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Alors ça va donner quoi ce Valencia CF version 2016-17 ?

Par FM Boudet
Alors ça va donner quoi ce Valencia CF version 2016-17 ?

Manuel Pellegrini, Paco Jémez, André Villas-Boas, Quique Sánchez Flores : pendant plusieurs semaines, Valencia CF a été à la recherche d'un nouvel entraîneur au nom clinquant. Finalement, c'est Pako Ayestarán, le successeur de Gary Neville, qui a été maintenu, à la grande déception des supporters. Cette quête de stabilité sur le banc a un objectif : retrouver l'Europe au plus vite.

« Je risque de me faire tuer, mais c’est important de le dire pour le bien du club et je le dis du fond du cœur aux supporters et aux médias pour que vous compreniez notre message : pour que le club réussisse, tout le monde doit changer. Si le changement ne s’opère qu’au sein de l’équipe, ce ne sera pas suffisant. Tout le monde doit être concerné. » Layhoon Chan ne paye pas de mine, mais elle a envoyé un sacré taquet lors de la présentation officielle de Pako Ayestarán, reconduit pour 2 ans sur le banc du Valencia CF juste avant le début de l’Euro. L’aficion a rêvé de l’arrivée d’un grand nom. Finalement, c’est le Basque, ancien adjoint de Rafa Benítez, qui a été conforté, quelques mois après avoir pris la suite de Gary Neville dont il était devenu le second depuis février. D’après un sondage du quotidien sportif régional SuperDeporte, les deux tiers des supporters souhaitaient son départ. Au final, ce maintien est une demi-surprise depuis que le technicien a ramené son staff avec lui en cours de saison. Sous l’influence du directeur sportif Suso Pitarch, la présidente et l’actionnaire majoritaire Peter Lim ont privilégié la stabilité plutôt que de repartir d’une feuille blanche. Sous la conduite d’Ayestarán, les Murciélagos ont sauvé la boutique en se maintenant tant bien que mal, tapé le Barça au Camp Nou pour faire oublier l’humiliation en Copa del Rey (7-0) et proposé un peu de foot contre le Real Madrid, après une saison d’extrême médiocrité.

Peu importent les trois défaites lors des trois dernières journées, les pañuelos sortis par les supporters dans un Mestalla à moitié vide contre la Real Sociedad en clôture de la saison (0-1). Face à la déception, la direction a décidé de faire preuve de fermeté. Culotté. Mais le valencianisme est comme Parker Lewis : il ne perd jamais. Il a eu la peau de tous ceux qui n’ont pas obtenu de résultats, y compris Héctor Cúper qui sortait de deux finales de Champions. Si jamais l’exercice 2016-2017 est aussi effroyable que celui qui vient de se refermer, la petite phrase de Layhoon pourrait resurgir façon boomerang.

Retrouver l’identité valencienne

Après une saison agitée commencée avec le départ d’Ian Cathro, l’homme qui faisait l’équipe de Nuno, le Portugais se révélant être une arnaque en tant que coach et directeur sportif, Valencia a navigué entre le mauvais et l’exécrable, le tout entrecoupé de quelques maigres soubresauts quand les matchs étaient diffusés sur Canal+ Partidazo. Après avoir sorti Monaco en barrages de C1, les Blanquinegros ont coulé. « Notre plus grand échec a été la composition de l’équipe » , a lâché Layhoon. L’ombre de Jorge Mendes plane depuis l’arrivée de Lim et le threesome avec Nuno (ils sont tous actionnaires de Quality Sports Investments) a donné l’impression que les transferts ont été sacrément surévalués. Les promesses se sont prises pour des starlettes. Les cadres n’ont pas assumé leur rôle. Parejo a lâché le brassard, Feghouli a longtemps été blessé et est parti en catimini en fin de contrat à West Ham, Abdennour n’a pas fait oublier Otamendi, Mustafi a déçu, Negredo a été cataclysmique. Devenu capitaine en cours de saison, Alcácer a battu son record de buts en Liga (13 pions), mais a été trop irrégulier. Pis, aucun entraîneur ne l’a définitivement installé en pointe, chacun s’escrimant à alterner avec Negredo, plus gros salaire du club (6,5 millions d’euros par an) infoutu de mettre un pied devant l’autre. Bilan : l’Euro s’est fait sans Paquito, alors qu’il a été le meilleur buteur des qualifications. Une sacrée contre-publicité.

Ayestarán a donc du pain sur la planche. Il l’a d’ailleurs martelé tout au long de sa présentation à la presse : il veut du professionnalisme, de l’envie, du respect et de l’ambition. Le minimum syndical quand on porte le maillot frappé de la chauve-souris. Le trip à Singapour en fin de saison avec plusieurs joueurs de l’effectif aurait été bénéfique. Le Mister y voit même les bases de la saison qui s’ouvre. « Nous voulons modeler une façon de faire les choses qui s’identifie à Valence et auvalencianisme. Nous posons les premières pierres et je m’identifie totalement à cela » , a déclaré le technicien de 53 ans qui a toujours publiquement assumé sa volonté de prolonger son bail chez les Taronjas. Mais désormais, le club a plus besoin d’actes que de paroles. L’ancien bras droit de Benítez connaît la maison et le fameux sentiment che. Valencia CF doit retrouver l’amour de son aficion, et c’est loin d’être gagné, même si 34 000 abonnements ont déjà été vendus. Pour reconquérir les cœurs, cela passera par le triptyque jeu-ambition-huevos.

On se dit rendez-vous dans 100 ans

Au niveau du staff, les dirigeants ont privilégié la stabilité, à tous les étages. Seul Phil Neville a quitté le navire. Curro Torres continue avec la réserve, Mista est promu coach de la Juvenil A après avoir été champion avec la Juvenil B. Reste encore à recaser Angulo, ex-adjoint des Neville qui a refusé la Juvenil B. Pour le reste, le mercato risque de ressembler à une transhumance. Diego Alves, Mustafi, Abdennour, Cancelo, André Gomes, Enzo Pérez sont susceptibles de partir. Suso Pitarch est en passe de refourguer Negredo en prêt à Middlesbrough qui a déjà récupéré Barragan, dernier vestige de l’ère Unai Emery. Piatti a été prêté à l’Espanyol avec option d’achat. De véritables miracles. Entre-temps, le VCF a enregistré l’arrivée de Nani et Medran, formé au Real Madrid et passé par Getafe, comme Parejo et Soldado par le passé.

« Je suis une personne de club, a martelé Ayestarán. Transformer un club a toujours été l’une de mes ambitions, encore plus que de bien faire jouer mon équipe. C’est ce qui t’amène à casser les barrières. » Avant tout, il devra casser la baraque. Grâce à son attente avec Suso, il a les coudées franches pour recruter, même si Valencia doit d’abord dégraisser le mammouth et perdre 40 millions d’euros de masse salariale, actuellement située aux alentours de 110 millions d’euros. Privés de Coupe d’Europe, les Ches ambitionnent d’ores et déjà la 4e place de la Liga, malgré une concurrence exacerbée, peut-être jamais vu en Liga. « Pako ne sera pas le meilleur entraîneur du monde s’il gagne un match et ne sera pas le pire s’il en perd un. Avec Peter Lim, nous travaillons sur le long terme. Pas sur les trois prochains mois, mais sur les cent prochaines années, afin que le club soit tous les ans compétitifs » , s’est enflammée Layhoon. Pas sûr que les Valenciens soient aussi patients.

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