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Axel Witsel : « À Dubaï, j’ai fait un mini-foot avec Zidane et ses kids »

Propos recueillis par Martin Grimberghs et Émilien Hofman
Axel Witsel : «<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>À Dubaï, j&rsquo;ai fait un mini-foot avec Zidane et ses kids<span style="font-size:50%">&nbsp;</span>»

Pièce maîtresse du 11 de base de Marc Wilmots, Axel Witsel a des origines françaises grâce à son père, né en Martinique. Rencontre avec le paisible milieu de terrain fan de Zidane et... de Nicolas Anelka.

Ton père est originaire de Martinique, un département de France. Tu aurais donc pu être un Bleu, mais tu n’as jamais voulu, c’est ça ?

C’est pas que je n’ai jamais voulu… C’est vrai que grâce à mon père, j’aurais pu jouer pour la France, mais je suis né en Belgique, j’ai ma famille et tous mes amis là-bas, je suis belge avant tout. En plus, je n’ai eu aucun signe de la France pour évoluer en équipe nationale.

Tu penses que tu as quand même un petit côté français ?

Plutôt un côté martiniquais : quelqu’un de posé, tranquille, qui ne se prend pas la tête. Ça doit être mes origines.

Tu as aussi repris le geste d’un Français quand tu marques un but…

Oui, celui de Nicolas Anelka.

Qu’est-ce qui te plaisait chez lui ? Vous n’avez pourtant pas le même tempérament…

Non non, on n’est pas du tout les mêmes. Mais quand j’étais petit, je regardais tous les matchs de la France avec mon père et j’ai aimé la génération Anelka-Zidane. Le geste que l’attaquant faisait me plaisait, donc je l’ai reproduit.

Tu l’as cité, ton idole, c’était Zidane, que tu as fini par rencontrer en 2013. T’étais déstabilisé ou pas ?

Non, je n’étais pas stressé. Pour moi, c’est mon idole, ça a été un joueur fantastique, un des meilleurs du monde. Mais ça a été un plaisir de pouvoir le rencontrer et de pouvoir jouer au « mini-foot » avec lui. On était en vacances à Dubaï et on a fait un petit match tranquille : ses kids et lui jouaient ensemble, moi, j’étais dans l’autre équipe. C’était magnifique de jouer au ballon avec lui.

En 2008, Zidane était venu remettre le Soulier d’or (récompense au meilleur joueur de l’année civile en Belgique) à Steven Defour quand vous étiez encore au Standard de Liège. Toi, tu avais eu droit à Didier Deschamps un an plus tard, comment se passent les contacts à ces moments-là ?

C’est un honneur de recevoir une telle récompense par Didier Deschamps, même si Zidane, ça reste Zidane. Le jour même, on était tous surpris, personne ne s’attendait à voir Zidane ou Deschamps débarquer pour remettre un trophée.

C’est encore une fois les bonnes relations de Luciano D’Onofrio qui ont permis d’amener de telles stars au Standard…

Je pense que tout le monde n’est pas capable de ramener de tels joueurs en Belgique.
Mais si Defour n’a eu aucun contact de la part du Standard au moment où il voulait revenir en Belgique, que peut-il faire d’autre que signer à Anderlecht, le garçon ? Pas grand-chose malheureusement.

Ce France-Belgique, bien qu’amical, est important pour tout supporter. Toi, tu le vois comment ?

C’est toujours un peu spécial pour moi, vu les origines de mon père. C’est un match particulier que je suis toujours content de jouer, c’est déjà le troisième d’ailleurs. Je pense que mon père va devoir se lever deux fois devant la télé pendant les hymnes nationaux (rires).

Après les deux derniers 0-0 entre les voisins, c’est important pour la Belgique de gagner ce match-ci ?

On sait que ça ne va pas être un match facile. Les Français ont vraiment une bonne équipe, ça reste une grande nation. Mais avec l’équipe qu’on a, on peut facilement faire la différence. Ça va être un bon match amical…

Après cette rencontre, est-ce que l’idée de venir en France en 2016 pour tout gagner trotte dans la tête des Diables rouges ?

C’est vrai qu’on a fait un bon Mondial, même si on en garde un petit goût amer parce qu’on aurait pu faire mieux contre l’Argentine, on aurait pu aller plus loin. Maintenant on ne se dit pas : « Dans un an, on va aller en France et on y gagnera le championnat d’Europe. » On va continuer comme on l’a toujours fait, en prenant match par match : déjà on veut bien sûr absolument se qualifier, eh bien on va se qualifier. Mais il y a encore d’autres grandes nations, il ne faut pas l’oublier, je crois qu’il va donc falloir qu’on reste les pieds sur terre et on ira le plus loin possible.

Comment tu te positionnes par rapport à l’arrivée de Steven Defour à Anderlecht, ton ancien capitaine au Standard…

Moi, en Belgique, c’est le Standard et puis basta. Mais pour l’instant, je ne me dis pas que je reviendrai en Belgique. Je n’en ressens pas l’envie, et l’objectif, c’est de pouvoir terminer ma carrière dans un club du top. Après, pour ce qui est de Steven, on l’a un petit peu charrié en équipe nationale, mais voilà, chaque joueur doit faire sa carrière comme il le sent. C’est dommage d’être parti là-bas, parce qu’on a passé vraiment de super années au Standard, mais c’est le foot, c’est comme ça. Et puis je n’en sais rien, mais s’il n’a eu aucun contact de la part du Standard au moment où il voulait revenir en Belgique, qu’est-ce qu’il peut faire d’autre le garçon ? Pas grand-chose malheureusement.

Tu as été choqué par le tifo anti-Defour déployé par les Ultras rouches ?

J’en pense qu’on en a fait un peu trop avec ce tifo, sans doute à cause des attentats à Paris. Maintenant, quand je l’ai vu, je me suis dit qu’ils y avaient été un peu fort, mais je ne me suis pas non plus trop attardé là-dessus. Je pense que si ça a fait tant de bruit dans les journaux, c’est parce qu’il faut vendre. Des histoires pareilles, c’est avant tout du bonheur pour les journalistes.

On parle beaucoup d’un éventuel départ de Marc Wilmots depuis quelques jours en Belgique ?

Je ne peux pas m’exprimer aujourd’hui par rapport à Wilmots, je pense que l’occasion nous sera donnée dans les jours qui viennent.

Il y a un style d’entraîneur qui te convient mieux qu’un autre ?

Mon père m’a toujours appris que peu importe l’entraîneur et mes rapports avec lui, il fallait essayer de prendre ce qu’il y a de positif chez chacun. C’est ce que j’ai toujours fait et je pense que cela m’a servi. Après, ben je suis quand même obligé de citer Michel Preud’homme. Si j’ai presque 10 ans de carrière et que je joue au Zénith, c’est aussi grâce à lui parce que c’est lui qui m’a lancé et m’a donné la confiance. Si je dois faire un clin d’œil à quelqu’un, c’est à Michel Preud’homme.

Propos recueillis par Martin Grimberghs et Émilien Hofman

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