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« Beaucoup de Lyonnais disent une Gone, au lieu de dire une Fenotte »

Propos recueillis par Gabriel Cnudde
« Beaucoup de Lyonnais disent une Gone, au lieu de dire une Fenotte »

Créé cet été, le Kop Fenottes 69 se donne pour mission de soutenir l'équipe féminine de l'Olympique lyonnais comme le font les Bad Gones avec l'équipe des garçons. Sylvain Vauthier, président, et Rémy Goutard, trésorier, livrent leurs impressions sur le supportariat dans le monde du football féminin.

Comment est née l’idée d’un kop pour soutenir l’équipe féminine de l’OL ?

Sylvain : Elle est née de discussions qu’on a eues à plusieurs reprises lors de la dernière intersaison. On est plusieurs à suivre beaucoup la CFA et la DH féminine. Voilà, la CFA, c’est le nid des futurs champions. En plus, tout le bureau est au virage nord, chez les Bad Gones. Beaucoup n’étaient pas satisfaits de l’autre association de supporters, OL Ang’Elles. Un moment, on a donc décidé de se lancer et de créer un kop qui s’inspirerait de ce qui se fait chez les Bad Gones. Convivial et festif, un vrai kop quoi. On s’est lancés et voilà, on existe maitenant.

Qu’est ce qu’une Fenotte ?

Sylvain : Une Fenotte, c’est l’équivalent d’un Gone. Un gone, c’est un garçon lyonnais. C’est l’équivalent du titi parisien ou du poulbot ou même du minot marseillais. Le gone, c’est le jeune lyonnais et les fenottes, ce sont les jeunes lyonnaises. C’est un terme repris très souvent dans la presse pour désigner l’OL féminine. Rémy : Mais beaucoup de personnes ne savent pas ce que ça veut dire. Et même beaucoup de Lyonnais qui ne connaissent pas ce mot disent une Gone, au lieu de dire une Fenotte.

Et l’objectif premier de ce nouveau kop, qu’est-ce que c’est ?

Sylvain : Le premier, bien entendu, c’est de soutenir les filles. Le second, c’est la promotion de l’OL et du football féminin dans son ensemble. Voilà, c’est marqué dans nos statuts. Le Mondial arrive dans moins de quatre ans, la finale aura lieu à Décines, donc on a besoin de soutien médiatique et populaire.

S’agit-il d’une initiative isolée, ou êtes-vous suivis par d’autres associations en France ?

Rémy : À Montpellier, ils viennent aussi de créer un kop pour soutenir l’équipe des filles. Le Kop Clapas 34, je crois. Sylvain : Il y a aussi les Amazones vertes à Saint-Étienne. Il y en avait à Paris, mais ils sont actuellement en sommeil. Juvisy avait aussi une association, mais ils sont un peu moins actifs en ce moment. Nous, il faut dire qu’on a le soutien d’un gros groupe de supporters, les Hexagones, qui soutiennent aussi bien les garçons que les filles. Ce sont des supporters qui viennent de toute la France et qui se réunissent pour l’OL. On a des Hexagones pour tous nos matchs. On a également un groupe de soutien à Albi. En gros voilà, il y a des kops à Montpellier, à Lyon et à Saint-Étienne.

Comment peut-on expliquer le faible nombre d’associations de supporters dans le football féminin ?

Sylvain : Bon, déjà, il faut dire que c’est plutôt facile pour nous de supporter l’OL. À titre personnel, je suis très fier de pouvoir supporter des athlètes de leur niveau. Elles font partie des meilleures d’Europe, elles ont un palmarès incroyable. Pour nous, c’est donc plus facile que pour d’autres. Ne serait-ce que pour Paris, qui est un peu le Raymond Poulidor, l’éternel second…Rémy : Pour l’instant ! Sylvain : Disons que nous, on ne se demande plus si elles vont gagner, mais par combien elles vont gagner. Mais attention, on est les premiers à être conscients du travail monstrueux que ça représente. On les voit régulièrement s’entraîner et jouer. C’est des trucs de fou ce qu’elles font, et ça n’a rien de facile. C’est un travail de tous les jours. Neuf titres, bientôt dix, à la suite, c’est incroyable. Rémy : Les gens ont tendance à oublier qu’on a une des meilleures équipes d’Europe et qu’on se doit de les soutenir. Sans doute que le fait que ce soit des filles joue énormément, mais quand bien même, ces gens-là ne voient pas qu’elles sont incroyables.

Comment on s’y prend pour structurer un nouveau kop ?

Sylvain : Déjà, on essaye de faire venir un maximum de monde aux matchs. Les premières fois, ils viennent un peu par curiosité jeter un œil. Puis après un match, ils sont surpris ! Ils s’attendent à voir un football assez lent, alors que non. C’est de plus en plus rapide et très technique. Il y a aussi moins d’arrêts de jeu. Je pense que dans les trois prochaines années, on va réussir à bien faire grimper notre nombre d’adhérents. Mais ça passera aussi par l’investissement des autres clubs dans leurs sections féminines.

Et en tribunes, comment ça se passe ?

Sylvain : Quand les filles jouent à Gerland, on est derrière les bancs de touche. Quand les filles jouent à la plaine des jeux, on est dans le coin. Mais on voit bien et on sait se faire voir aussi. À l’extérieur, on bénéficie des parcages standards. Mais chez les féminines, il n’y a que très peu de problèmes. Rémy : Et les problèmes sont assez vieux. Des ultras parisiens s’étaient déplacés à Albi et avaient mis un petit bordel. Pareil lors d’un Montpellier – Lyon, il y a quelques années. C’est dommage, ça retombe sur la section féminine. Mais sinon, il n’y a jamais eu de problèmes.

Qu’est-ce que vous empruntez aux Bad Gones ?

Sylvain : Premièrement, la structure du groupe. Après, bien évidemment, on leur emprunte une partie des chants. Mais c’est surtout dans la façon dont on se comporte dans le stade. On est plus un kop qu’une association de supporters. On est dans l’esprit de supporters très présents. On veut se faire voir, se faire entendre. On veut être catalogués supporters de l’OL féminine. Exactement pareil que quand on voit les bâches virage nord, on sait que ce sont les Bad Gones dessous. Reconnaissance visuelle et identitaire, c’est ce qu’on veut. Après, bien entendu, il y a des choses qu’on ne fait pas au football féminin. On évite d’insulter l’arbitre, les joueuses. On ne peut pas faire tout ça. Pareil, on évite de chanter le « Emmenez-moi » à la 42e minute…

Pourquoi ?

Rémy : Parce que la rivalité entre les deux clubs est vécue totalement différemment dans le football féminin. C’est beaucoup plus tranquille. Sylvain : Et puis même, il y a beaucoup de filles qui se connaissent, des anciennes Lyonnaises qui jouent à Sainté, etc. Beaucoup de jeunes de l’OL se retrouvent là-bas, par exemple. Donc voilà, on ne veut pas se fâcher avec les filles. L’esprit, ce n’est pas ça. En plus, la rivalité historique des filles, c’était contre Juvisy. Et aujourd’hui, c’est un peu plus Paris.

Qu’est-ce qu’on peut souhaiter au Kop Fenottes 69 ?

Sylvain : Qu’on puisse continuer le plus longtemps possible en espérant qu’on intéressera et qu’on ramènera un maximum d’adhérents. Plus on sera, mieux ce sera. Pour l’instant, on encarte toutes les semaines. On n’a pas encore fait de campagne de recrutement, mais le bouche-à-oreille a très bien marché. L’idée, c’est d’être assez nombreux pour être en place dans quatre ans pour la Coupe du monde. Ce sera chez nous, avec des joueuses à nous, donc on se doit d’être présents et actifs.
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