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Baiona FC, le Kop du bonheur

Par Tom Binet
Baiona FC, le Kop du bonheur

Samedi, le Baiona FC, club amateur en D2, va mettre le boxon pour la fête du foot amateur. Au programme : un KaraoKop, concours entre trois différents kops de supporters de clubs du coin, en marge du match de leur équipe B face à Caresse Salies. Chants, tambours et fumigènes... Ces derniers seront départagés par un jury qui comprendra notamment l'ancien seconde ligne de l'Aviron bayonnais Rob Linde.

Des banderoles accrochées tout au long du rectangle vert, une main courante noyée sous les fumigènes, des joueurs qui viennent saluer plusieurs dizaines de fans en train de chanter à pleins poumons… La scène se déroule le 29 août dernier au stade Didier Deschamps. Pour son retour sur les terrains après un an et demi de pandémie, le Baiona FC vient de remporter son premier tour de Coupe de France contre Pau Bourbaki. Une vieille habitude pour ce petit club du Pays basque et ses supporters, présents à chaque match pour pousser derrière les siens. « À l’occasion du Vrai Foot Day, on a voulu mettre en avant notre kop », détaille Jon, membre du club, jamais le dernier à souligner l’importance des supporters dans la vie du club : « On n’a pas un grand niveau sur le terrain, mais en dehors on ne peut pas se plaindre de ne pas avoir de kop. Pour tous les matchs, on a des supporters qui viennent. » Pour certains matchs à domicile, l’affluence peut dépasser les 100 personnes, venues donner de la voix et aider l’équipe et son emblème, le moustique, en toutes circonstances.

« Et si on montait un kop ? »

« Au départ, c’est une bande de potes, on se croisait aux matchs de l’Aviron bayonnais. En 2016, ils ont commencé en championnat, et là, j’ai dit : « Et si on montait un kop ? » Je suis batteur, donc j’ai amené ma grosse caisse. À partir de là, j’ai fait presque tous les matchs », replace Lolo la grosse caisse, comme il se décrit lui-même. Batteur, fan de rock et de métal, ce dernier ne raterait un match du Baiona FC pour rien au monde. « Je fais même tout seul certains déplacements avec les gars du club. C’est des potes, j’adore aller gueuler pour eux. » Mais ce fan des Girondins de Bordeaux n’est pas le seul. « C’est un club d’amis qui a eu du mal à se faire une place dans cette ville de rugby. Pour la création, on s’y est tous mis, rejoue Marion, elle aussi membre du kop depuis la première heure. À partir du moment où on a pu jouer, on avait déjà un gros groupe de supporters. À l’époque, on jouait sur un terrain coincé entre une voie de chemin de fer et un fleuve, et on a fait vivre cet endroit. »

Pour sa part, Gringo est un habitué du virage sud du Matmut Atlantique et des Ultramarines. « Ça fait du bien d’avoir un club qui défend ces valeurs de foot populaire, se réjouit-il. La première bâche qu’on a faite, on a écrit « You’ll Never Walk Alone » en basque. Un événement un peu fondateur dans l’histoire du kop, c’est la finale de Coupe d’Argains il y a quelques années. On se pointe dans le bled trois jours à l’avance à faire des drapeaux. On met un boxon de dingue, les gens nous regardent avec des yeux ahuris. Pour les joueurs, il y a un côté un peu gladiateur. » Un contexte qui a séduit ce travailleur du social : « C’est plus prégnant que quand tu vas voir un match professionnel en virage. Tu sens que les mecs se transcendent pour ce qu’il se passe en tribunes, ce qui n’existe plus vraiment dans le foot pro. » Sur le terrain chaque week-end, Jon abonde : « Tu joues un match, t’as ta propre chanson, imagine ce que c’est. Premier ballon que tu perds… Tu ne peux pas tricher. On va souvent chercher des résultats en fin de match, et le kop, ça y fait. »

« Il n’y a pas de frontières entre les joueurs et le kop »

C’est là la principale particularité du Baiona FC : l’ambiance et la proximité au sein du club. « Le Baiona a son identité propre, c’est comme un club de quartier. Certains s’en moquent du foot, mais viennent du fait de l’identité forte, qui est contagieuse, reprend Gringo. De fait, notre culture populaire est métissée, antiraciste, antisexiste, antihomophobie. Il n’y a pas de frontières entre les joueurs et le kop. » Il y a quelques années, le club a même tenté de se mobiliser pour l’un des siens. « On a fait une campagne pour un joueur, Matar, qui est sénégalais. Il était reparti au Sénégal et n’a pas pu revenir, faute de visa. On s’est tous bougés pour essayer de lui trouver un boulot pour qu’il puisse revenir. »

Une identité défendue par un club également à l’origine d’un festival de musique, les « Tontons Bestak » , et qui espère bientôt pouvoir monter une section féminine. « On a vraiment de plus en plus de femmes, y compris au sein du kop. Parfois, ce sont les compagnes de joueurs, mais il y a de plus en plus de femmes qui viennent juste par amour du foot, qui voient que c’est un club au fonctionnement vraiment horizontal », détaille Marion, qui a également rencontré son compagnon au sein du kop. Gringo : « Les gens viennent, on ne va pas les laisser le cul assis à discuter pendant un match, on va les pousser. Si c’est ce qu’ils veulent, ils vont le faire, mais ils vont forcément être stimulés et pris par l’engouement. Le rituel, c’est : tu viens au match avec tes bières, tout le monde tape dedans, et après, on essaie de se retrouver en ville avec les joueurs. »

Une folie qui se propage même sur les routes de la région, au fil des déplacements des deux équipes seniors que compte le club. « Les gens en face hallucinent, on arrive avec tout le monde qui porte le maillot, les banderoles… On a plusieurs personnes qui font de la musique, des chants, dont certains personnalisés pour tous les joueurs », s’extasie encore Marion. Le tout dans le respect de l’adversaire, bien sûr. « Jusqu’à présent, ça a toujours très bien réagi en face. On n’est pas des bisounours non plus, on n’est pas bienveillants tout le temps. Quand ça chauffe un peu sur le terrain, on défend nos gars. Il peut y avoir quelques noms d’oiseaux, mais toujours dans le respect de la convention de Genève, rigole Gringo. Il n’y a jamais eu de mauvaise réaction, tous les retours des clubs sont positifs. »

Un engouement grandissant

Mieux : malgré un an et demi sans compétition pour le football amateur, la pandémie n’a pas freiné la passion autour du Baiona FC. Au contraire, la dynamique est repartie de plus belle depuis le début de saison. « Plus ça va, plus il y a de monde, on est en famille. Dans certains bars, tu vas rencontrer des gens qui se ressemblent, donc du coup de fil en aiguille… T’aimes pas le foot, mais c’est pas grave, viens voir ! », s’exclame Lolo, ravi de voir de nouvelles têtes venir pousser derrière les joueurs.

La période du confinement n’a pour autant pas été facile à gérer pour le club. « On a mis en place la Routourne de la fortune, un jeu en visio pour s’affronter sur des matchs de culture générale de foot, décrit Jon, fier de son invention. Tous les lundis et les jeudis soir, on se connectait pour jouer ensemble. On a fait jouer le président du district, qui s’est connecté un soir avec l’ancien Monégasque Dado Pršo. » Un autre spécialiste des affluences endiablées de quelques centaines de personnes.

Pour retrouver le programme intégral du Vrai Foot Day 2021, c’est ici.

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Crédit photos : Margot Loustau, Baiona FC

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