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Allegri, départ réussi

Par Andrea Chazy
Allegri, départ réussi

La nouvelle est tombée ce vendredi midi : Massimiliano Allegri n’est plus l’entraîneur de la Juventus. Une annonce à moitié surprenante, tant il aurait été possible de voir le technicien de 51 ans terminer sa dernière année de contrat, comme d’en arriver là. Après cinq ans de victoires aux quatre coins de la Botte, aussi marqués par plusieurs déceptions à l’échelle européenne, le départ d’Allegri était peut-être la meilleure direction à prendre. Pour la Vieille Dame, comme pour lui.

C’est un peu avant 13 heures que la Juventus a décidé de faire basculer ce doux vendredi 17 mai dans une sphère parallèle. En posant trois mots, noir sur blanc, suivi d’un communiqué qui ne pouvait pas être moins équivoque : « Massimiliano Allegri ne s’assiéra plus sur le banc de la Juventus à l’occasion de la prochaine saison 2019-2020. » Un privilège qui était devenu une habitude pour l’ancien coach du Milan, qui s’était habitué à enfiler ce beau costume chaque week-end depuis le 16 juillet 2014.

Un jour d’été où, à Turin comme ailleurs, personne ou presque n’avait imaginé qu’Allegri resterait cinq ans et deviendrait le troisième entraîneur le plus important de l’histoire de la Juventus derrière Trapattoni et Lippi en matière de rencontres dirigées (un total qui devrait atteindre 271 matchs disputés à la fin de la saison). Sans oublier les cinq Scudetti en cinq ans. Sans oublier, non plus, les quatre Coppa Italia et les deux Supercoupes en 2015 et 2018. Ou même de détenir le plus haut pourcentage de victoires de l’histoire de la Serie A avec 75,5% de succès (142 victoires en 188 matchs). Tout ça, Allegri l’a accompli et personne ne pourra jamais le lui retirer.

Une Juve transformée, mais une Juve pas sacrée

Lors de son arrivée à Turin en plein mois de juillet, celui qui a traîné sa paire de crampons comme joueur, dans une autre vie à Pescara, Perugia ou encore Cagliari, se disait même « surpris » d’avoir reçu ce fameux coup de téléphone pour diriger la machine formatée depuis trois saisons par Antonio Conte. Et puis, dès sa première conférence de presse, le nouvel Allegri était né. Celui qui ne doute pas, celui sur lequel cette fameuse culture du grand club avait déjà déteint : « La Juve mérite d’être dans le top 8 européen. Conte représente beaucoup pour la Juve, cette équipe a dominé l’Italie, mais elle doit faire mieux en Ligue des champions. Le club a une stratégie mercato très sage et est proche de renforcer l’équipe pour la rendre plus compétitive sur le plan européen. »

Si on s’en tient à cette promesse de départ, le contrat a évidemment été plus que rempli. Hormis en 2015-2016 où sa Vieille Dame avait vacillé en huitièmes face au Bayern, l’équipe d’Allegri a toujours au moins fini dans le top 8. Et même, par deux fois, avec la médaille d’argent autour du cou. C’est par ailleurs cette dernière marche, celle que la Juve n’a plus avalée depuis 1996, que n’a pas réussi à gravir Allegri chez les Bianconeri. Et qui a certainement été son plus grand pourfendeur.

La fin d’une époque

Si Allegri a réussi sa mission d’installer la Juve dans les hautes sphères du Vieux Continent de manière pérenne, il n’a pas su en revanche l’installer sur le trône de l’Europe. Un objectif qui était encore rabâché publiquement par le président Andrea Agnelli en octobre dernier, qui expliquait alors qu’il « était l’heure » pour la Juventus de retrouver la couronne européenne. Allegri le savait : avec l’arrivée de Cristiano Ronaldo pour 100 millions d’euros, après deux finales perdues et une domination en championnat acquise, l’objectif numéro un était le sacre européen. Et certainement pas une sortie de route en quarts face à l’Ajax, avec en prime une double confrontation où son équipe a affiché de nombreuses limites.

Comme le manque de folie, de solutions face à une équipe joueuse. La plus grande défaite d’Allegri se situe très certainement ici : à trop vouloir miser sur le pragmatisme et un football parfois digne d’un autre temps, il s’est enfermé dans des certitudes qui l’ont conduit à arrêter sa collaboration avec la Juve d’un commun accord. Les nombreux tifosi de la Vieille Dame, qui vivaient depuis quelques semaines dans l’attente d’un cap clair et défini, sont désormais soulagés : Allegri met un terme à sa parenthèse turinoise sans faire l’année de trop. Loin d’être une formalité, même si la sortie ressemble beaucoup à la personnalité de l’homme, de l’entraîneur : remplie de rigueur.

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