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Anthony Lopes, comme un symbole

Par Mathieu Rollinger
Anthony Lopes, comme un symbole

Alors qu'il était un des rares joueurs à tenir la barque lyonnaise dans cette période houleuse, le nouveau capitaine Lopes a signé le geste achevant le chef-d'œuvre de mauvais goût des siens : une bonne relance à la main dans les pieds de l'adversaire, histoire de remettre une couche de risible dans cette soirée affreuse. Dur pour un garçon qui n'était pas habitué à lâcher les siens.

C’est souvent ainsi que les sociologues de comptoir présentent le paradoxe d’être un binational : se sentir étranger à la fois dans son pays de résidence et dans celui de ses origines. Anthony Lopes, lui, est né à Givors, dans l’agglomération lyonnaise, et a toujours été fier de son sang portugais. Cependant, au moment de se déplacer avec l’OL sur la pelouse du Benfica, le gardien ne savait plus trop d’où il était. Alors qu’il avait dû s’infliger une partie horrible sans vraiment toucher un ballon — ne pouvant rien sur l’ouverture du score de Rafa Silva —, c’est pourtant lui qui a définitivement coulé tout un collectif qui avait péniblement ressorti la tête de l’eau pour égaliser. Une relance à la main complètement hasardeuse – réalisée avec autant de précipitation que lorsqu’il s’agit de s’emparer d’un pétard à Saint-Symphorien – à destination de Lucas Tousart qu’a intercepté Pizzi (masqué par l’arbitre de la rencontre ?) avant d’envoyer des 25 mètres ce ballon dans le but vide… Terriblement cruel pour un homme qui était un des rares Lyonnais qui pouvaient se regarder dans une glace dans ce début de saison catastrophique, mais aussi un garçon qui avait à cœur de soigner ses retrouvailles avec son pays.

Oh pétard !

Les émotions pour lui étaient forcément intenses à l’heure de retrouver le Stade de la Luz. « Ce sera un peu spécial de revenir jouer au Portugal pour un match de Ligue des champions, affirmait-il mardi. Le stade, je le connais très bien ainsi que quelques joueurs en face, mon avis sur eux sera à prendre en compte. » Pour le coup, Anthony Lopes connaissait surtout l’enceinte lisboète depuis le banc de touche, honorant chacune de ses sept capes avec la Seleção dans un autre stade du Portugal ou à l’extérieur. Depuis 2017, le Lyonnais a pris ses distances avec l’équipe nationale, d’un commun accord avec Fernando Santos. « Il a demandé à être dispensé, en raison d’une question sérieuse qui ne regarde que lui et sa famille, expliquait le coach champion d’Europe 2016.J’ai très bien compris ses raisons et je n’en parlerai plus. » Ce soir, il y a tout de même fort à parier qu’il aurait préféré resté inaperçu dans cette immense arène, s’il souhaite retoquer un jour aux portes de sa sélection. Qu’importe si ses concurrents, Rui Patrício (31 ans) et Beto (37 ans), sont plus vieux que lui ou que José Sa est un exilé n’ayant jamais percé à Porto, le Lyonnais de 29 ans a perdu cette fois d’énormes points dans sa quête de légitimité au Portugal.

Capitaine boulette

Pourtant, Lopes le jurait : il était à Lisbonne pour les seuls intérêts de son club de toujours, encore en bonne position en Ligue des champions malgré le marasme en championnat. « Je suis concentré sur l’OL, ce n’est pas le moment de parler de la sélection » , clarifiait-il. Et pour cause, les Gones viennent tout juste de rouvrir un chantier après la tempête Sylvinho, avec Rudi Garcia en nouveau contre-maître. Et le nouvel entraîneur de l’OL était justement en quête de ses patrons. « Je dois encore apprendre du club et des joueurs, savoir quels sont les leaders, lançait-il en conférence de presse. Anthony Lopes sera mon capitaine. » Un choix censé décharger Jason Denayer de ce fardeau, mais aussi donner du crédit à un joueur emblématique qui, d’après Garcia lui-même, l’a aidé à entrer dans ses fonctions et qui, par son poste, porte naturellement de lourdes responsabilités. Anthony Lopes n’étant clairement pas coutumier de bourdes comme celles de mercredi, cette cagade sonne vraiment comme un dernier coup de bambou sur la tête de Lyonnais déjà bien sonné. Et c’est la main sur le cœur, le regard perdu vers le parcage visiteur, qu’il a adressé ses premières excuses. Le Portugal, lui, attendra avant de revoir le vrai Anthony Lopes.

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