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Atlético-Chelsea : silence, la fusée Timo Werner s’apprête à décoller

Par Florian Cadu
Atlético-Chelsea : silence, la fusée Timo Werner s’apprête à décoller

Meilleur depuis l'arrivée de Thomas Tuchel alors qu'il a déçu depuis son transfert à Chelsea, Timo Werner a l'occasion de véritablement décoller contre l'Atlético de Madrid lors du huitième de finale aller de Ligue des champions. Encore faut-il que l'attaquant allemand supporte la pression, se montre efficace et s'adapte au combat physique proposé.

Une course d’élan, un penalty repoussé par les gants de Simon Sluga et un visage dissimulé sous le col du maillot. Il y a un mois, le 24 janvier dernier, le moral de Timo Werner se situait au niveau des pâquerettes. Sur le pré de Stamford Bridge, l’attaquant voyait encore le bruit du tremblement de filets se refuser à lui devant le modeste Luton Town au quatrième tour de FA Cup, alors que son collègue Tammy Abraham fanfaronnait avec un triplé. Pourtant, tout n’était pas à jeter : Chelsea obtenait sa qualification, et l’Allemand s’était montré très présent (en étant impliqué sur l’ouverture du score et en obtenant le péno, notamment). Mais la confiance n’était pas là, Frank Lampard se disait peu satisfait de son rendement, et les mauvais résultats du club londonien n’arrangeaient rien.

Une trentaine de jours plus tard, les choses se sont (un peu) améliorées. En l’espace de quatre semaines, Thomas Tuchel (qui a débarqué le 26 janvier) a redonné de la confiance aux Blues en recuisinant des ingrédients parfois aussi ennuyants qu’efficaces (assise défensive stable, 3-4-3 sans folie, mais rassurant, réalisme dans les deux surfaces, maîtrise du ballon). Si bien qu’à l’heure de rencontrer l’Atlético de Madrid en huitième de finale aller de Ligue des champions, le bilan comptable est de nouveau positif : cinq victoires pour aucune défaite, deux nuls et deux buts concédés. Alors forcément, l’ancien de Leipzig – titulaire indiscutable sous les ordres du nouvel entraîneur – se sent mieux.

« Ça m’a aidé que quelqu’un me crie dessus en allemand ! »

« L’arrivée de Tuchel ? C’est un très bon gars, il a une réelle idée du football que nous devons jouer, et ça m’a aidé que quelqu’un me crie dessus en allemand ! a d’ailleurs rapidement déclaré Werner, à qui la langue de Goethe manquait. Même si je travaille beaucoup mon anglais, je ne pouvais pas toujours m’exprimer comme je le voulais et je devais faire attention à ne pas me tromper. Maintenant, plus de problème, et on se sent presque chez soi. » Sur le terrain, son rôle a également évolué au moment du changement de coach. Régulièrement utilisé au poste d’avant-centre par Lampard, l’international (35 sélections, 15 buts) préfère les choix de son compatriote qui a su le désaxer sans l’isoler : « Je joue désormais comme une sorte de numéro 10 à gauche, mais pas comme un ailier. Donc j’ai plus d’espace pour mes courses et je peux me placer derrière le buteur ou avec un vrai numéro 10 à mes côtés qui joue comme un deuxième attaquant, c’est idéal pour moi. » Plus épanoui dans le système de l’ex-coach du Paris Saint-Germain, le joueur de 24 ans l’est aussi sur le plan statistique puisqu’il est impliqué sur quatre réalisations (un but, deux passes décisives et un penalty essentiel provoqué lors de la victoire sur la plus courte des marges contre Tottenham) lors des quatre dernières rencontres, contre neuf (quatre caramels, cinq assists) en dix-huit journées avec le technicien anglais. Soit une capacité à être décisif toutes les 86 minutes, contre une toutes les 155 minutes sous l’ère Lampard.

Cette embellie reste bien entendu à confirmer dans le temps, d’autant qu’elle n’a pas non plus transformé le Werner de Chelsea en Werner de Bundesliga, celui qui plantait 28 buts rien qu’en championnat la saison dernière. Mais si le bonhomme semble aller mieux, il le doit aussi au temps qu’il lui a fallu pour s’adapter. Car le garçon, comme il le rappelle lui-même, a eu énormément de mal à s’acclimater au foot britannique : « Au début, je pensais que je pouvais continuer à faire ce que je savais faire ici. Mais au cours des derniers mois, j’ai été ramené sur terre. En Angleterre, il n’y a jamais de jeu tranquille. Les joueurs mesurent 1,90m, sont physiquement brutaux et très rapides, y compris les défenseurs. Voir le niveau de l’intensité en Premier League, c’est impressionnant. Elle est différente de la Bundesliga. C’est plus dur que ce que je pensais, les contacts sont plus sévères. Je le savais, mais je ne pensais pas que c’était à ce point-là. » Il faut ajouter à cette dimension physique le poids de la pression, pour un renfort acheté près de 60 millions d’euros qui n’a jamais connu de quarts de finale de C1 (il était déjà vendu lorsque Leipzig s’est qualifié pour le dernier carré contre l’Atlético et a rejoint le PSG l’année dernière) et qui n’avait par exemple pas supporté le bruit du public de Beşiktaş en octobre 2017.

Des chiffres pas si mauvais

Cependant, Werner ne s’est en réalité pas montré aussi mauvais que ce que les nombreuses critiques ont pu laisser entendre. Même avec Lampard, et même s’il a passé quatorze longues rencontres sans tromper un portier entre mi-novembre et début février, le natif de Stuttgart a toujours représenté l’homme le plus dangereux de sa bande (avec Hakim Ziyech, quand le Marocain est disponible) selon les chiffres du New York Times. Lesquels montrent que sa réussite aux expected goals (probabilités de marquer un but pour chaque tir tenté) a drastiquement chuté par rapport à l’année dernière, mais qu’il est aussi beaucoup moins bien servi en Angleterre qu’en Allemagne (une occasion toutes les 36 minutes à Chelsea contre 25 minutes en moyenne durant les trois saisons précédentes) et qu’il touche 15 à 20 % moins de ballons dans le dernier tiers du terrain.

N’empêche que s’il veut prouver qu’il s’est définitivement acclimaté à Londres, Werner va devoir retrouver son efficacité. Celle-là même qui faisait de lui un crack, et qui a poussé ses dirigeants actuels à lui offrir un salaire hebdomadaire de presque 200 000 euros pour en faire le footballeur le mieux rémunéré du club. Face aux Colchoneros, le défi physique sera grand et la pression au rendez-vous. Mais au moins, les invectives des supporters adverses ne couvriront pas les hurlements de son entraîneur dans sa langue d’origine.

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Par Florian Cadu

Propos de TW tirés de Kicker, du site officiel de Chelsea, de BBC Sport et de conférences de presse.

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