Rennes vient de vivre un calvaire contre Nice dimanche, comment vous vous en remettez dans le groupe ?
On a repris ce matin (mardi ndlr), c’est encore frais. L’objectif, c’est de passer à autre chose rapidement.
Tu as vécu le match depuis le banc, cette équipe de Nice t’a impressionné ?
On en a discuté entre nous, on était unanimes pour dire qu’ils étaient largement au-dessus et que l’on n’a pas fait ce qu’il fallait pour les gêner. Ils sont dans une très belle forme, en pleine confiance, ils n’ont pas peur de jouer et développent un superbe football.
On parle beaucoup de Ben Arfa, mais on a tendance à oublier qu’il n’est pas le seul Niçois à marcher sur l’eau actuellement, rien que le milieu Mendy-Seri-Koziello vaut le détour…
C’est fort et complémentaire. Ils jouent simplement, ils ont beaucoup d’activité, rarement plus de 2-3 touches de balle, ils font un bon pressing et donc récupèrent haut. Mais c’est toute l’équipe qui fait ça. Je ne sais pas si cela va se calmer. La qualité ils l’ont, mais chaque équipe a un coup de mou dans une saison. À eux de le négocier au mieux, de le raccourcir et de rester dans les six premiers.
Tu es originaire du Sud, mais tu as été formé et as gravi tous les échelons à l’AC Ajaccio, d’une certaine manière tu dois être un peu corse aujourd’hui ?
Bien sûr. Je suis arrivé tôt, je suis allé à l’école dans un lycée public, tout ce que l’on fait jeune, je l’ai fait là-bas. Mes amis, ma femme, tout me ramène à la Corse. Mes repas de famille, c’est à Ajaccio que je les passe. J’ai grandi avec la culture corse, même avant d’aller à Ajaccio, ma famille n’était pas si loin de la Corse et j’y allais en vacances. Tout ce qui me touche de près est en Corse…
Mickaël Landreau disait de Bastia, le week-end passé, que quand on jouait pour le Sporting Bastia, on avait la sensation de jouer plus que pour un club. À l’AC Ajaccio, c’était pareil ?
J’ai tout connu là-bas, la formation, les équipes de jeunes, la Ligue 2, l’arrivée en Ligue 1, donc je ne peux pas parler comme quelqu’un qui découvre de l’extérieur. Moi, je suis sorti de là, je n’avais pas d’éléments de comparaison avec d’autres équipes, c’était normal.
Quand tu as fait le grand saut en 2014, en fin de contrat et sur une relégation, cela n’a pas dû être une décision facile ?
C’était bizarre, mais je devais franchir un cap. Laisser le club dans cette situation, j’aurais préféré partir dans d’autres conditions vu que j’ai tout connu là-bas. Cela a été un vrai pincement au cœur. La dernière saison, on a fait un mauvais départ, et pour un club qui joue le maintien, c’est compliqué. On a eu pas mal de blessés, c’était vraiment une année où rien ne tournait rond, à tout point de vue. On a explosé en vol.
Tu avais été recruté par Rennes pour être latéral droit et finalement tu n’as quasiment jamais joué à ce poste, plus comme un couteau suisse au milieu…
Depuis janvier dernier, c’est plus clair, j’en ai parlé avec le coach et je suis fixé au milieu. Avant ça, j’ai toujours été polyvalent, mais l’opportunité de devenir latéral droit, j’en avais parlé avec plusieurs coachs qui m’imaginaient bien dans ce rôle. Mais finalement, je me suis blessé très tôt avec Rennes et après j’ai joué là où il manquait du monde. Le coach a décidé de me fixer au milieu, il essaie de faire une équipe pour gagner, il s’adapte à nos qualités, à l’adversaire et au contexte des matchs.
À Rennes, malgré la déconvenue contre Nice, vous êtes dans vos temps de passage, tu crois que le club peut décrocher une place européenne sur un malentendu ?
Ce ne sera pas forcément un malentendu, car c’est un objectif de se rapprocher des six premières places. On a fait un bon début de saison, même si ce n’était pas parfait. Là, on est moins bien, et il faut réagir vite. Faudrait qu’on ressorte plus souvent des matchs comme à Lyon ou Nantes, des matchs où l’on a été costauds et consistants. On ne réussira pas tous nos matchs, on n’est pas Paris et on ne nous demande pas de finir premiers, mais il faut qu’on soit plus réguliers et on travaille pour cela. On n’a pas eu de chance non plus avec des joueurs importants comme Paul-Georges Ntep qui se sont blessés. Quand on sera au complet, on sera encore plus consistants.
Dans ta réflexion, tu intègres Yoann Gourcuff qui a signé un protocole d’accord avec le club ?
On espère tous qu’il va arriver et apporter une plus-value à l’équipe. C’est sûr que s’il est à 100%… Mais il n’est pas encore là et on ne sait pas exactement quand il va nous rejoindre. On se concentre sur les joueurs qui sont aptes en espérant boucler une bonne première partie de saison. Forcément, on a parlé de lui dans le vestiaire, car on pensait qu’il avait déjà signé et allait être avec nous. En fait, il a signé « différemment » , le staff nous l’a expliqué et on est passé à autre chose.
Dans une interview pour Rouge et Noir où on te demandait comment tu envisageais ta vie après ta carrière de joueur, tu avais dit ne pas t’imaginer dans le foot. Pourquoi ?
(Rires gênés) Je n’ai pas changé d’avis depuis, mais je ne sais pas pourquoi j’ai dit ça. Je ne me vois pas ailleurs que sur le terrain. Si je ne joue plus, je ne vois pas l’intérêt. Regarder les autres jouer, cela ne me plaît pas trop. J’aimerais toucher à autre chose, découvrir d’autres domaines. Plein de choses m’intéressent, mais je n’ai pas eu l’occasion de vraiment m’y mettre.
J’ai lu dans Corse Matin que tu aimais la belote, un loisir qu’on n’associe plus forcément aux footballeurs d’aujourd’hui, plus portés sur la Playstation ou la Xbox…
Ouais, mais dans le Sud, on joue beaucoup aux cartes, même les jeunes. On est plus cartes que console quand on se retrouve entre copains. Après, dans les mises au vert avec Rennes, je ne joue plus trop, car il n’y a pas grand monde qui joue aux cartes. J’ai essayé d’y mettre certains, mais cela n’a pas vraiment pris. On a joué 2-3 fois avec Sylvain Armand, mais sans plus. À la place, je regarde beaucoup de films, je vais au cinéma deux fois par semaine et je regarde tout type de films. Je m’intéresse aux sorties, je suis allé voir Le Labyrinthe, je compte aller voir Sicario, cela n’a aucun rapport, je touche à tout. J’aime beaucoup Johnny Depp en acteur.
Consoles de jeux, nouvelles technologies ou réseaux sociaux, ce n’est pas ton truc ? Ton compte Twitter, si je ne me trompe pas, est inactif depuis janvier 2015…
(Rires) Je suis plus textos en fait, pas trop Twitter, Instagram et tout ça, je n’ai pas ces habitudes-là.
En fait, t’aurais dû être footballeur dans les années 90…
(Rires) Oui, c’est peut-être ça !