- Amical
- France-Luxembourg (3-0)
Les Bleus font le plein de confiance face au Luxembourg
L’équipe de France a entamé sa route vers l’Euro en douceur, en s’imposant sans forcer face aux voisins luxembourgeois. Double passeur et buteur, Kylian Mbappé avait à cœur d’étaler son nouveau bonheur et de pousser ses coéquipiers à quitter leur torpeur.
France 3-0 Luxembourg
Buts : Randal Kolo Muani (42e), Clauss (70e) et Mbappé (85e) pour les Bleus
Pour tout Français de Moselle normalement constitué, le Luxembourg sert surtout à faire le plein d’essence, de salaire et de cigarettes. Pour les Français de l’équipe de France, le Grand-Duché a surtout offert une première sortie en grande pompe afin d’emmagasiner la confiance qui pouvait faire défaut à Didier Deschamps après des prestations mitigées en Grèce (1-1), contre l’Allemagne (0-2) ou face au Chili (2-3). À Metz, les voisins luxo n’ont pas démérité, mais ont fini par laisser leurs hôtes dérouler en fin de partie, visiblement las de repousser les assauts d’un Kylian Mbappé en mission. Positif, évidemment, mais à confirmer, forcément.
42 minutes dans les bouchons
« Chiant à regarder » ? C’est ce tampon que cherche à effacer cette équipe de France en route vers l’Euro allemand. En pleine préparation, les organismes et les automatismes ne sont pas encore complètement au point, mais ce match dans le Grand Est doit servir de premier test. Acclamé par le public messin, Kylian Mbappé est le premier à enclencher la machine à highlights. Deux frappes ralenties par la défense luxembourgeoise en apéro, un service parfait pour Antoine Griezmann qui trouve le poteau en entrée, et une lourde reprise déviée par le valeureux Anthony Moris après un bel échange avec son meneur en plat principal : voilà pour le premier service, qui ne sera donc pas comptabilisé sur le ticket de caisse.
Entre-temps, on a pu voir Randal Kolo Muani en appétit, N’Golo Kanté se réacclimater sans souci – mais pas sans efforts – à son rôle de chef de rang, mais aussi des Luxembourgeois ayant traversé la frontière sans pression. Délestés de onze habitués de la sélection et traumatisés par leur élimination de l’Euro au terme d’un barrage cruel contre la Géorgie, ces Lions rouges avaient tout de parfaites victimes expiatoires. Au lieu de ça se présentent des garçons en détente, comme on irait pointer à l’école fin juin pour faire des goûters et des jeux de société. Ainsi, Mathias Olesen et Gerson Rodríguez poussent la paire Konaté-Upamecano à s’employer et obtiennent des corners qui mettent à l’épreuve la ligne bleue. Moment choisi par Kylian Mbappé pour remettre le couvert. Sur un débordement, l’ex-Parisien met un centre dans le paquet : Kolo Muani peut piquer une tête pour inscrire son troisième but lors de ses quatre dernières sorties en bleu (1-0, 42e). Pour les travailleurs frontaliers, 42 minutes, c’est souvent le minimum pour s’extirper du trafic ; pour les Bleus, c’est suffisant pour déclencher une Marseillaise avant la pause et décoller discrètement un premier coin de cette étiquette d’« équipe chiante ».
L’équipe de Mbappé ?
Le deuxième meilleur passeur de l’histoire de l’équipe de France continue d’arroser dès la reprise. Dix minutes plus tard, le capitaine, face à la timidité des siens, va chercher désespérément un penalty puis tenter une bicyclette. Deux gestes vains, comme les frappes à distance de Youssouf Fofana ou de Danel Sinani de l’autre côté. La partie de turnover n’aide pas à maintenir un rythme intense, pendant que Marcus Thuram pose à chaque touche de balle la question de son utilité. Un débat remis à plus tard quand, sur un corner joué à deux, Mbappé décale Jonathan Clauss. Le droitier utilisé ce soir à gauche décoche une sacoche qui finit sa course en lucarne sous la barre (2-0, 70e). Un banger toujours bienvenu pour lutter contre la chiantise.
Le dernier quart d’heure permettra à Griezmann d’affirmer qu’il sera le botteur des coups francs à venir, au vétéran Olivier Giroud d’entamer sa tournée d’adieu pour ce qui pourrait être son avant-dernier match international sur le sol français, à Mahmutović d’obliger Maignan à la parade et à Bradley Barcola de faire ses premiers pas avec les A. Celui-ci, pas gêné pour un sou, se montre tout de suite à son aise et se rappelle déjà au bon temps du PSG, en trouant une défense ducale démissionnaire avant de servir son aîné Mbappé (3-0, 85e). L’omnipotent capitaine tient un but et tout le monde peut envisager la suite avec un peu plus de sérénité.
France (4-2-3-1) : Maignan – Koundé (Pavard, 63e), Konaté, Upamecano (Saliba, 46e), Hernandez (Clauss, 46e) – Fofana (Camavinga, 89e), Kanté (Zaïre-Emery, 63e) – Kolo Muani, Griezmann (Giroud, 80e), Thuram (Barcola, 80e) – Mbappé. Sélectionneur : Didier Deschamps.
Luxembourg (4-2-3-1) : Moris – Dzogovic (Lohei, 80e), Mahmutović, Chanot, Jans – Martins, Thill (Mustafic, 43e, puis Philipps, 55e) – Sinani, Olesen, Carlson – Rodrigues. Sélectionneur : Luc Holtz.
Par Mathieu Rollinger, au Stade Saint-Symphorien