos trois clubs. En Ligue Europa, un minimum suffit à faire plier un club de L1…

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