La dernière fois que l’on t’a aperçu à la télévision, tu fondais en larmes après l’élimination de ton équipe de Chennaiyin en demi-finales des play-offs de l’Indian Super League…
C’est une aventure qui m’a marquée dans le bon sens. Je m’y suis investi personnellement. On a malheureusement connu une mésaventure à l’aller avec une défaite 3-0 contre Kerala Blasters, un non-match de notre part. Puis, au retour, on écrit le scénario idéal et on parvient à marquer trois buts, même si notre coach Materazzi rate un penalty au cours de la rencontre. On va jusqu’à la prolongation, mais, malheureusement, on prend ce but qui nous tue. Donc, oui, forcément, après j’étais déçu… C’était l’émotion. Je pensais qu’on pouvait aller au bout, on avait l’effectif pour. Tout le monde s’était bien investi.
Quels souvenirs gardes-tu de cette courte, mais singulière expérience de trois mois ?
J’en garde franchement que du bon. Même si, bien sûr, tout n’était pas parfait, notamment en ce qui concerne l’organisation. C’est en même temps logique puisque c’était la première vraie expérience de football pour ce pays qui est davantage porté sur le cricket, leur sport national. Mais les nouvelles générations indiennes commencent à regarder pas mal de matchs de foot anglais et étrangers. Les terrains n’étaient pas très bons, étant donné que c’étaient des terrains de cricket. Les propriétaires des clubs ont beaucoup investi pour avoir de meilleures pelouses, mais bon… C’était compliqué. Il y a aussi beaucoup de trajets. Pour aller à l’entraînement, par exemple, c’était long. Comme il faisait très chaud l’après-midi, on pouvait partir très tôt le matin pour revenir seulement en fin de journée. Les conditions n’étaient pas optimales.
Beaucoup ont critiqué la qualité du jeu durant la compétition. À quel niveau évaluerais-tu le championnat indien ?
La plupart des joueurs indiens n’ont pas évolué en Europe, mis à part Michael Chopra qui a joué en Angleterre. Avec la présence d’anciens joueurs qui ont connu les championnats européens, le niveau pouvait peut-être se rapprocher d’une D2. Après, la Ligue 2 est bien meilleure que le championnat indien, il n’y a pas photo. À propos du niveau technique, il y avait beaucoup de lacunes, tout comme dans le domaine tactique. On jouait tous les trois jours, il y a eu quelques blessés, des suspendus… Ce n’était pas évident. Je ne regardais d’ailleurs pas les matchs, hormis ceux de mes potes français. On était parti avec l’objectif de les aider à se développer, et je pense que c’est ce qu’on a fait.
Au-delà du terrain, tu as été plongé au cœur de la société indienne. Dans une interview à France Football en novembre dernier, Nicolas Anelka affirmait que « c’est une bonne gifle pour nous tous qui nous plaignions à la moindre contrariété » . As-tu éprouvé ce même sentiment ?
La curiosité, une nouvelle culture, de nouvelles personnes, une autre mentalité, ça fait partie des choses qui m’ont poussé à partir en Inde. Pendant trois mois, on a vécu dans des hôtels mais, bien évidemment, on a vu des quartiers pauvres, très difficiles. Quand tu vois des enfants dormir à même le sol, ouais, tu prends un coup. Nous, c’est à travers le foot que l’on a essayé de donner du plaisir, de donner le sourire aux gens en allant à leur rencontre. Je garde en tête des images assez fortes quand même. Je me souviens d’une fois où j’étais parti consulter l’un des meilleurs médecins à Mumbai parce que j’avais un genou enflé après un coup reçu. J’étais allé manger au restaurant et ce que je n’avais pas fini, je l’avais pris à emporter. Juste devant les bureaux du docteur, il y avait une famille qui mendiait. Donc, ça m’a paru naturel de leur donner la nourriture que je n’avais pas mangée. C’est juste un geste parmi tant d’autres. J’ai des enfants, et quand ils sont venus en Inde durant les vacances scolaires, ils ont eux aussi étaient choqués. Ils ont pu constater qu’ils avaient de la chance… Mais à la fin, ils ne voulaient plus repartir, car ils ont adoré le pays ! Le personnel de l’hôtel était vraiment gentil, attentionné avec eux. Ça devait être la première fois qu’ils voyaient des petites métisses avec des cheveux aussi (rires). La famille de Mikaël Silvestre m’a rejoint également. Et quand nos femmes se sont promenées, les gens étaient un peu « waouh ! » , ils voulaient prendre des photos avec nos enfants et nos compagnes. S’il y a un nouveau challenge sportif intéressant, je ne dirais pas non pour y revenir.
Et donc, en attendant d’éventuellement y retourner, tu t’es récemment engagé cinq mois avec le club chypriote de l’AEL Limassol. Là encore un choix atypique…
J’ai signé pour une durée de cinq mois. Je suis venu ici par l’intermédiaire de Massamba Sambou, qui a notamment joué à Châteauroux et Monaco. On s’est connu en Inde où lui jouait à NorthEast United. Il a parlé de moi au coach de Limassol, car celui-ci cherchait un défenseur polyvalent afin d’aider l’équipe à se qualifier pour l’Europe. Il a vu plusieurs de mes vidéos et était chaud, donc ça s’est fait en même pas deux jours. Je pense qu’il a dû voir aussi mon retourné acrobatique (contre Kerala Blasters en octobre dernier, 2-1)… (rires)
Avant toutes ces pérégrinations exotiques, tu as grandi au quartier de la Madeleine, à Évreux. Est-ce vrai que tu as hésité entre le football et le basket ?
C’est exact. J’ai pas mal hésité entre ces deux sports. Au collège, mon entraîneur de basket m’a dit que je pouvais faire carrière dans le basket, mais je lui avais dit que j’avais aussi le foot à côté. Il m’a demandé de faire un choix. J’en ai discuté avec mon père, et mon choix s’est finalement porté sur le football. J’étais très doué au basket. Après, à Évreux, il y a des playgrounds et c’est soit tu joues au basket, soit au foot. J’aurais peut-être pu avoir la carrière de Tony Parker (rires). Puis la NBA, ça fait rêver. Ma femme (qui était proche de lui durant l’interview, ndlr) me dit que j’aurais peut-être épousé Eva Longoria…
À quinze ans, tu entres au centre de formation du Stade Malherbe de Caen. Avec du recul, quel regard portes-tu sur cette période ?
Ce sont mes meilleures années. J’ai commencé par faire sport-études. La semaine, je m’entraînais avec le Stade Malherbe et, le week-end, je rentrais pour jouer avec Évreux. Puis après mon entrée au centre de formation, j’ai chaque année gravi les échelons, j’étais surclassé. J’ai vraiment passé de superbes moments avec les gens là-bas, que ce soit les joueurs, les éducateurs ou les dirigeants.
En Normandie, tu as aussi rencontré ta femme Mélanie, dont tu dis souvent qu’elle est ton « équilibre » , ta « personne de confiance » …
Je l’ai rencontrée aussi à quinze ans. On était dans la même école, et sa mère travaillait à la cantine du club (appelé à l’époque le « Pilou’s Club » , ndlr). Elle était dans la classe de l’un de mes potes et tout le monde était « en sang » sur elle. Elle faisait la fille pas intéressée, mais, au final, elle est tombée amoureuse (rires). Elle ne peut pas dire le contraire, hein… Je me suis casé assez tôt, et c’est quelque chose qui était beaucoup plus fréquent dans les anciennes générations par rapport à maintenant. C’était primordial pour moi d’avoir un équilibre comme ça. Car ce n’est pas évident lorsque que tu quittes le cocon familial et que tu n’as plus tes parents derrière toi. Elle a été présente dans les bons et les moment difficiles, et je peux te dire que je n’ai pas toujours été facile avec… Aujourd’hui, on a trois superbes filles. C’est génial.
Après Caen, tu pars pour le Paris Saint-Germain. Comment s’est déroulé ton départ ?
Quand je suis parti de Caen, mon agent était à l’époque Jean Tigana. Il est parti ensuite à Fulham et souhaitait m’emmener avec lui. Je me souviens notamment être allé visiter les installations du club avec Louis Saha, son père et sa femme. Puis Paris, mais aussi d’autres clubs français, se sont présentés à moi. Philippe Bergeroo (coach du PSG entre 1999 et 2001, ndlr) m’avait appelé pour me dire qu’il me voulait. Ça s’est fait et je ne peux que le remercier d’avoir cru en moi. Quand je le revois, c’est d’ailleurs toujours un plaisir, car c’est vraiment une bonne personne.
Tu as côtoyé Ronaldinho, Jay-Jay Okocha ou encore Pauleta. Lequel t’a le plus impressionné ?
Ils sont plusieurs : Ronaldinho, Okocha et Ali Benarbia. Ce dernier était toujours juste dans ses passes, toujours intelligent dans tout ce qu’il faisait. C’est le mec qui donnait toujours des caviars à ses partenaires même s’il pouvait frapper. Ronnie et Okocha étaient impressionnants, mais ça va, je ne me suis pas trop fait humilier à l’entraînement (rires). J’ai eu la chance de connaître du beau monde avec aussi Anelka, Déhu, Heinze, Pochettino, Yepes, etc.
En 2012, tu confiais tout devoir au PSG. Avoir évolué sous le maillot du club de la capitale reste ta plus grande fierté ?
Bien sûr, c’est l’une des plus grandes fiertés de ma carrière. C’est le club qui m’a permis de me révéler au haut niveau. J’ai découvert la Ligue des champions, les trophées avec la Coupe de France et la Coupe de la Ligue.
Tu as connu le Paris au bord de la relégation, qui collectionnait les polémiques comme la fameuse banderole anti-Ch’tis en finale de Coupe de la Ligue 2008 et avec également une ambiance désormais révolue au Parc des Princes…
Ah, ce fameux pointu d’Amara lors de la dernière journée… Je me rappelle qu’on avait fait la fête dans l’avion après la rencontre. C’était une saison très dure, et heureusement qu’on a réussi à maintenir le PSG dans l’élite. Je me rappelle ce slogan à l’époque : « Si vous descendez, on vous descend » (rires). C’était marrant… À notre époque, il y avait une très belle ambiance ! Je me suis d’ailleurs souvent accroché avec les supporters. On ne va pas le nier. Il y a une nouvelle direction qui est arrivée et qui a voulu faire des changements avec pas mal de moyens. Je trouve quand même que l’ambiance reste bonne au Parc. Quand je regarde les matchs à la télé, je me dis que Paris est toujours magique. Pendant un moment, à Paris, ce n’était pas évident d’aller avec tes enfants au stade. En Angleterre, l’ambiance est plus familiale, et ils vendent leurs places chères pour éviter que ceux qui foutent la merde ne viennent. On peut dire ce qu’on veut, mais depuis le début de l’ère qatarie, Paris est entré dans une autre dimension. Lors de mon passage, on n’aurait jamais pu se payer le luxe d’avoir des joueurs comme Thiago Silva, Zlatan, Thiago Motta et toute la clique. On les critique beaucoup cette année, alors qu’ils restent en lice pour remporter quatre titres. Bien sûr, le PSG de l’année dernière était plus flamboyant, mais les résultats sont toujours là.
Au terme de ton contrat, tu choisis de rallier l’Angleterre et Hull City. Deux saisons (2008-2010) où tu vis au rythme de la Premier League…
J’ai découvert une autre culture, et c’est pour moi le meilleur championnat du monde. Les stades sont toujours remplis, et ce qui m’a le plus marqué, ce sont les supporters qui t’encouragent jusqu’à la fin. Et cela, même si tu perds. Je me souviens d’un match qu’on a perdu contre Manchester United, et le public a continué de nous applaudir jusqu’au terme de la rencontre. Que ce soit en première ou deuxième division anglaise, c’est pareil. C’est 90 minutes à fond. Quant tu vas te promener en ville, les gens ne viennent pas te prendre la tête. Ils te laissent vivre ta vie, mais sur le terrain, c’est une autre histoire… La plupart des entraîneurs que j’ai connus m’ont dit que c’est un championnat qui me correspondait bien vu mes qualités. Durant mes sept années au PSG, j’avais déjà connu l’Angleterre grâce à un prêt à Bolton, et j’avais adoré !
Quelle est l’image la plus folle que tu retiens de ton passage chez les Tigers ?
Je me souviens d’un supporter avec un drapeau tricolore sur lequel était inscrit : « Bernard Mendy, la légende » . J’avais vu ça sur Canal+ après un match à Old Trafford. J’étais sur le banc, et on perdait 4-1 contre United. J’entre, puis je marque un but, mais on perd 4-3. Je rentre à la maison et je regarde dans la soirée L’Équipe du dimanche. Ils montrent un résumé de ce match et je vois ça. Je me suis dit : « Putain ! » En plus, le jour où je marque. Il l’a sorti au bon moment en tout cas (rires). Je n’avais vu ça nulle part ailleurs.
À Hull, la presse britannique a raconté que lors d’une promenade avec Daniel Cousin, tu aurais sauvé une femme suicidaire, prête à sauter d’un pont.
(Silence) Je ne sais pas si elle avait réellement envie de sauter… Mais, oui, on a discuté avec elle. De là à rapporter que j’ai sauvé une femme… Je ne sais pas si c’est un peu exagéré, sans doute oui.
Ton parcours te mène ensuite au Danemark, à l’Odense Boldklub (2011-2012), puis au Stade brestois (2012-2014). Quel bilan tires-tu de ces deux expériences ?
Je sortais d’une bonne saison avec Hull City, mais on était malheureusement descendus. J’avais la possibilité dans mon contrat de pouvoir le casser et donc de pouvoir être libre. J’avais quelques touches en Angleterre, mais ça ne s’est pas fait. J’en ai eu aussi en France, notamment à Saint-Étienne, mais comme ils sortaient d’une saison difficile, j’ai refusé. J’ai attendu, j’ai attendu, et là, il y a eu cette opportunité au Danemark. J’ai signé là-bas un an et demi, c’était histoire de rebondir. Ça s’est bien passé, même si c’était galère de ne pas être parti en famille. En ce qui concerne le football, on a pu se confronter à des équipes comme le Pana ou Villarreal. C’était une bonne expérience et le football danois est en plein essor. On le voit en France, notamment à Évian où ils recrutent là-bas. Ça prouve que le championnat est intéressant. À Brest, j’ai connu des moments difficiles. La première année, on a fait une bonne première partie de saison, mais la deuxième était catastrophique. On n’a pas réussi à relever le défi, à être performants et on est descendus. En revanche, pour la famille, c’était le top. Je me suis fait pas mal d’amis en dehors du foot. Ma femme s’y plaisait bien et travaillait, les petites s’étaient bien intégrées. La deuxième année, j’étais quasiment tout le temps blessé avec des douleurs au pubis et au dos. C’était pour moi une saison blanche, et c’est logique qu’on ne m’ait pas proposé de contrat. Je voulais rester à Brest, je m’y sentais bien, mais les dirigeants n’ont pas voulu. Est-ce que je leur en veux ? Non. Mais j’étais vraiment déçu.
De janvier 2010 à juin 2011, tu as vécu le chômage. Comment as-tu traversé cette période, sans doute la plus compliquée de ta carrière ?
C’était compliqué, c’est certain. Quand tu es formaté tous les matins pour aller t’entraîner plusieurs fois par semaine, jouer tous les week-ends et qu’on te retire ça, c’est difficile à vivre. J’étais bien entouré, j’ai pu profiter de ma femme, de mes filles pour les emmener à l’école. J’ai pu aller m’entraîner au Stade Malherbe de Caen pour rester en forme. En plus, je sortais de l’Angleterre, donc je n’avais pas cotisé à l’UNFP. J’ai dû piocher dans mes économies. Mais on a su faire face et c’est désormais une page tournée. Nos petits bouts de chou passent avant tout. C’est leur avenir qui compte, le nôtre vient après.
Les Bleus, pour lesquels tu comptes 4 sélections, c’est pour toi j’imagine l’un de tes plus grands accomplissements…
Tu n’étais pas en pleurs lors de ma première sélection (demande-t-il à sa femme) ? Si si, elle était en pleurs, alors que je lui ai dit que ce n’était qu’un match de football (rires). Je revenais d’Angleterre, et Halilhodžić a bien voulu me garder. J’ai été élu meilleur latéral droit de L1 à l’issue de la saison 2003-2004. Puis on avait terminé deuxièmes avec le PSG et remporté la Coupe de France. C’était une saison remplie, et Santini m’a appelé. Il y avait de ces joueurs dans l’équipe… Zidane, Henry, Pirès, Desailly, Lizarazu, Trezeguet. Une grosse, grosse équipe.
On est forcément obligés d’évoquer ce grand pont sur Roberto Carlos, en match amical contre le Brésil (0-0, 20 mai 2004). Ça te dérange qu’on t’en parle sans cesse et que les gens aient tendance à résumer ta carrière à ce seul fait d’armes ?
Je suis entré en seconde période, et on a fait tout un pataquès autour de cette action alors que j’en prends d’autres aujourd’hui de vitesse. L’action aurait été plus belle si Wiltord avait repris mon centre. Je me rappelle le lendemain quand je suis allé à l’entraînement, Vahid m’a dit : « Bah, putain de merde, les joueurs étaient tous fatigués, et toi, tu prends de vitesse Roberto Carlos » (rires). À propos de ce geste, faut laisser parler… Les gens ne me résument qu’à cela. Moi, je sais que je n’ai pas fait que cela. C’est tout. Je ne vais pas empêcher les gens de parler. C’est un peu frustrant, mais voilà…
Les critiques et les moqueries ne t’ont pas épargnées, notamment sur ton style de jeu où certains, comme Guy Carlier à l’époque, s’amusaient de tes centres au troisième poteau. J’imagine que ça n’a pas dû être simple à encaisser…
C’est clair. Après, concernant mes centres au troisième poteau, je les travaille toujours (rires). Ce n’était pas mon point fort et, pourtant, Dieu sait que j’ai travaillé mes centres. Les journalistes disent ce qu’ils veulent, encore si ça avait été un mec qui s’y connaissait en football… Ça aurait été déjà plus convenable. J’ai eu une explication avec Guy Carlier après le match contre Monaco. Il n’arrêtait pas de critiquer le PSG aussi. Je me souviens, je sortais d’un ascenseur et je lui ai dit que je ne comprenais pas le problème qu’il avait contre moi. D’ailleurs, il a fait mine au départ de ne pas me voir. Je suis allé à sa rencontre, je lui ai dit qu’il fallait qu’il arrête. Et il a arrêté. Sincèrement, si ça n’avait pas été moi, ç’aurait été quelqu’un d’autre. Il valait mieux que ce soit avec moi avec mes paroles plutôt que quelqu’un d’autre avec plus de méchanceté. Dans le bus, j’étais allé voir Paul Le Guen parce qu’il lui avait serré la main alors qu’il ne cessait de nous critiquer. Il m’avait répondu que c’était parce qu’il était poli. Enfin… En ce qui concerne les critiques, je suis blindé. On peut me dire que je centre au troisième poteau ou que je n’ai fait qu’un grand pont sur Roberto Carlo dans ma carrière, mais quand on touche à ma famille, là je n’apprécie pas.
À trente-trois piges et pas mal de recul, que voudrais-tu qu’on retienne de Bernard Mendy ?
Qu’est-ce que je voudrais qu’on retienne de moi ? Pour l’instant, rien, car ma carrière n’est pas encore finie. Quand elle sera terminée, là tu me reposeras la question et je te répondrai. Je te le dirai à ce moment-là. Mais pas maintenant…