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Après l’humiliation du Bayern Munich, Niko Kovač prend la porte

Par Florian Cadu
Après l’humiliation du Bayern Munich, Niko Kovač prend la porte

Un an et demi après sa nomination sur le banc du Bayern Munich, Niko Kovač n'est plus l'entraîneur du club bavarois. La faute à l'humiliation du week-end subie sur la pelouse de l'Eintracht Francfort ce samedi et des résultats peu reluisants depuis le début de la saison, mais aussi parce que le Croate n'a jamais réellement convaincu chez l'ogre allemand. Qui ne lui a, malheureusement, jamais offert une véritable confiance.

C’est un dimanche étrange qu’ont vécu les adorateurs du Bayern Munich. Sûrement pas encore remis de la claque monumentale reçue la veille sur la pelouse de l’Eintracht Francfort (une sévère défaite 5-1), les fans ont d’abord dû essayer d’oublier leur gueule de bois en ayant à l’esprit la fausse rumeur que Niko Kovač serait l’entraîneur de leur équipe favorite pendant encore au moins une semaine. Dans les médias, il se disait en effet que les dirigeants du club souhaitaient accorder au Croate – qui s’est occupé de la séance des joueurs, au matin – un package de sursis comprenant une réception de l’Olympiakos Le Pirée en Ligue des champions et un choc contre le Borussia Dortmund en Bundesliga à l’Allianz Arena. Les décideurs auraient notamment pensé que le moment n’était pas (encore ?) adéquat pour le changement, au regard des gros événements à venir. Mais finalement, rien de tout ça n’était réel.

En tout cas, au moins une des deux parties n’était pas en accord avec ce plan. Car en cette fin de week-end, les supporters ont appris que le coach arrivé durant l’été 2018 venait de prendre la porte. L’information est sortie des colonnes de Bild, et a rapidement été suivie par une confirmation de l’entité elle-même via un communiqué de presse. Sur le papier, il s’agirait d’une démission. « Je pense que c’est la bonne décision pour le club en ce moment. Les résultats, ainsi que la manière dont nous avons joué pour la dernière fois, m’ont amené à prendre cette décision. Mon frère Robert et moi-même remercions le Bayern pour la dernière année et demie. Je souhaite le meilleur au club et à l’équipe » , a d’ailleurs écrit le technicien, laissant les clés de manière sûrement provisoire à l’un de ses adjoints, Hans-Dieter Flick.

Coupe pleine

L’humiliation reçue en championnat a évidemment constitué la dose de gaz en trop, mais elle n’a provoqué que le saut d’un bouchon déjà fortement sous pression. La liqueur que sert le Bayern depuis le début de l’exercice ressemble en effet davantage à de la piquette qu’à un grand cru, et l’étiquette de géant ne pouvait faire illusion plus longtemps sur le contenu de la bouteille. Avec quatre points maigrichons glanés sur les quatre dernières journées, Munich réalise son plus mauvais début de championnat depuis bien longtemps. La faute à Kovač, autant qu’à ses joueurs.

Si lui et ses désormais ex-poulains auraient pu renverser la situation, comme ils l’ont fait l’année dernière avec un duel à distance remporté contre Dortmund et un doublé national, la fracture semblait trop profonde pour que le mariage continue. Surtout qu’Uli Hoeneß, qui avait milité pour sa venue en remplacement de Jupp Heynckes pendant que Karl-Heinz Rummenigge faisait de Thomas Tuchel son choix numéro un, va lui aussi s’en aller dans quelques jours. Autant dire que le nombre de ses soutiens à l’intérieur de la structure diminuait progressivement…

Une mission difficile à porter, surtout sans soutien

En vérité, le Bayern – qui n’a pas progressé dans le jeu depuis le départ d’Heynckes, et se cherche toujours une vraie solidité – a sans doute constitué une marche trop haute pour un tacticien de 48 balais qui n’a connu que… Francfort, comme équipe de club à diriger. Mais l’autre réalité, c’est aussi que Kovač n’a jamais vraiment été mis en confiance ou dans de bonnes dispositions pour réussir son exigeante mission. Dès son premier pas en Bavière, ses capacités à tenir la barque munichoise ont été questionnées et le mot « licenciement » a été évoqué à chaque performance décevante. Les joueurs eux-mêmes, dont le métier impose normalement un certain respect de la hiérarchie, se sont régulièrement permis de le critiquer ou de sous-entendre sa mauvaise gestion de la situation en raison de leur statut de cadre remis en cause par la rotation.

Ce genre de comportements a démarré avec James Rodríguez, qui aurait balancé un « Nous ne sommes pas Francfort, ici ! » dans les vestiaires. D’autres ont embrayé, comme Robert Lewandowski critiquant la tactique de son supérieur après un huitième de finale de C1 perdu contre Liverpool ( « Nous avons joué trop défensivement, nous ne sommes pas allés vers l’avant et nous avons pris peu de risques à domicile. En Ligue des champions, il faut prendre des risques et nous ne l’avons pas fait » ) ou… la femme de Thomas Müller, appelant à l’entrée de son mari sur les réseaux sociaux. Manuel Neuer en a même rajouté une couche juste après l’ultime revers, considérant que « joueurs et entraîneur » devaient se bouger. Dans ces conditions, le Monsieur a toujours eu du mal à se sentir soutenu et a préféré vider son casier. Place à qui, maintenant ?

Par Florian Cadu

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