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Athlético Marseille : plus dur est le rebond

Par Florian Lefèvre et Mathieu Rollinger, à Marseille
Athlético Marseille : plus dur est le rebond

Hier aux portes de la Ligue 2, Consolat, qui s'appelle désormais Athlético Marseille, n'est même plus le deuxième club marseillais (c'est Endoume) depuis sa relégation administrative en National 3 l'été dernier. Dimanche, l'Athlético (avec un h!) va affronter le Stade rennais en 16es de finale de la Coupe de France.

Au printemps 2016, la montée en Ligue 2 leur est passée sous le nez. Le Groupe sportif Consolat, alias Marseille Consolat, a terminé 4e de National avec un point de retard sur Amiens, 3e, et quatre sur le RC Strasbourg, le champion. Et le pire, c’est que les Marseillais ont concédé trois défaites lors des quatre dernières journées de la saison ! La suite, c’est une propulsion sur la Lune pour les uns et une lourde chute pour les autres. D’un côté, Emmanuel Bourgaud a fait rugir les supporters amiénois, Amiens est monté en Ligue 1 pour la première fois de son histoire et s’est maintenu dans l’élite. De l’autre, Consolat a raté une deuxième fois la montée en L2 à un point près (plus exactement les barrages d’accession), a été relégué sportivement en National 2, puis administrativement en National 3.

Avec sa seule tribune latérale qui regarde l’autoroute A7, La Martine est un stade municipal tout ce qu’il y a de plus sommaire. Les vestiaires sont encore peints en vert et jaune de Consolat. Pourtant, depuis un an et demi, l’équipe joue en bleu et s’appelle désormais Athlético Marseille. En prenant le nom de la ville, le club – qui avait été créé en 1964 par des habitants de la cité de Consolat, au nord de Marseille – veut être inclusif avec tout le reste de la cité phocéenne. S’appeler l’Athlético marque aussi, comme l’indique le site du club, un désir de « cohabiter avec un autre club historique dans une même ville » , sur le modèle de l’Atlético de Madrid.

Avec l’appui de Cyril Hanouna et René Malleville

Crédible ? Un changement de nom avec un h qui fait tache… plus une nouvelle identité visuelle annoncée à grand renfort de Cyril Hanouna et René Malleville… Au mieux, ça fait sourire, au pire, ça paraît ridicule. Interviewé par le site Actufoot fin 2018, José Anigo sortait la sulfateuse. « Je ne vois pas l’intérêt d’avoir changé le nom du club. D’abord parce que Consolat, c’est Consolat. Et ensuite, parce que ce qu’ont construit Jean-Luc Mingallon, Fathi Ben Moussa et Marc De Costanzi, ce n’est pas rien. Moi, j’ai grandi avec eux et je sais ce que ça représente. Dans ce club, il y avait leur sueur, leur travail, leur énergie, leur cœur.(…)Ils n’ont pas conscience de ce qu’est ce club. »

Dans ce projet Athlético Marseille, il y a deux figures de l’OM que José Anigo connaît bien : Souleymane Diawara, investisseur et conseiller du président, et Mamadou Niang, ex-entraîneur adjoint devenu cette saison directeur sportif. « Cette phrase de José, je la prends comme « peut-être que Mamad et Souley ont voulu bien faire, mais qu’ils n’ont pas pris conscience du niveau de difficultés qu’ils allaient rencontrer« . Et il n’a pas tout à fait tort » , reconnaît humblement Niang dans un petit bureau du club.

Une délocalisation à Fos-sur-Mer pour affronter Rennes

L’été dernier, l’Athlético a donc été relégué en National 3 par la DNCG. Selon L’Équipe, le rapport de la commission d’appel de la DNCG n’indiquait « aucune marge de manœuvre au niveau de son plan de trésorerie » pour la saison en cours, ainsi qu’une baisse drastique de ses charges de près de 30 % cette saison. En septembre, le directeur sportif Djamal Mohamed (remplacé par Niang, donc) est parti de son côté pour « raisons personnelles » .

C’est dans ce contexte branlant que l’entraîneur Farid Fouzari a repris les rênes de l’équipe, en conservant environ la moitié de l’équipe de la saison précédente. Et se retrouve aujourd’hui à préparer un 16e de finale de Coupe de France – qui va se disputer à Fos-sur-Mer alors qu’il était d’abord annoncé à Aix-en-Provence – contre le tenant du titre rennais, après une victoire 2-1 contre Rodez, au tour précédent, à La Martine. « Ce n’est pas parce qu’on a battu Rodez qu’on a des joueurs de Ligue 2, prévient le coach, qui a déjà connu deux finales de Coupe de France en tant qu’adjoint à Sedan. Il y a quelques semaines, on a pris un coup de bambou contre Balagne (en Haute Corse, N.D.L.R.), chez le dernier. On est passé à côté (défaite 4-1). »

Niang : « Certains m’appellent grand frère ou papa »

En championnat, l’Athlético est actuellement deuxième de son groupe de N3, un point derrière Istres, mais avec un match en retard. Remonter en National 2, voilà la préoccupation du club. Alors, quand on a connu le stade Vélodrome plein et la Ligue des champions, qu’est-ce qui vous motive le matin pour assister à l’entraînement d’une équipe semi-professionnelle sur le synthétique de la Martine, où les cerceaux et les piquets sont trimbalés dans un caddie de supermarché ? « Je me suis lié d’affection pour ces gamins, répond Niang. Certains m’appellent grand frère, d’autres m’appellent papa, alors que je ne suis pas vieux, je n’ai que 40 ans. »

Mais il est intimement lié à la ville depuis ses cinq saisons à l’OM, entre 2005 et 2010. L’ancien attaquant se souvient de ces moments privilégiés partagés à l’époque avec Franck Ribéry chez « des gens des quartiers » , à boire le thé ou manger un couscous. « On passait du temps avec eux, on jouait aux cartes… Avec Franck, on n’avait peut-être pas conscience qu’on était à l’OM au départ, de l’aura que ça représentait ici. Avec le temps, on a compris. Quand ils voyaient arriver des joueurs pros de l’OM, ça brisait des barrières. Et aujourd’hui, je suis plus proche de certaines de ces personnes que de certains partenaires à l’OM. »

Le spectre de la DNCG

Sander Benbachir fait partie de cette génération qui a grandi en célébrant les buts de Niang. Aujourd’hui, l’attaquant de l’Athlético reçoit des conseils de son idole. « L’appel que j’ai fait sur le but que je marque contre Rodez, c’est parce que c’est lui qui m’a dit de faire des appels tranchants. Je pense que c’est grâce à lui que j’ai marqué » , assure le Marseillais de naissance. Ce dimanche après-midi, au Stade Parsemain de Fos-sur-Mer, Niang aura « les mains moites » et « la boule au ventre » en regardant jouer Benbachir et sa bande face au Stade rennais. « J’ai plus de pression quand je les regarde jouer que lorsque j’étais à leur place » , confie l’homme aux 100 buts sous le maillot olympien.

Sauf que, contrairement à ce qu’on pourrait penser en regardant TF1, le « grand frère » ne résout pas tous les problèmes. Le week-end dernier, le site Actufoot annonçait que l’Athlético Marseille était menacé d’une relégation en Régional 1. Une information démentie par le président du club, Karim Aklil, dans un communiqué. Mais on attend encore le communiqué du club pour savoir d’où sort ce h dans Athlético.

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Par Florian Lefèvre et Mathieu Rollinger, à Marseille

Propos recueillis par FL et MR.
Photos Iconsport et MR.

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