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Ancelotti, la force tranquille

Par Nicolas Jucha
Ancelotti, la force tranquille

Bayern Munich-Real Madrid, c'est Carlo Ancelotti qui reçoit son ancienne écurie. Deux clubs où l'Italien a succédé à un grand nom - José Mourinho et Pep Guardiola - sans souffrir des comparaisons ni donner l'impression de forcer. Parce que le Mister a un secret : il fait se concilier ambition et sérénité dans son vestiaire.

« Il y a une tradition du barbecue le 15 août en Italie. Alors quand il est arrivé, il s’est renseigné et on lui a dit que je possédais le matériel nécessaire. L’une de ses premières mesures a été de me demander d’organiser un barbecue où tout le monde devait apporter ce qu’il souhaitait manger. » Quand Sylvain Armand évoque Carlo Ancelotti, qui l’a entraîné au PSG, les premiers souvenirs portent plus sur le charbon de bois que sur la performance sportive. « Lui avait ramené une côte de bœuf. On a parlé de tout, de foot un peu car on est passionnés, mais aussi de beaucoup d’autres choses. C’était vraiment fort, il a même chanté en italien, son adjoint aussi. » Ce moment fondateur autour des grillades, Gilles Bourges, ancien entraîneur des gardiens du PSG, l’a manqué à l’époque, pour cause de trêve internationale où il devait suivre Salvatore Sirigu. Il n’en a pas moins eu droit à ses moments de bonheur avec Mister Carlo. « Je me souviens d’un déplacement, où, durant la soirée à l’hôtel, il a poussé la chansonnette avec la fille qui jouait du piano. Il ne faut pas le chauffer longtemps pour qu’il se jette à l’eau. C’est un peu un séducteur, quelqu’un qui préfère la carotte au bâton, et cela fonctionne. » Grâce à une vraie empathie qui fait dire à ses anciens collaborateurs, Ronan Le Crom comme Sylvain Armand, que l’Italien est avant tout « quelqu’un de de bienveillant, une personne exceptionnelle » .

Ronan Le Crom prêt à partir à la guerre

Quatrième gardien du club de la capitale pendant près de trois saisons, Le Crom s’est d’ailleurs senti « aussi important que le titulaire, et donc prêt à partir à la guerre pour le Mister » . Une capacité à fédérer que confirme Gilles Bourges. « Quand il est arrivé au PSG, avec tout un staff, je suis le seul de l’équipe de Kombouaré à avoir été maintenu. Il est tout de suite venu me voir en me disant qu’il avait confiance en moi et que j’aurais mon mot à dire sur le choix des gardiens » . Sylvain Armand est lui aussi séduit par cet entraîneur qui prend le temps de parler à tout le monde, et qui n’hésite pas à prendre des hommes par le cou, « qu’il s’agisse de moi, Siaka Tiéné ou Zlatan Ibrahimović » . Une proximité volontaire qui n’empêche en rien le perfectionnisme « car Ancelotti, c’est du très haut niveau sur le plan technique, on savait où il voulait aller » , se souvient le défenseur rennais. Et souvent, il ne s’agit pas de tout chambouler « et encore moins de tout casser » , détaille Le Crom, mais plutôt « de magnifier l’effectif à sa disposition, d’où les résultats rapides au Real ou au Bayern sans avoir donné l’impression de révolutionner les deux clubs » . Car la plus grande force d’Ancelotti est dans la gestion humaine. « Il sait s’entourer » , souligne Armand, et « il fédère, il fait en sorte que tout le monde tire dans le même sens pour atteindre les objectifs. » Quand ça va, il félicite. Dans le dur, il encourage. Et quand quelque chose ne lui plaît pas, il le dit.

Mâchouillage de chewing-gum et discours en italien

« Je me souviens de mi-temps poussives avec des corrections sublimes à la pause. Cinq minutes sans parler, à mâchouiller son chewing-gum, puis un discours, parfois en italien pour qu’il puisse parler plus librement, et on le comprenait. » Gilles Bourges se souvient même d’un vrai coup de gueule du Transalpin, lors d’une défaite à la maison contre le Stade rennais. « À la mi-temps, il a poussé une énorme colère et cela a surpris tout le monde. Il était tout rouge, il criait en italien car il a la colère en italien, pas en français, et on a tous été marqués car c’était rare chez lui. C’est pour ça que sa parole a du poids, il ne se met pas souvent en colère » . Une personnalité forte, attachante, qui marque ceux qui ont eu la chance de le côtoyer. « Il synthétise à lui seul tout ce que l’on veut voir chez un entraîneur, tout ce qu’il y a de meilleur » , souligne Le Crom, qui voit Ancelotti capable « de réussir n’importe où » . Idem chez Sylvain Armand, « marqué car il a pris le temps à mon départ à Rennes, de m’appeler pour me demander si tout allait bien » . Actuellement en charge des gardiens à Metz, Gilles Bourges ne serait d’ailleurs pas contre une nouvelle collaboration avec l’Italien : « Aujourd’hui, si Carlo Ancelotti m’appelle pour le rejoindre, je vais à Munich à pied sans problème, et je crois que c’est pareil pour tous ceux qui ont travaillé avec lui. Il fait l’unanimité avec lui, ce qui est très rare. Je crois que si Ancelotti venait me chercher, même Philippe Hinschberger me pousserait à ne pas laisser passer une telle opportunité. Je me demande même s’il ne proposerait pas de m’accompagner… » Et si Carlo Ancelotti était en train de fragiliser le staff technique du FC Metz ?

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Par Nicolas Jucha

Tous propos recueillis par NJ

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