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Allan, guerrier polyvalent
Le milieu de terrain brésilien du Napoli vit la meilleure saison de sa vie selon ses statistiques et son rendement. Et il est désormais une pièce unique dans l’engrenage parfait de Maurizio Sarri.
Tous les orchestres comportent un expert en percussions. Quelqu’un qui donne le rythme à la mélodie et aide les autres musiciens, normalement plus talentueux, à maintenir haute la qualité de la symphonie. Dans l’orchestre du Napoli, Allan Marques (27 ans) est évidemment le grand guerrier capable de faire les deux types de jeu nécessaires : se placer au bon endroit au bon moment pour récupérer le ballon et ensuite entamer l’action d’attaque et, surtout, donner une alternative importante dans la phase offensive. La blessure de Faouzi Ghoulam en novembre dernier a fatalement affaibli le couloir gauche napolitain et obligé Maurizio Sarri à revoir ses plans. Sur le côté gauche. L’entraîneur a alors compris qu’il fallait miser sur le côté droit, moins puissant, mais aussi moins étudié par les adversaires. Résultat : à treize journées du terme de la Serie A, le milieu de terrain brésilien a planté 4 buts cette saison (tous à domicile), soit autant que lors des deux saisons précédentes cumulées.
Leadership silencieux
« Quand il avait 18 ans, je lui ai dit d’être patient parce qu’il avait les qualités pour être un grand joueur, rappelle Dorival Jr, l’entraîneur qui l’a fait débuter dans l’équipe première de Vasco da Gama il y a neuf ans. J’avais à disposition un milieu de terrain incroyable avec Allan, Alex Teixeira, Souza et Philippe Coutinho. Allan était le meilleur dans la récupération des ballons, mais surtout, il avait une énorme force de volonté et était un leader silencieux. » Dorival le faisait jouer aussi parfois comme arrière droit. Parce qu’un élément qui peut jouer « presque partout » sert aussi à cela.
Pas un hasard si, même s’il ne porte pas le brassard de capitaine, Allan est donc un des cadres de l’équipe napolitaine qui est en train de réaliser une saison fabuleuse avec l’objectif de gagner un troisième Scudetto vingt-huit ans après le dernier. Son regard profond est le reflet de son énorme determination et la raison de la grande admiration que les supporters du San Paolo ont pour lui.
Box to box
Fabio Fernandes est formateur de jeunes talents du Vasco da Gama et il se souvient encore de sa rencontre avec Allan : « Il avait 13 ans, il jouait au futsal face à notre équipe et je l’avais immédiatement remarqué pour son dynamisme et son envie de gagner à tout prix. » Fernandes est conscient de l’énorme potentiel du numéro 5 du Napoli dans un rôle clé dans lequel il faut savoir défendre et attaquer au même niveau et avec la même intensité : « Allan est un véritable milieu box-to-box, c’est-à-dire qu’il sent également l’action soit en phase passive soit un phase active de jeu. » Cette habileté, selon Fernandes, découle de l’époque à laquelle Allan évoluait comme arrière droit, un poste très offensif au Brésil même si l’aspect défensif n’est pas minimisé. « Ça fait déjà 6 ans qu’il joue en Italie. Allan est un joueur complet grâce au travail tactique fait d’abord à l’Udinese et après à Naples » , appuie Dorival Jr, convaincu depuis le premier jour que ce petit garçon timide, mais déterminé allait avoir une belle carrière.
Indispensable
Avec la consigne d’une pression haute et constante, le Napoli déroule son foot avec une fluidité incessante. Les hommes de Sarri se baladent en permanence sur le terrain, mais dans ce contexte, un seul joueur est indispensable. Il s’agit d’Allan. Sa manière unique de couvrir les espaces, de se placer parfaitement comme barrage de la défense et de donner le tempo pour aider les attaquants le rendent unique dans le onze titulaire du Napoli. Pour tout dire, les matchs où l’équipe de Sarri a souffert ont un point commun : l’absence d’Allan. Toujours affamé de victoire, le guerrier brésilien est désormais un crack complet. Le seul qui ne semble pas s’apercevoir de ses progrès est Tite, sélectionneur de l’équipe nationale du Brésil, qui ne l’a jamais convoqué, et le regain de forme de Paulinho au Barça ne joue pas en sa faveur. Allan dispose de trois mois pour démontrer toute sa valeur. L’élimination de la Ligue des champions puis de la Ligue Europa ne jouent pas en sa faveur. Mais s’il y a un Scudetto au printemps prochain…
Par Antonio Moschella