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« Benzema est le meilleur joueur français des dernières années »

Propos recueillis par François Miguel Boudet
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«<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>Benzema est le meilleur joueur français des dernières années »

Son nom est à jamais associé à Zinedine Zidane. Défenseur central formé au Real Madrid lancé par Vicente Del Bosque à 21 ans, Francisco Pavon a porté pendant 6 ans le maillot immaculé, remporté notamment la Ligue des Champions, 2 Ligas et feu la Coupe Intercontinentale. Il a aussi fait partie de l'armée mexicaine de l'AC Arles avec son ami Alvaro Mejia. Un adepte du grand écart.

Vous avez arrêté votre carrière en 2011, que devenez-vous ?Je me suis arrêté après ma saison à Arles. Ensuite, j’ai passé des diplômes d’entraîneur en Espagne. A une époque, j’ai failli suivre Jean-Marc Conrad qui était le président de l’ACA quand il a pris en main Le Pontet. J’avais visité les installations pour devenir directeur sportif mais ça ne s’est finalement pas fait. Et je joue toujours avec les anciens du Real Madrid.

Samedi soir, c’est le Clasico. Combien en avez-vous joué ? Je ne sais pas exactement, je dirais 7 ou 8. Mon meilleur souvenir, c’est lors de la saison 2001/2002, en demi finale de la Ligue des Champions. On gagne 2-0 au Camp Nou, on se qualifie pour la finale et on soulève la coupe contre le Bayer Leverkusen.


Vous êtes Madrilène et un pur produit madridiste. Comment vit-on un Clasico quand on joue pour « son » équipe ? Hombre ! Comme quelqu’un qui est ravi de jouer pour son équipe de toujours. J’imagine que la sensation est la même pour un joueur supporter de la Juve qui affronte l’Inter ou un Anglais qui se retrouve face au rival historique. Je crois que c’est forcément différent pour un joueur étranger. C’est un sentiment incroyable de jouer un tel match avec le maillot que tu aimes depuis que tu es gamin.

Comment voyez-vous ce Clasico ? Le Real ne part pas du tout favori face à un Barça qui semble parfait. Il y a beaucoup d’écart au classement entre les deux équipes est beaucoup trop important à présent. Pour autant, cela peut constituer un tournant. Dans un clasico, il n’y a pas de favori mais cela peut confirmer la dynamique aperçue dans l’optique de la Ligue des Champions, donner un coup de boost au Real Madrid et insinuer le doute dans la tête des joueurs du FC Barcelone qui, à l’heure actuelle, réalisent de très belles choses.

Mais selon moi, Varane sera ce que Sergio Ramos a été, c’est-à-dire le futur du club pour les dix prochaines années

Le Real vit une saison compliquée, avec un nouvel entraîneur depuis janvier. Qu’avez-vous pensé du passage de Rafael Benitez ?Benitez est clairement un entraîneur organisé, très tactique, qui prône l’équilibre et l’ordre. Mais il donnait aussi un peu moins de liberté sur le terrain à ses joueurs comme ce que pouvait faire Carlo Ancelotti. Il a fait ses preuves partout où il est passé, que ce soit à Valence, Liverpool, Chelsea… Il a dirigé des joueurs de très haut niveau partout et je ne pense pas qu’il a eu des problèmes par rapport à sa gestion des stars mais que ça vient d’autre part.

Zidane va vivre son premier Clasico sur le banc. Est-ce qu’il est déjà un vrai coach ? La première chose qu’il faut dire, c’est qu’il a pris en main une équipe qu’il n’a pas choisi. Personne n’a été recruté en janvier. Il travaille avec ce qu’il a récupéré, avec l’héritage de ce qu’a laissé son prédécesseur. Du coup, Zidane a une responsabilité limitée. Il s’est passé beaucoup de choses au début du mandat de Benitez, avec le recrutement et la pré-saison. Il est certes un entraîneur jeune mais il faut prendre en considération tout ce qu’il a vu et intégré tout au long de sa carrière de joueur. Il lui faut du temps pour construire et il faut le lui donner non seulement pour le bien du Madridisme mais aussi pour son bien à lui. Ça a plutôt bien commencé et espérons que les premiers efforts paieront en Ligue des Champions qui est l’objectif essentiel du Real Madrid en cette fin de saison.

Pendant tout le début de saison, Cristiano Ronaldo a été critiqué, y compris par ses propres supporters. Il semble aller mieux depuis quelques semaines, notamment depuis son but contre la Roma.Cristiano est un joueur fondamental. Pas uniquement pour un Clasico. Il l’est tous les jours. C’est lui qui fait la différence au Real Madrid, de la même manière que Messi le fait au FC Barcelone. Tout le monde n’aura d’yeux que pour eux, ils seront évidemment des acteurs majeurs du match et c’est vraisemblablement sur eux que pèsera le jeu.

Raphaël Varane est forfait, blessé au mollet. Depuis quelques temps, il semble stagner. Déjà, il faut dire qu’il a atteint un très haut niveau lors des deux dernières années. Cette saison est difficile pour tout l’effectif et Varane est à l’image de son équipe. Le Real Madrid est très irrégulier, Mais selon moi, il sera ce que Sergio Ramos a été, c’est-à-dire le futur du club pour les dix prochaines années. Quand il est bien, il est un titulaire indiscutable. Si j’avais un conseil à lui donner, c’est de rester patient.

En France, Karim Benzema divise beaucoup de monde. Au Real en revanche, il fait l’unanimité. Je pense qu’il doit aller à l’Euro. Ensuite, il faut savoir ce qu’on lui reproche, si c’est sur ou en dehors du terrain. Chacun a son opinion. Mais d’après moi, Benzema est le meilleur joueur français des dernières années et la France doit jouer avec lui. Je dirais même que ça devrait être Benzema et 22 autres.

Votre nom est associé à celui de Zidane qui arrive au club au moment où vous intégrez l’effectif pro, en 2001. Pourquoi Florentino Pérez vous a choisi pour symboliser la formation du Real ?Déjà en 2000, il avait signé Luis Figo, ce transfert avait été décrié. Je devais correspondre au projet ce qu’il souhaitait voir au sein de son club. Je marchais plutôt bien et je sortais de la cantera. Je devais être une sorte de référence, j’étais monté en équipe comme l’avaient fait Raul et Guti.

Il faudra faire un choix entre De Gea et Casillas, deux gardiens de très haut niveau. Devant, c’est un peu plus difficile, on a un peu de mal à marquer. Diego Costa n’a pas la même réussite à Chelsea qu’avec la sélection

Il aurait pu choisir Casillas.Qu’il y ait eu des joueurs issus de la cantera dans l’équipe première n’était pas une nouveauté due à l’arrivée de Pérez. Il y a toujours eu de grands Madrilènes au Real. A l’heure actuelle, c’est un peu différent mais peut-être que le football a changé, avec davantage de joueurs étrangers et donc plus de difficulté pour monter dans l’équipe première. Mais ce n’est pas propre au Real Madrid, c’est valable pour l’essentiel de grands clubs européens, il suffit de regarder en France avec le PSG. C’est sûr que tu perds un peu d’identité. Ça me plairait de voir plus de canteranos, c’est certain… Petit à petit, ça ressemble à la NBA.

On dit souvent que la Fabrica du Real Madrid forme des joueurs de football et que la Masia forme des Barcelonistes. Vous êtes d’accord avec ça ? Je ne pense pas, même s’il faut admettre que les joueurs de Barcelone sont formés autour d’un système plus spécifique et plus marqué, en lien avec ce que fait l’équipe première. Après, ce sera plus facile de s’intégrer au jeu du Bayern de Guardiola qui a les mêmes aspirations. Mais de là à dire qu’ils auraient plus de difficultés à évoluer ailleurs, je ne crois pas. La philosophie du Real est de pouvoir vous faire jouer dans toutes les équipes, de rentrer dans le moule de chaque équipe.

So Foot a réalisé un Top 100 des joueurs espagnols les plus marquants et influents de l’Histoire. Le n°1 est Iker Casillas. Il mérite cette place au sommet ?On peut toujours discuter sur l’ordre des trois joueurs les plus importants entre Casillas, Xavi et Iniesta. Ce sont eux qui ont le plus apporté tant en clubs qu’en sélection. Au niveau mondial, ce sont eux qui ont remporté le plus de titres et qui ont eu le plus d’influence.

Comment se comportait Zidane au sein du vestiaire ?Il a toujours une personne centrale du vestiaire, toujours très accessible. A l’image de Figo et Ronaldo Fenomeno, c’était un immense joueur, une star mais il ne se coupait pas du reste de l’effectif. Il agissait de manière normale et naturelle, j’en garde un très bon souvenir.

Vous l’imaginiez devenir coach du Real Madrid ?A l’époque où je le côtoyais, non. Mais vous savez, quand ce genre de joueurs a l’envie et se consacre à un objectif, il veut démontrer qu’il est capable de relever le défi. Ojala ! J’espère que ce sera le cas pour le Madridisme.

Vous avez démarré votre carrière avec Vicente Del Bosque. Comment est-il au quotidien dans sa manière de travailler ?C’est une personne très méthodique, très patiente. Il est à l’écoute des joueurs, sans quoi il est très difficile de gagner des titres. Son palmarès le prouve. Il n’a rien à démontrer ni à prouver à personne avec une Coupe du Monde, un Euro, une Ligue des Champions.

Les derniers matches amicaux de la Roja contre l’Italie et la Roumanie ont été poussifs. L’Espagne est candidate au titre, comme l’Allemagne et la France, mais peut-être moins que ce qu’elle a pu être il y a quelques années. Il faudra faire un choix entre De Gea et Casillas, deux gardiens de très haut niveau. Devant, c’est un peu plus difficile, on a un peu de mal à marquer. Diego Costa n’a pas la même réussite à Chelsea qu’avec la sélection. Par exemple, David Villa savait marquer en club et avec la Roja. Et puis il ne faut pas oublier qu’il manque deux joueurs fondamentaux que sont Xavi et Xabi Alonso.

Après trois saisons à Saragosse avec une descente et une montée, vous signez libre à Arles. Cette équipe est presque devenue un mythe de la Ligue 1 tellement c’était compliqué de s’y retrouver.En fait, il me restait un an de contrat à Saragosse. Le club était dans une situation économique délicate. Il y avait des joueurs comme Ewerthon et el Raton Ayala qui avaient des salaires très élevés. Le club ne pouvait pas assumer, d’autant qu’en 2010, le football espagnol a connu une crise majeure. J’ai eu l’opportunité de venir en France, j’en ai parlé aux dirigeants et on s’est séparé d’un commun accord. J’ai signé à Arles parce que c’était fin août. C’était un peu précipité, il me restait peu de temps pour trouver un club, sinon, j’aurais dû attendre le mercato d’hiver. Alvaro Mejia que je connaissais du Real Madrid jouait déjà là-bas et il m’a dit qu’il y avait une possibilité pour moi à Arles. Je suis arrivé à Arles après 5 journées de championnat.

Outre Mejia, vous avez joué avec Angelos Charisteas, Angelos Basinas et Rémy Cabella. Il y avait beaucoup de nationalités, ce n’était pas l’idéal pour communiquer. Beaucoup de joueurs sont arrivés à l’intersaison, plus d’une vingtaine. Cela été très difficile de faire l’amalgame et on est descendu. Le club est monté très vite du CFA 2 à la Ligue 1 de l’amateurisme au professionnalisme en quelques années. Toutes les installations étaient en préfabriqué. Basinas, je le connaissais déjà un peu parce que je l’avais déjà affronté à l’époque où il jouait à Majorque. Charisteas, je l’ai découvert en France. Rémy Cabella, je m’entendais très bien avec lui. Il était très sympa, très agréable à vivre. Il n’a pas beaucoup joué alors qu’il était très fort, avec des qualités au-dessus de la moyenne. Ensuite, il est retourné à Montpellier et il a remporté le championnat.

En 2012, vous avez refusé de toucher vos allocations chômage auxquelles vous aviez pourtant droit.La situation actuelle en Espagne est compliquée, le pays a subi de plein fouet les effets de la crise. A titre personnel, je n’étais pas dans la nécessité. Si j’avais été dans une situation différente, j’aurais accepté mais ce n’était pas le cas. J’ai considéré que cet argent servirait plus à ceux qui en avaient vraiment le besoin.

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