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Benjamin Mendy, la main tendue

Par Maxime Brigand
Benjamin Mendy, la main tendue

Éjecté du groupe France depuis le mois de septembre 2018 à la suite de nombreuses blessures, Benjamin Mendy est de retour chez les Bleus. La fin d’une longue attente et le retour d’un espoir : celui de voir le latéral de City retrouver la place qu’il avait laissée.

Mercredi, dans la nuit de Milan, où se jouait un Atalanta-Manchester City (1-1) au déroulé préparé par un scénariste cintré, un homme a de nouveau brillé par son sourire : Benjamin Mendy, évidemment. Pourtant, on a vu le Français souffrir, notamment en seconde période, et passer tout près du torticolis à plusieurs reprises. Mettons ça sur le compte de l’excitation et écoutons plutôt ce que le natif de Longjumeau avait à raconter après la rencontre : « Aujourd’hui, je me sens bien, très très bien même. Je me sens monter en puissance, c’est ce que le coach et le staff attendent de moi, et moi aussi. Je fais le maximum pour enchaîner. Le genou va très bien, il n’y a plus aucun problème. Je me concentre là-dessus, car il me manque encore du fond, j’ai loupé beaucoup de matchs dans des périodes importantes, ce n’était pas facile, le passé est là, mais je me concentre sur le futur. » Et pour le futur, Mendy avait une étape en tête, si bien qu’il n’avait pas hésité à glisser un message dans les couloirs de San Siro : « L’équipe de France me manque… » Message reçu, lu et entendu par Didier Deschamps, qui a donc décidé de rappeler le latéral gauche de Manchester City jeudi en vue des deux dernières joutes éliminatoires à l’Euro 2020 face à la Moldavie, dans une semaine tout pile, et en Albanie, trois jours plus tard. Ainsi redémarre la vie internationale de l’ancien Havrais, absent du groupe France depuis la fête post-Mondial de septembre 2018 et qui profite de la blessure de Lucas Hernandez. Deschamps veut croire au simple contretemps : « Maintenant, il semble être sur la bonne route pour revenir à son meilleur niveau. » Aucune certitude donc. C’est souvent le problème avec Mendy : on ne sait pas toujours où on va.

« Je ne désespère pas… »

Mais on y va, et aujourd’hui, l’essentiel est là : Benjamin Mendy a retrouvé les cannes et est de nouveau prêt à déchaîner les éléments. Faut-il y croire, cette fois ? Entre les blessures à répétition et les retours avortés, le Français a de nouveau eu le loisir de se confronter aux drôles de règles du sport de niveau, un monde où être en activité ne représente qu’une infime partie du job. Sur ça, Didier Deschamps l’attend au tournant, lui qui demandait au joueur, il y a quelques mois encore, de « prendre conscience des exigences du haut niveau, sur et en dehors du terrain » . Moins d’un mois plus tard, Mendy, alors en plein retour à la compétition, se faisait gauler par Pep Guardiola en boîte quelques heures après un match de championnat à Fulham. « Il est assez grand pour savoir ce qu’il doit faire et ne pas faire. Je ne suis pas son père » , fumait alors le technicien catalan. Jeudi, Deschamps en a rajouté une couche : « Je ne désespère pas qu’il comprenne que le football, ça passe aussi par autre chose que le terrain. Benjamin a une chance : c’est une force de la nature et il a des qualités physiques au-delà de la moyenne. Il faut qu’il soit un peu plus à l’écoute. Il doit tout faire pour être dans les meilleures conditions et quand je dis tout, c’est tout. »

Pour la même raison, Ousmane Dembélé se retrouve aujourd’hui écarté de la liste des Bleus. Deschamps n’est pas là pour rigoler, on le sait, et souhaite des joueurs exemplaires. Dans les prochains jours, il reviendra donc sans aucun doute souffler dans les oreilles de Mendy, qui a laissé Lucas Hernandez progressivement détruire la concurrence sur le côté gauche avant de se blesser gravement à la cheville. Ce qui laisse une fenêtre de tir en or au joueur de Manchester City : ce rassemblement doit être celui où Benjamin Mendy amène les preuves sur la table à Deschamps. Des preuves humaines et sportives. Évidemment, Mendy n’a pas arrêté de rire, il a juste grandi un peu et a compris que son enchaînement de blessures n’était pas uniquement un sale coup de la sacro-sainte malchance. Guardiola lui a fait comprendre, Deschamps a joué la seconde lame. À 25 ans, voilà donc l’ancien champion de France à l’étape 2 de sa carrière : celle où on vit en tant que footballeur professionnel. Il n’y a ici plus de possibilité d’apprendre. Certains trains ne passent qu’une fois.

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