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André-Pierre Gignac : « Les Jeux olympiques, c’est mon enfance »

Propos recueillis par Clément Gavard
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De retour sous le maillot bleu cinq ans après à l'occasion des Jeux olympiques, André-Pierre Gignac était présent en visioconférence de presse ce jeudi midi à quelques jours du départ du groupe de Sylvain Ripoll en Corée du Sud. L'attaquant de 35 ans, souriant et déterminé, a parlé du prestige des JO, de son statut de cadre au sein d'un effectif jeune, de son expérience au Mexique, et bien sûr de cette frappe sur le poteau qui aurait pu faire de lui un héros national un soir de juillet 2016.

Quel a été le processus pour votre intégration dans ce groupe pour les Jeux olympiques ? Votre nom a été l’un des premiers cités à l’époque.Ça remonte à janvier-février, le coach m’a appelé et m’a fait part de son intérêt pour me voir présent dans la liste élargie. Il voulait connaître mes attentes, mon envie… Quand on sait que la France n’a pas participé aux JO depuis 1996, qu’on a 35 ans, et qu’on n’est pas retourné en équipe de France depuis quatre ans (sa dernière sélection remonte au 10 octobre 2016, NDLR), on est forcément excité par une telle perspective. On est comme un fou. Mais comme ce n’était pas officiel, je ne me prenais pas trop la tête.

Comment as-tu vécu la difficulté pour le sélectionneur de constituer un groupe pour le tournoi ?J’ai suivi ça à distance, mais ça ne sert à rien de polémiquer. Oui, c’est dommage, mais on se focalise sur le groupe qu’on a, avec des jeunes qui ont de la qualité, comme j’ai pu le voir lors des premiers entraînements. L’important, c’est de créer un groupe. Avant, on avait peut-être ce statut de favori, mais y aller en challenger, ça me va aussi.

Cette image restera gravée à vie. C’est la dernière seconde, l’Euro à la maison, le match était terminé…. À quelques centimètres, on peut être le héros.

L’une des dernière images de toi sous le maillot des Bleus, c’est cette frappe sur le poteau à la dernière seconde de la finale de l’Euro 2016 contre le Portugal… Est-ce que c’est un moment que tu ressasses encore aujourd’hui ?Malheureusement, cette image restera gravée à vie. C’est la dernière seconde, l’Euro à la maison, le match était terminé…. Mais ça fait partie du foot. À quelques centimètres, on peut être le héros, derrière on prend un but en prolongation, et c’est fini. N’oublions pas que le groupe France a été champion du monde derrière, cette défaite a servi. Personnellement, ça m’a affecté plusieurs mois après le poteau, mais quand on est footballeur, il faut savoir se remettre dans le bain. L’image que je veux laisser avec l’équipe de France, c’est une médaille en plus, aux JO.

Ça n’a pas été trop compliqué pour toi d’obtenir l’autorisation des Tigres pour rejoindre l’équipe de France olympique ?Je leur ai bien fait comprendre que c’était un rêve et un objectif après l’annonce de la liste. J’ai beaucoup donné pour ce club, disons que je ne leur ai pas trop laissé le choix. (Il sourit.) Ils ont été compréhensifs. C’est aussi intéressant pour eux en matière d’image, même si les intérêts des clubs sont importants en ce début de saison.

Ce sont des sports qu’on regarde à la télévision, comme la NBA. Je pense à l’équipe des États-Unis de basket. J’espère qu’on va pouvoir en croiser quelques-uns, on va faire le fan un peu.

Qu’est-ce que représentent pour toi les Jeux olympiques ?Les JO, c’est mon enfance. Le hand, le basket, un peu tous les sports de l’athlétisme, le judo avec Riner… Je suis un fou de sport, un passionné, et me retrouver au milieu de tous ces athlètes, c’est un truc de malade. Faire partie de ce groupe 25 ans après la dernière participation des Bleus, c’est fabuleux pour moi. Ce sont des sports qu’on regarde à la télévision, comme la NBA. Je pense à l’équipe des États-Unis de basket. Je vais aussi retrouver pas mal d’athlètes mexicains, ça va être sympa. (La France affrontera d’ailleurs le Mexique pour son entrée en lice, le 22 juillet.) J’espère qu’on va pouvoir en croiser quelques-uns, on va faire le fan un peu. (Rires.) Plus sérieusement, ça va être magique d’être au milieu de ces sportifs.

Tu es le joueur le plus expérimenté de la liste, quel sera ton rôle au sein de cette équipe ? Penses-tu pouvoir être le capitaine ?Je n’ai pas besoin de ça, j’ai de l’expérience, j’ai envie d’encadrer tout ce beau monde. Il faut être l’exemple. Dans la mentalité, ils vont voir au jour le jour comment je suis. Ils ont déjà pu entendre ma voix à plusieurs reprises lors des premiers entraînements. (Il sourit.) Ça va continuer. J’ai un peu le même rôle aux Tigres, donc ça ne me dérange pas. Dès que je suis arrivé, je n’ai pas perdu de temps, je suis allé faire quelques blagues pour rigoler avec les jeunes, on se chambre, on se met à l’aise, etc. Sur le terrain, c’est un autre visage que je vais montrer.

Tu as connu Sylvain Ripoll à l’époque à Lorient (2004-2007) quand il était l’adjoint de Christian Gourcuff. Quelle relation entretiens-tu avec lui et comment se sont passées les retrouvailles ?Il m’a dit qu’il avait envie de faire ces Jeux avec moi, il voulait qu’on le fasse ensemble. En vérité, je n’ai pas eu beaucoup de contacts téléphoniques avec Sylvain depuis mon départ de Lorient, mais quand on jouait contre eux avec Toulouse, on était toujours heureux de se retrouver. Il y avait aussi Patrick L’Hostis au FCL à l’époque, et il est entraîneur des gardiens ici aujourd’hui. C’est beau de commencer ma carrière avec eux et de la « terminer » sur une note olympique avec ces mêmes personnes. On veut faire quelque chose de beau, on ne veut pas faire de la figuration.

J’aimerais bien faire dix années aux Tigres.

Cela fait maintenant six ans que tu as choisi de rejoindre le Mexique et les Tigres. À l’époque, c’était un choix qui avait été très contesté, aujourd’hui tout le monde s’accorde pour dire que tu as fait l’unanimité. En quoi cette expérience mexicaine a fait évoluer l’homme et le joueur que tu étais ?C’est une autre mentalité. J’ai envie de faire ma vie là-bas, je n’ai pas trop envie de rentrer, même si ça fait plaisir d’être là pour la sélection. J’ai une vie différente : mes enfants parlent trois langues, c’est un passeport pour la vie. Je veux m’ancrer là-bas. Je vis quelque chose de sensationnel au quotidien. Sportivement, j’ai eu la chance de marquer pas mal de buts, battre beaucoup de records… J’ai prolongé mon contrat de trois ans, je ne suis pas fini. Je suis arrivé à 29 ans aux Tigres, j’en ai 35, j’aimerais bien faire dix années là-bas. On verra au bout de ces trois années de contrat. Et après, pourquoi pas enchaîner avec un poste dans les hautes sphères du club, et voir si j’ai la possibilité de passer mon diplôme d’entraîneur.

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